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Vie et oeuvre de HEGEL

Publié le 23/03/2009

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hegel

  • Georg-Wilhelm-Friedrich Hegel naquit à Stuttgart le 27 Août 1770. Il étudia au séminaire de Tubingen où il connut Schelling, le futur philosophe. Après un temps de préceptorat, il rejoignit Schelling qui remplaçait Fichte à l'Université d'Ièna et lui-même y était nommé professeur en 1806, succédant à Fichte. D'abord acquis à la philosophie de Schelling pour qui rien ne se pose que par une lutte et une victoire sur son opposé, Hegel collabore aux journaux dirigés par Schelling. En 1807, rupture avec Schelling, publication de la «Phénoménologie de l'esprit«, nomination de Hegel à Nuremberg, d'où il ira plus tard à Heidelberg.

De 1812 à 1816, il écrit les 3 volumes de sa « Logique « ; en 1817, l' « Encyclopédie des sciences philosophiques «. Il est nommé en 1818 à l'Université de Berlin. Il y meurt du choléra en 1831, en pleine gloire. Les « leçons sur la philosophie de l'Histoire « furent publiées après sa mort.

  • Sa philosophie. « L'hégélianisme, écrit Le Senne, demeure l'un des plus puissants exemples de l'effort pour obtenir l'intelligibilité complète qui répond à la vocation propre de la philosophie «.

Hegel part de cette idée que la réalité est la norme par excellence, c'est elle qui est la rationalité, parce que c'est elle qui a toujours raison ; elle est Raison.

Il s'oppose à toute conception d'une idée ou d'un idéal qui ne serait pas d'abord le reflet du sens du monde. L'Histoire est donc le donné philosophique par excellence, elle nous montre la puissance dramatique du Devenir au cours duquel se réalise progressivement l'Universel concret, c'est-à-dire l'Être souverainement réel.

Nous verrons successivement la conception de l'Histoire et la phénoménologie de l'Esprit.

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« Nous nous attarderons davantage sur Hegel dont l'influence a été et reste capitale sur la pensée contemporaine.Etudiant de philosophie et de théologie à Tübingen (où il eut pour condisciples et amis Schelling et le poèteHölderlin) Hegel passa ses derniers examens en 1793 (et se vit reprocher à cette occasion d'avoir un peu négligé laphilosophie ! ) Il renonce à se faire pasteur, occupe des emplois de précepteur , enseigne à Iéna, est quelquestemps rédacteur de presse, puis directeur d'une école secondaire à Nuremberg.

En 1816 il est enfin professeurtitulaire à l'Université de Heidelberg puis en 1818 à Berlin.

Son prestige est alors immense ; pourtant il ne sera jamaisélu à l'Académie de Berlin.

Dans ses dernières années (il meurt du choléra en 1831 ) on le soupçonne de panthéisme; certains le raillent (le surnommant Absolutus von Hegelingen) ; le bruit court qu'il doute de l'immortalité de l'âme.En réalité Hegel était à la fois suffisamment prudent et suffisamment hermétique pour qu'il fût bien difficile de porterdes accusations précises de cet ordre ! Le poète Henri Heine qui suivit ses cours de 1821 à 1823 raconte cependantqu'il dit un jour brusquement à un étudiant qui lui parlait du Paradis : « Il vous faut donc un pourboire parce quevous avez soigné votre mère malade et que vous n'avez empoisonné personne ! » L'avenir devait en tout casdémontrer amplement que la philosophie du penseur officiel de la monarchie recélait un grand pouvoir explosif !Comme la philosophie de Spinoza, celle de Hegel est une philosophie de l'intelligibilité totale, de l'immanence absolue.La raison n'est plus seulement ici comme chez Kant, l'entendement humain, l'ensemble des principes et des règlessuivant lesquels nous pensons le monde.

Elle est également la réalité profonde des choses, l'essence de l'Être lui-même.

Elle est non seulement une façon de penser les choses, elle est la façon d'être des choses elles-mêmes : «Tout ce qui est rationnel est reél, tout ce qui est réel est rationnel ».

On peut donc considérer Hegel comme lephilosophe idéaliste par excellence puisque pour lui le fond de l'Être (loin d'être une chose en soi inaccessible) est endéfinitive Idée, Esprit.

