Vocabulaire: DÉMONSTRATION.
Publié le 14/07/2009
Extrait du document
Raisonnement établissant, à partir de principes vrais, la vérité d'une proposition. — Pour Aristote, c'est un syllogisme scientifique ou syllogisme du nécessaire, d'où résultent la science et le savoir. — Elle peut découler de l'expérience ou de l'essence d'une chose, être absolue ou individuelle (ad hominem), déductive ou inductive. — Démonstration par l'absurde : celle qui prouve une vérité par les absurdités qui en résulteraient si on ne l'admettait pas.
CITATIONS:
- "... les vérités mathématiques, lesquelles vous nommez éternelles, ont été établies par Dieu, et en dépendent entièrement, aussi bien que tout le reste des créatures." DESCARTES.
- "... en poussant les recherches de plus en plus, on arrive nécessairement à des mots primitifs qu'on ne peut définir, et à des principes si clairs qu'on n'en trouve plus qui le soient davantage pour servir à leur preuve." PASCAL.
- "... l'art de démontrer consiste uniquement à substituer une expression identique à une expression identique, jusqu'à ce qu'on arrive à une expression qui fasse voir l'identité dans une proposition où on ne la voyait pas..." CONDILLAC.
- "Il n'y a donc que la mathématique qui contienne des démonstrations, parce qu'elle ne dérive pas sa connaissance de concepts, mais de la construction des concepts, cad de l'intuition qui peut être donnée a priori comme correspondante aux concepts. KANT.
«
MOTS CLÉS
APODICTI UE
Du grec apodeiktikos, « démons
tratif» .
Un jugement apodictique
énonce une vérité nécessaire ;
c'est le cas des propositions de la
logique
et des mathématiques .
Se distingue chez Kant du juge
ment assertorique, qui énonce
un fait contingent, simplement
constaté, et du jugement pro
blématique , qui énonce un fait
possible.
Principe premier indémontrable
d'un raisonnement déductif.
Se
distingue du théorème, qui est
une proposition démontrée .
Tend
aujourd'hui à se confondre
avec le postulat , pour désigner
un principe accepté de manière
purement hypothétique, sans que
sa vérité ou sa fausseté puisse être
tranchée .
CATEGORIE
Chez Aristote, les catégories dé
signent les différentes modalités
que
prend le verbe être dans les ju
gements prédicatifs (par exemple
le lieu, la quantité, la qualité , etc .) .
Chez Kant , les catégories sont les
concepts
a priori fondamentaux
de l'entendement, qui permettent
de lier et de classer les intuitions
sensibles , rendant ainsi possible
la connaissance.
Elles
sont regrou
pées sous
quatre rubriques : quan
tité, qualité, relation
et modalité.
Du latin
cognitio, « action d'ap
prendre ».
Activité de l'esprit par
laquelle l'homme cherche à expli
quer et à comprendre des données
sensibles.
Le problème de l'origine et du fon
dement de la connaissance, ainsi
que celui de ses limites , oppose en
particulier Kant et les empiristes.
DEDUCTION
Descartes oppose la déduction,
comme raisonnement démons
tratif qui conclut à partir de
prémisses, à l'intuition , qui est la
saisie
immédiate de l'évidence de
l'idée vraie.
Une déduction est valide quand
elle respecte les règles de la logique .
La démonstration
Comme le remarquait Husserl, la volonté de démontrer est appa
rue
en Grèce antique, aussi bien dans le domaine mathématique
que dans
celui de la logique.
Être rationnel, l'homme a en effet
la possibilité d'articuler des jugements prédicatifs dans des rai
sonnements
en trois temps nommés syllogismes, et qui sont la
forme même de la démonstration.
Pythagore .
Qu'est-ce que la logique formelle ?
n existe différents genres de jugements prédicatifs qui
vont permettre différents types de combinaisons .
n faut
en effet distinguer quatre quantités dans nos jugements
(universelle , particulière, indéfinie, singulière) et deux
qualités (affirmative
et négative).
Par exemple, « tout
S est P » est une proposition universelle affirmative, et
«quelqueS n'est pas P »,une proposition particulière né
gative.
Produire une démonstration, alors, c'est combiner
ces différents types
de propositions en syllogismes , en
sorte que la conclusion s'impose nécessairement Or, ce
que remarque Aristote, c'est que certaines combinaisons
sont possibles, mais que d'autres ne sont pas concluantes,
quel que soit le contenu des propositions -
on dira en
de tels cas que le raisonnement est formellement faux.
La logique formelle a alors pour but de montrer quelles
sont les formes possibles
d'un raisonnement cohérent,
c'est-à-dire d'établir les règles formelles de la pensée,
indépendamment
du contenu de cette pensée .
Qu'est-ce au'un syllogisme
concluant?
Un syllogisme est constitué de deux prémisses
(une majeure et une mineure) et d'une conclusion.
Par exemple, « tous les hommes sont mortels
(prémisse majeure), or tous les philosophes sont des
hommes (prémisse mineure) donc tous les philosophes
sont mortels (conclusion)
» :c'est -à-dire, «Tout A est B, or
tout C est A, donc tout C est B ».Ce syllogisme, constitué
d'une majeure , d'une mineure
et d'une conclusion uni
verselles affirmatives, est effectivement concluant
~a
conclusion est nécessairement déduite).
Mais il existe
des combinaisons incorrectes, comme :
«Tout A est B, or
quelque B est
C, donc tout A est C » ; comme le montrera
Leibniz, parmi les
512 combinaisons syllogistiques pos
sibles , 88 seulement sont concluantes.
Les autres sont des
paralogismes , c'est-à-dire des syllogismes formellement
faux.
Quelle que soit la combinaison,
il faut en fait, pour
que le raisonnement soit concluant,
que la conclusion
soit déjà contenue
dans les prémisses : c'est seulement
dans
ce cas qu'elle est nécessairement déduite, donc que
le syllogisme est concluant
du point de vue formel.
La logique formelle peut-elle
constituer l'instrument de toute
connaissance ?
Telle que nous l'avons définie, la logique est une
science formelle .
Comme telle, elle est une condition
nécessaire, mais
non suffisante, pour la vérité d'une
démonstration : un syllogisme peut être concluant
du point de vue formel, et faux du point de vue
matériel, c' est -à-dire eu égard à son contenu .« César
est un nombre premier; or un nombre premier n'est
divisible que par un et par lui - même ; donc César
n'est divisible que par un et par lui-même » est un
syllogisme formellement cohérent, mais absurde
matériellement (dans son contenu) .
D'ailleurs,
un syllogisme pose ses prémisses comme
étant vraies sans pour autant le démontrer .
En fait,
la logique
n'a pas pour but de démontrer la vérité
des prémisses , mais d'établir
toutes les déductions
cohérentes
qu'on peut en tirer: si j'admets que la ma
jeure est vraie,
et si j'admets que la mineure est vraie,
que puis-je en tirer comme conclusion? Au début de
chaque syllogisme, nous sous-entendons donc : « s'il
est vrai que 11.
Les prémisses sont des hypothèses, et
la logique en tant que telle ne peut produire que des
raisonnements hypothético-déductifs.
La logique
n'augmente en rien notre connaissance , elle ne
fait qu'expliciter une conclusion qui par définition
devait déjà
être contenue dans les prémisses , en ne
tenant en outre aucun compte du contenu même
des propositions ..
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