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Vie et oeuvre de Jean-Jacques ROUSSEAU

Publié le 23/03/2009

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Né le 28 Juin 1712 dans la « Ville et République de Genève «, foyer de la religion calviniste, Jean-Jacques fut toute sa vie fier de son origine (il signe J.-J. R. citoyen de Genève « et dédie son Discours sur l'Inégalité «.à la République de Genève «, il cite toujours Genève en modèle de gouvernement). « La République et Dieu «, ce double amour «, écrit Romain Rolland, « cette double foi, Rousseau les a bus aux mamelles de Genève «. Sa mère mourut en lui donnant le jour ; son père, bon mais violent et aventureux, lui donna, dit-il, le goût des lectures et du vagabondage. Il s'éduque tout seul après sa 10e année. A 26 ans, à Annecy, il rencontre Mme de Warrens (il l'appelle « maman «), il obéit à ses désirs et s'éloigne pour trouver une carrière. Toujours à pied il passe à Turin, Lyon, Lausanne, Paris, Chambéry (où il la retrouve et reste 3 ans près d'elle, dévorant tous les livres des 16e, 17e et 18e siècles). En 1742 il s'installe à Paris, il a 30 ans. Après plusieurs mois de vagabondage dans les salons, il se lie avec Diderot, et se met en ménage avec Thérèse Le Vasseur. A 37 ans, à part une idée de nouvelle notation de la musique et une petite comédie, il n'avait rien produit. C'est en 1749, que tomba sur lui, comme la foudre, la question mise au concours par l'Académie de Dijon : « Si le progrès des Sciences et des Arts a contribué à corrompre ou à épurer les mœurs «. Son 1er Discours fit sensation. L'oppression morale et physique du monde factice où il avait pénétré, telle qu'il la décrivit, le fit passer pour un destructeur de la civilisation et un révolutionnaire. Miné dès cette époque par une maladie de vessie qui, croyait-il, le condamnait à la mort à brève échéance, Rousseau ne ménagea alors plus rien et déclare la guerre à la société de son temps et aux idées qui y courent. Le 2e Discours « Sur l'origine de l'Inégalité parmi les Hommes « paraît en 1753, dépassant largement le 1er Discours ; il y dénonce l'idée de propriété, la dégénérescence des États, la ploutocratie, le despotisme ; il déclare que l'émeute est un acte juridique quand elle étrangle un tyran.
Son style puissant, oratoire, populaire, donne un rayonnement considérable à ses idées. Il atteint le style des discours de la Révolution. Sa « Lettre à d'Alembert sur les Spectacles « (1758) enflamme l'opinion. D'Alembert le compare à Luther.
Rousseau se retire du inonde et va loger dans un « Ermitage « de la forêt de Montmorency, invité par Mme d'Épinay (1756).

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« Dès 1780, l'île des Peupliers, où reposaient ses cendres, était le but d'innombrables pèlerinages.

La générationrévolutionnaire qui montait devait se réclamer de lui et s'inspirer de ses idées.

Robespierre dans le fameux discoursdu 18 Floréal (7 mai 1794) lui décerna le titre de « précepteur du genre humain » et lui dédia la Révolution « dont ilavait été le précurseur et qui le portait au Panthéon ». _ I — La philosophie de Rousseau.

C'est surtout dans La Profession de foi du Vicaire Savoyard (4e livre de l'Emile) que Rousseau expose sa conception du monde.

Le passage est introduit dans l'œuvre au moment où se pose pourl'adolescent le problème de son adhésion religieuse ; Rousseau y expose la « Religion Naturelle », dans un manifestetout empreint de souvenirs personnels (souvenir des abbés Gaime et Gâtier) et dans une perspectived'épanouissement conforme à ses principes pédagogiques. A — L'activité de l'esprit dans le Jugement.

Contre le sensualisme de David Hume, de Locke, de Condillac,d'Helvétius, Rousseau affirme l'activité de l'esprit « Un être purement sensitif serait passif...

Les jugements ne sontcertainement pas des sensations quoique mon esprit ne les produise qu'à l'occasion de mes sensations ».

Quant aujugement sain, il doit être l'expression directe de la nature des choses.

Le jugement n'est pas forcément la Raison, ilest de l'ordre du « sentiment » (intuition de la nature des choses), il exige une a communication » à tous les sensdu mot (mise en rapport des sensations diverses, communication avec le réel, communication par le langage). B — L'inertie essentielle de la matière engage à penser qu'une volonté meut l'univers et anime la nature, et quecette volonté est intelligente.

L'organisation et la stabilité des lois de la nature prouvent, selon Rousseau, quel'univers n'est pas une combinaison fortuite d'atomes.

