Voltaire écrit dans Le Siècle de Louis XIV : « Molière fut, si on ose le dire, un législateur des bienséances du monde. » Et ailleurs : « Molière a fondé l’école de la vie civile. » Vous expliquerez ces expressions et vous direz si elles vous semblent bien caractériser la morale de Molière.
Publié le 07/02/2016
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d’âme. Il suffit qu’elle soit « l’école de la vie civile. » C’est l’éloge que Voltaire fait de Molière, avec raison. Molière nous enseigne, en effet, « les bienséances du monde » et non seulement les qualités mondaines, mais les vertus sociales. A 6on école, on deviendra un « honnête homme. »
I. Il critique tout ce qui est opposé aux bienséances.
1. Les modes ridicules, les exagérations de costume... rubans, canons, perruques, ongle long (marquis)... longues robes des médecins....
2. Les manières affectées, le langage précieux (Précieuses ridicules).
«
MOLIÈRE
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d'âme.
Il suffit qu'elle soit i l'école de la vie civile.
D
C'est
l'éloge que Voltaire fait de Molière, avec raison.
Molière nous
enseigne, en effet, « les bienséances du monde
D
et non
seulement les qualités mondaines, mais les vertus sociales.
A
son école, on deviendra un
c
honnête homme.
L II critique tout ce qui est opposé aux bienséances.
1.
Les
modes ridicules, les exagérations de costume...
rubans, canons, perruques.
ongle long (marquis)...
longues
robes des médecins....
2.
Les manières affectées, le langage précieux
(Précieuses
ridicules).
3.
Les prétentions sottes femmes savantes.., bourgeois qui
veulent sortir de leur condition.., poètes malgré Minerve...
mariages mal assortis....
4.
L'humeur atrabilaire, le mauvais caractère, (Alceste.)
5.
Les vices qui nous rendent ridicules : l'hypocrisie, l'ava-
rice, etc.
II.
Il ne se contente pas de dire ce qu'il ne faut pas faire,
il donne les règles de la bonne compagnie, il
trace le
portrait de
l'honnête homme,
de la femme, de la jeune fille
idéale (Henriette).
Il enseigne les bienséances.
1.
Avant tout, rester naturel, simple, raisonnable, fuir toute
affectation, tout excès, être soi-même ni science ni dévotion
exagérées.
La parfaite raison fuit toute extrémité.
Et Peul que l'on soit sage avec sobriété.
(Misanth., I, 1.)
(Noter que Philinte ne représente pas absolument la pensée
de Molière, il a sa personnalité propre, comme Chrysale.)
Dans les
Femmes savantes,
Clitandre est le porte-parole
de Molière (cf.
Acte I, 3).
Dans le
TartufJc,
c'est Cléante:
C'est,
dit Chamfort, le personnage honnête de presque toutes les pièces
de Molière, et la réunion de ces rôles formerait peut-être un
cours de morale à l'usage de la société.
2.
Être charitable et tolérant.
Les vrais dévots
Ne censurent pas toutes nos actions...
L'apparence du mal a chez eux peu d'appui...
Jamais contreun pécheur ils n'ont d'acharnement...(Tart., 1, 5).
Philinte disait : Je « prends t-eut doucement les hommes.
»
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