Vie et oeuvre de MONTESQUIEU ?
Publié le 05/04/2009
Extrait du document
Magistrat, écrivain, consacre ses analyses à l'histoire politique. Après une longue réflexion sur les causes de la grandeur et de la décadence de Rome, il tente une synthèse dans un livre lentement mûri : l'Esprit des lois. Ce texte, par des définitions (« les lois sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses «) et par des distinctions (les trois formes de gouvernement : le républicain-vertu, le monarchique-honneur, le despotisme-crainte) autorise une pensée politique originale. Car, elle établit des règles pour la vie sociale, propose des comparaisons, surtout avec la Grande-Bretagne dont la Constitution est le modèle de tout le XVIIIe siècle. Elle fonde le jeu politique et elle explique la philosophie de l'homme par une séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire). La liberté se définit: « pouvoir de faire tout ce que les lois permettent «.
«
La vie de Montesquieu
UN HOMME LIBRE
En 1689 naît au château de la Brède, près de Bordeaux, Charles-Louis de Secondat.
À partir de ce châteaucouronné de tourelles et cerné de douves, Montesquieu s'est construit une sorte de roman historique rehaussant sanaissance qu'il fait remonter aux Francs.
Très attaché à ses terres et à son vignoble, indépendant vis-à-vis dupouvoir souverain, bien différent des courtisans qui mendient les faveurs royales, il est un des derniersreprésentants de cette noblesse libre que Richelieu puis ,Louis XIV ont voulu faire disparaître.
Sa carrière paraîttoute tracée car son oncle, président à mortier au parlement de Bordeaux, lui destine sa charge.
Élevé d'abord parmi les paysans de la Brède, on l'envoie à onze ans au collège des Oratoriens de Juilley : leurenseignement, très moderne et dispensé en français, aké sur les langues vivantes et l'histoire, donne aux élèves ungoût très vif pour les idées.
Montesquieu revient à Bordeaux étudier le droit.
Reçu avocat au Parlement en 1708, ilpart à Paris perfectionner sa formation.
Ce Gascon y arrive presque du bout du monde : on le regarde, on se moquede ses manières et de son accent.
Mais son dépaysement favorise une observation qui devient vite sociale.
La mort de son père (1713) le rappelle à Bordeaux.
Il y devient conseiller au Parlement, se marie à une richecalviniste, puis hérite de son oncle ses terres, son nom, de Montesquieu, sa fortune et sa présidence.
Il rend sontitre de conseiller, puis entre en charge.
UN SAVANT ET UN PHILOSOPHE
Montesquieu devient rapidement une illustration de Bordeaux par ses fonctions, son assise terrienne et ses relations
mondaines.
Nommé membre de l'Académie des sciences de sa ville, il compose des mémoires scientifiques — Sur les causes de l'écho, Sur les glandes rénales - et annonce son projet d'Histoire physique de la terre ancienne et moderne.
On l'admire, mais on s'inquiète de sa Dissertation sur la, politique des Romains dans la religion où il soutient que les croyances sont des produits artificiels créés par les chefs politiques pour maintenir le peuplesoumis.
Magistrat sans vocation, Montesquieu apporte beaucoup d'application dans son métier.
Son « Discours de rentréeau parlement de Bordeaux » révélera en 1725 sa conviction que la justice doit être éclairée, prompte, universelle ethumaine.
SUCCÈS ET VOYAGES
Le plus agréable des dérivatifs à sa profession, c'est pour lui la vie parisienne.
Il se rend à Paris tous les ans, se plaîtdans le milieu libertin qui entoure le Régent, se lie avec la sœur de ce dernier, pour qui il rédigera en 1724 un conteempreint de sensualité, le Temple de Gnide.
Il fréquente Fontenelle, Marivaux, d'Argenson, le président Hénault et Adrienne Lecouvreur dans le salon de Mme de Lambert, qui a décidé de faire de lui un académicien.
La difficulté vient de ce que Montesquieu est l'auteur d'un écrit anonyme, publié à Amsterdam en 1721 et dontl'impertinence choque le cardinal de Fleury, les Lettres persanes.
Il doit avouer son oeuvre et accepter la réputation d'être le plus profond et le plus mordant des beaux esprits.
De plus en plus las de ses fonctions, Montesquieu conquiert sa liberté en vendant (1726) sa charge de président àmortier.
Cette cession, grossie par ses revenus de propriétaire terrien et l'extension de son vignoble, lui assurel'indépendance matérielle.
Un autre de ses desseins réussit : en 1728 il est élu à l'Académie française.
Ce succès nele fixe pas à Paris.
Désireux, comme son illustre compatriote Montaigne, de confronter ses lectures avec l'expérience vivante del'étranger, et cherchant à faire valoir ses aptitudes diplomatiques, il entreprend à travers l'Europe un voyage quidure trois ans.
Une véritable enquête critique le mène à Vienne où il étudie la décentralisation autrichienne, enHongrie où il observe les survivances du régime féodal, à Venise où il rencontre Law et se montre déçu du régimerépublicain, à Rome où il constate les effets néfastes du pouvoir ecclésiastique sur les moeurs, à Berlin où il analysele despotisme prussien, en Hollande qu'il compare à la Salente de Télémaque, en Angleterre enfin où il s'émerveille de l'extrême liberté laissée aux citoyens.
À LA RECHERCHE DU SENS DE L'HISTOIRE
De retour à La Brède en 1731, Montesquieu sait que son avenir est dans son oeuvre : il compte maintenant danstoute l'Europe des correspondants qui le tiennent au courant des discussions philosophiques ou politiques, il multiplieses lectures et les résume en de gros recueils — Géographica, Politica, Juridica, Historia universalis —, Commerce, rédige ses Voyages, poursuit son Spicilège, où il rassemble des extraits de presse, des comptes rendus de conversation tenus durant ses voyages, livre dans ses Pensées une pre-mière ébauche de ses thèmes majeurs, songe à une histoire de Louis XIV.
Toutes ses notes, tous ses essais montrent sa volonté de trouver une signification à l'histoire.
Ses Réflexions sur la monarchie universelle en Europe constatent que la diversité des législations interdit d'établir la monarchie dans tous.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- MONTESQUIEU : sa vie et son oeuvre
- MONTESQUIEU : 1689 - 1755. VIE ET OEUVRE
- MONTESQUIEU (1689-1755): vie et oeuvre
- BONNETAIN Paul : sa vie et son oeuvre
- ZÉVACO Michel : sa vie et son oeuvre