L'ordre, l'harmonie du cosmos, le.

dynamisme de la vie, sont lapreuve de l'existence d'un Dieu (contre la philosophie épicurienne, matérialiste et mécaniciste des Encyclopédistes).Ce Dieu est inconcevable, hors de la portée de notre esprit.

Il est Ordre, Harmonie, Création. C — L'homme est le seul être de la Nature à pouvoir observer, mesurer, intervenir et agir volontairement.

Il est le roide la nature.

Il est seul à sentir ce qu'est l'Ordre, la Beauté, le Bien.

Il a donc quelque chose de plus que les bêtes(contre Helvétius).

L'homme est libre dans ses actions, et, comme tel, animé d'une substance immatérielle, pouvoirde choisir et de faire le Bien.

Cette âme est immortelle. L'Homme est l'auteur du mal dans la mesure où il peut mettre le désordre. D — La morale.

L'homme digne de ce nom doit s'ordonner par rapport au Tout, au centre commun de tout, Dieu, aulieu de se faire le centre des choses et l'auteur du désordre.

Cette communication avec l'Ordre universel est donnéeà l'homme de la Nature (l'homme naturel et spontané non perverti par les illusions et par les artifices de la société)et c'est la conscience morale, « instinct divin, immortelle et céleste voix, guide assuré du bien et du mal »; le sageest juste et trouve du même coup la sérénité.

L'homme est naturellement bon mais la vertu est un combat pourretrouver et promouvoir cette bonté naturelle.

Élevons-nous à contempler Dieu mais il est inutile de prier ou desuivre des rites religieux particuliers.

Rousseau attaque à plusieurs reprises les erreurs des fanatismes tout autantque les doctrines « désolantes » des « philosophes » de son temps. — II — Les idées pédagogiques.

Les idées pédagogiques de Rousseau ont connu un immense retentissement et sont à l'origine de très nombreux mouvements de reforme de l'éducation (Pestalozzi, Herbart, Frœbel, Monlessori,Moreno, etc.). A travers le roman de la vie de son héros Emile, Rousseau expose les principes de l' « éducation naturelle ».

Fondéenon pas sur les règles sociales ni sur les traditions d'une instruction-bourrage, mais sur la connaissance de la naturede l'homme et de l'enfant, elle implique la psychologie de l'enfant comme savoir de base chez le pédagogue.

Il s'agitensuite de faire surgir et d'utiliser la spontanéité de l'enfant, respecter et favoriser ses idées, jugements, etsentiments en le mettant au contact de la nature et de la vie, en se gardant de les étouffer (pédagogie « négative» de protection et de préservation de la spontanéité).

Il faut, dit Rousseau, non pas inculquer nos vérités mais «perfectionner les organes de la connaissance future et préparer le chemin à la raison par un bon exercice des sens».

Les principes président au développement d'un cycle complet d'éducation divisé en 4 périodes correspondant audéveloppement successif : du corps (de 1 à 5 ans), des sens (de 5 à 12 ans), du cerveau (de 12 à 15 ans), ducœur (de 15 à 20 ans).

L'éducateur sera le guide et le catalyseur de ce développement. — III — Les idées politiques.

Le « Contrat Social » reprend et reformule des idées partiellement émises depuis le XVI» siècle (Jean Bodin, Suarez, puis Hobbes et Spinoza).

L'idée principale est que, quoi qu' « animal social » parnature, l'homme naît libre de tout engagement national proprement dit.

Un peuple en tant que tel, c'est-à-dire uneNation, et un État, ne peuvent naître que par un contrat, tacite ou non, créant une obligation réciproque de tousenvers chacun et de chacun envers tous, une volonté de faire ensemble une organisation sociale.

Ce contrat est etdoit être librement accepté, mais en l'acceptant chacun — devenu citoyen — renonce à poursuivre son seul intérêtpersonnel et accepte de s'associer à la volonté générale qui ne peut avoir d'autre but que le bien commun du corpssocial ainsi créé.

L'ensemble des citoyens réunis par ce contrat détient la souveraineté politique (le peuple estsouverain, la souveraineté est indivisible et inaliénable) et donc le pouvoir de faire les lois, lesquelles par définitionvisent l'organisation de l'intérêt général ou bien commun.

Le peuple souverain a un organe exécutif qui s'occupe del'application des lois et qui est le gouvernement.

La volonté générale, essentielle au système, source du législatif,force souveraine, ne peut prendre conscience d'elle-même que par le vote des citoyens (nécessité et légitimité dusuffrage universel).

Elle se reconnaît à la majorité des voix, étant entendu qu'en votant, chaque homme se conduiten citoyen, c'est-à-dire fait volontairement taire en lui l'intérêt particulier pour penser l'intérêt général.

Ainsi conçue. »

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