Vous commenterez cette pensée de Saint-Exupéry : « La grandeur d'un métier est, peut-être et avant tout, d'unir les hommes. Il n'est qu'un luxe véritable et c'est celui des relations humaines. » ?
Publié le 25/05/2009
Extrait du document
Saint-Exupéry propose ici une vision très positive du métier. Il considère que précisément ce qui fait la « grandeur d’un métier «, c’est sa capacité à « unir les hommes «, ce qui signifie que pour lui, le travail crée des liens entre les hommes, tisse les relations humaines mieux que toute autre activité. Cette idée est reprise dans la deuxième partie de la citation. Les relations humines sont le seul « luxe «. Ici luxe est à entendre dans son sens le plus positif comme la plus belle chose qui soit donnée à l’homme. Comment le travail peut-il générer des liens ? Pourquoi le negotium, l’activité est davantage créateur de liens que l’otium, l’oisiveté ? Le travail n’est-il pas au contraire source de jalousie et d’asservissement ? Il devient alors la source de tous les maux qui nuisent aux relations humaines. Enfin, peut-on réellement dire que le travail est un luxe ? En effet, les hommes travailleraient-ils s’ils n’étaient pas obligés de la faire ? On peut en douter. Ainsi le travail apparaît-il d’abord comme une obligation liée à la nature des hommes mais ceux-ci peuvent en faire un luxe s’ils parviennent à se servir du métier comme d’un instrument générateur de liens sociaux.
Problématique :
Le travail est-il un luxe, un atout pour les hommes ou au contraire leur est-il nuisible ? Tout l’enjeu de cette question consiste à penser la place du travail dans la société et son impact sur les relations humaines.
«
Le travail dans nos sociétés capitalistes présuppose une hiérarchie et donc un système inégalitaire dupoint de vue des salaires aussi bien que des considérations.
Un cadre supérieur d'une grandeentreprise n'a pas du tout la même vie qu'un ouvrier subalterne dans une usine.
En ce sens, le travailnuit aux relations entre les hommes car il participe au figement des classes sociales.
En ce sens, letravail apparaît bien plus comme une contrainte que comme un luxe.
Il semble plus proche de sonsème originel de torture. Transition : Toutefois, même si le travail peut apparaître comme aliénant et générant des inégalités, il doitd'abord être perçu non comme un luxe mais comme une obligation sociale et il est en ce sens étroitement liéaux relations humaines.
III.
Le travail est une nécessité plus qu'un luxe mais il peut contribuer à améliorer les relationshumaines Introduction partielle : On ne peut totalement réfuter les propos de Saint-Exupéry.
En effet, on peut nuancerle terme « luxe » qui peut sembler fort mais on ne peut nier que le travail, même dans ce qu'il a de plusaliénant participe à créer des liens entre les hommes.
1) Le travail est nécessaire, les hommes ne peuvent survivre sans : le travail comme élément fondateur d'une société ? Une société ne peut fonctionner sans travail.
Les hommes depuis l'origine doivent se nourrir, s'abriteretc.
Il leur faut s'abriter et un seul homme ne peut mener à bien toutes les tâches à lui tout seul.Ainsi le travail apparaît comme le fondement de la société.
C'est parce que les hommes ont besoin destalents des autres qu'ils vivent ensemble et créent des liens.
Les hommes sont dépendants les unsdes autres précisément par le travail.
C'est alors que les relations humaines s'enracinent dans letravail.
Les hommes sont alors forcés de renoncer à la violence pour s'entraider et bénéficier du travaildes autres.
Certes, en même temps que le travail les inégalités apparaissent mais la nécessité detravailler entraîne les hommes à vivre ensemble et à partager.
2) Le travail comme moyen de connaissance de soi et des autres Certes, le travail peut être associé à l'aliénation mais les sociologues ont clairement montré lesdangers de l'oisiveté et du chômage, la tentation de ne plus sortir, de se laisser aller, de se couper detoute vie sociale.
Ainsi, il semblerait que tout travail, même s'il peut apparaître aliénant développe desliens entre les hommes et contribue à tisser des liens sociaux.
Enfin, l'homme accède à laconnaissance de soi, d'autrui et du monde dans et par le travail.
Hegel dans la Phénoménologie de l'esprit expose la « dialectique du maître et de l'esclave ».
Il explique que les hommes sont voués à se combattre sans arrêt mais il explique que finalement c'est l'esclave qui accède à la conscience de lui-même dans et par le travail.
L'esclave est l'être qui, transformant la nature, accède immédiatement àl'objet dans son côté passif et actif.
Le maître, qui pour sa part ne travaille pas mais « fait réaliser »vit immédiatement dans la jouissance de l'objet consommable : il ne connaît que son aspect passif.
Ilapparaît que l'esclave, travaillant (« réalisant ») à transformer le monde humain, se transforme lui-même et revendique son autonomie au monde naturel dans sa transformation humaine du monde,tandis que le maître se rend étranger à son monde, qu'il ne reconnaît plus dans la reconnaissancequ'en fait l'esclave.
En effet, celui-ci, s'appuyant sur le produit de son travail, peut renverser lerapport de domination pour se retrouver dans l'accomplissement du monde humain : l'égalité.
Ainsi, letravail est un moyen d'accéder à soi et à l'autre, une façon de prendre possession du monde Conclusion : Si la position de Saint-Exupéry est recevable car le travail participe à l'élaboration des liens entreles hommes, elle doit cependant être nuancée car le travail dès son origine apparaît comme un instrument detorture, non comme un luxe.
Ainsi, nous pouvons avec Saint-Exupéry affirmer que le travail tisse des liensentre les hommes mais il faut tenir compte du fait que le travail n'est pas un luxe mais une nécessité absolue.Ainsi, il semblerait qu'il faille, pour le bon fonctionnement de la société, tirer parti de cette obligation pour enfaire un luxe et l'exploiter comme moyen de connaissance de soi et des autres.
Ainsi, la position de Saint-Exupéry apparaît-elle comme un idéal vers lequel il faudrait tendre..
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