Vous connaissez les critiques dont le Romantisme a été l'objet. Vous essaierez de faire une « Apologie pour le Romantisme », en montrant qu'il a été une réaction légitime contre le néo-classicisme et un mouvement bien français et bien humain.
Publié le 07/02/2016
Extrait du document
Il y a longtemps qu’on a remarqué ce qu’il y a de morbide^ de malsain, de « malade, » comme dit déjà Goethe, dans le romantisme. Les plus grands écrivains de cette école ont mis tant de zèle à signaler leurs tares, à étaler leurs plaies pour en gémir ou s’en glorifier qu’il n’est pas difficile de dégager de leurs ouvrages une doctrine qui peut paraître la plus antisociale, la plus inhumaine, la plus monstrueuse qui soit.
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xIxe SIÈCLE
être juste, cependant, il ne faut pas voir qu'un côté des choses.
Si l'on veut apprécier comme il convient le Romantisme, on
doit le considérer à un triple point de vue.
I.
flint
une réaction
légitime contre le néo-classicisme.
1.
Et d'abord le Romantisme n'a pas détrôné Corneille ni
Racine ni même Boileau, mais bien leurs médiocres et secs
imitateurs.
Sur le Racine mort le Campistron pullule.
(Hugo.)
L'imitation avait donné tout ce qu'elle pouvait donner,
l'efficacité des règles était épuisée.
La vie et l'inspiration
s'étaient retirées de la poésie au
xVIIIe
siècle.
2.
Le cartésianisme et le rationalisme du xvIii' siècle avaient
desséché les âmes....
Une réaction s'imposait.
Elle a été vio-
lente, il ne faut pas s'en étonner....
Le sentiment a pris le pas sur
la raison.
Et ce n'est pas seulement Jean-Jacques mais des
écrivains très sensés, comme Vauvenargues, qui, depuis long-
temps, plaidaient les droits du coeur et de la passion....
3.
On étouffait dans les salons....
Jean-Jacques et les Roman-
tiques ont rouvert la grande nature fermée, comme dit Gan-
tier, de Chateaubriand.
II.
Ce qu'il y a de bien français dans le Romantisme.
Le Romantisme n'est pas, d'ailleurs, un mouvement super
-
ficiel et artificiel....
Il n'est pas d'importation étrangère, malgré
les emprunts qu'on a pu faire à Ossian, Goethe et Byron....
Il est né d'une transformation de la sensibilité au xvIii' siècle
dont Jean-Jacques est le principal, mais non l'unique repré-
sentant (Mile de Lespinasse...
Mme du Deffant, elle-même, à la
fin de sa vie...
Diderot...
Bernardin de Saint-Pierre : besoin
de pleurer, de s'attendrir, de s'exalter)....
On a éprouvé le
besoin d'être davantage soi-même, de creuser et d'approfondir
son moi.., puis de se rattacher à un passé plus éloigné, de
revenir aux sources nationales et chrétiennes, surtout après
les grandes secousses de la Révolution et de l'Empire...
le
goût du moyen âge.
Tout n'est pas pose et folie dans le
Romantisme,
1.
Le désir d'être soi-même est, en soi, légitime.
C'est une
question de mesure.
Tous n'ont pas su la garder...
ni toujours.
Mais que de chefs-d'oeuvre!..,,.
»
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