Violence et médias
Publié le 21/09/2013
Extrait du document
«
I.
LA VIOLENCE DANS LES MEDIAS
1/ La violence des contenus diffusés
Nous partons ici des interrogations les plus communément soulevées sur le thème
violence et médias, à savoir celle des effets sur les spectateurs de contenus médiatiques à
caractère violent.
Il s’agit de se demander si la violence médiatisée peut engendrer une
violence actée.
L’impact des contenus violents dans les médias :
Une exposition (durable) à de tels contenus peut-elle provoquer des effets nuisibles ?
Il apparaît en fait que, pour les sciences sociales, le débat sur l’impact individuel de scènes de
violence médiatisées soit aporétique ; schématiquement, deux théories s’affrontent :
- L’effet cathartique :
Cette idée trouve l’origine de sa formulation chez Aristote.
La représentation de la violence
serait thérapeutique dans la mesure où elle aiderait les spectateurs à évacuer leurs émotions
négatives.
L’hypothèse retenue est que les émotions désagréables, comme la colère ou la
frustration, peuvent s’accumuler au point que l’individu puisse avoir envie de s’en libérer.
Or,
cette libération pourrait intervenir par le biais d’un acte agressif réel ou en regardant
quelqu’un d’autre perpétrer un tel acte.
La violence médiatisée permettrait ainsi de jouer un
rôle de substitut à la violence actée.
- imitation et désinhibition :
A l’inverse, regarder un modèle faisant preuve de violence pourrait faciliter, selon certains
auteurs, la reproduction de ce type de comportement, en lui conférant un caractère normal ou
en brisant les inhibitions qui pouvaient exister a priori vis-à-vis de lui, si des circonstances de
la vie quotidienne correspondent à la situation médiatisée dans laquelle le comportement
violent est intervenu.
Des enquêtes menées empiriquement conduisent à des résultats contradictoires et il est
difficile de trancher la question de l’impact sur l’individu.
Peut-être parce que la question est
en elle-même problématique et mal posée.
Le média, quel qu’il soit, peut ainsi être considéré
comme un agent de socialisation.
Ceci posé, deux types de conclusions peuvent en être tirées :
- le média n’est qu’un agent de socialisation parmi de nombreux autres ; il est difficile
d’évaluer son rôle dans l’assimilation de normes et valeurs sociales indépendamment du rôle
joué par les autres agents de socialisation
- le courant interactionniste a bien montré que la socialisation ne saurait être assimilée
à un phénomène d’inculcation décontextualisé : outre les caractéristiques du message
médiatisé, ce sont les caractéristiques de l’individu et celles de l’environnement social, ainsi
que la situation de mobilisation du média qui doivent être prise en compte.
Au final, ce sur quoi s’accordent tous les chercheurs en science sociale, c’est l’idée
que la violence dans les médias n’a pas un effet uniforme sur tout le monde ; ainsi, l’impact
éventuel de la violence médiatique ne saurait être appréhendé comme un effet direct ou
systématique et il reste quasi impossible de fournir une réponse tranchée à ce problème.
Il est dès lors nécessaire d’opérer un recadrage plus fécond du sujet et, pour éclairer
les liens entre violence et médias, s’intéresser aux raisons de la présence de la violence dans
les médias..
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