En même temps la philosophie de Hegel représente par rapport à la critique kantienne de laconnaissance un retour à l'ontologie.

C'est l'être en sa totalité qui est significatif et chaque événement particulierdans le monde n'a finalement de sens qu'en fonction de la totalité des choses, qu'en fonction de l'Absolu dont iln'est qu'un aspect ou qu'un moment.Mais Hegel se distingue de Spinoza et nous apparaît un philosophe essentiellement moderne parce que pour lui lemonde qui manifeste l'Idée n'est pas une nature semblable à elle-même dans tous les temps, mais un monde quichange et qui progresse, avant tout une histoire.

Hegel qui disait que la lecture des journaux était « sa prière dumatin quotidienne » a comme tous ses contemporains beaucoup médité sur la Révolution française qui lui montre queles structures sociales, comme les pensées des hommes peuvent être modifiées, bouleversées au cours de l'histoire.Ce qu'il y a d'original dans son idéalisme, c'est que pour Hegel l'idée se manifeste comme déroulement historique : «L'histoire universelle n'est que la manifestation de la raison ».Il faut aussi comprendre que cette histoire est un progrès.

Le devenir aux mille péripéties n'est que l'histoire del'Esprit universel qui se développe et se réalise par étapes successives pour parvenir à la fin seulement à la pleinepossession, à la pleine conscience de lui-même.

« L'absolu, dit Hegel, n'est qu'à la fin ce qu'il est en réalité ».

Lepanthéisme de Spinoza identifiait Dieu à la Nature : Deus sive natura.

Le panthéisme hégélien identifie Dieu àl'histoire.

Dieu n'est pas ce qui est — ou du moins n'est que partiellement et très provisoirement ce qui estactuellement — Dieu est ce qui sera, ce qui se réalisera dans l'Histoire.

(En ce sens il y a encore quelque chosed'hégélien dans la philosophie de Teilhard de Chardin).

L'histoire est donc pour Hegel une « odyssée de l'EspritUniversel », en somme, si on nous permet ce jeu de mots une « théodyssée ».

Considérez l'histoire de la terre.

Il n'ya d'abord que des minéraux, puis des végétaux, puis des animaux.

N'a-t-on pas l'impression que des êtres de plus enplus complexes, de plus en plus organisés, de plus en plus autonomes surgissent dans l'Univers ? L'Esprit d'abordendormi, dissimulé et comme étranger à lui-même, « aliéné » dans l'univers, apparaît de plus en plus manifestementcomme ordre, comme liberté, bientôt comme conscience.

Ce progrès de l'Esprit continue et s'achèvera à traversl'histoire des hommes.

Chaque peuple, chaque civilisation ont en quelque sorte pour mission de réaliser une étape dece progrès de l'Esprit.

L'Esprit humain est d'abord une conscience confuse, un esprit purement subjectif, c'est lasensation immédiate.

Puis l'esprit parvient à s'incarner à s'objectiver sous la forme de, civilisations, d'institutionsorganisées.

Tel est « l'esprit objectif » qui se réalise dans ce que Hegel appelle « le monde de la culture ».

Enfinl'Esprit se découvre plus clairement lui-même dans la conscience artistique et dans la conscience religieuse pourfinalement se saisir dans la Philosophie (et notamment dans la philosophie de Hegel qui prétend totaliser sous sonregard toutes les autres philosophies) comme Savoir Absolu.

La philosophie est ainsi le savoir de tous les autressavoirs : la sagesse suprême est ce qui, à la fin, totalise toutes les oeuvres de la culture (ce n'est qu'à la tombéedu jour, dit Hegel, que l'oiseau de Minerve prend son essor).

Comprenons bien en tout cas que dans cettephilosophie purement immanentiste, Dieu ne se réalise que dans l'histoire.

Autrement dit la forme de civilisation quitriomphe à chaque étape de l'histoire est celle qui, à ce moment, exprime le mieux l'Esprit.

Après avoir salué enNapoléon « l'esprit universel à cheval », Hegel verra dans l'État prussien de son époque l'expression la plus parfaitede l'Esprit Absolu.

Hegel est donc de ceux qui pensent que la force non pas « prime » le droit (cette formuleabusivement prêtée à Bismarck ne signifie rien) mais que la force exprime le droit, que ce qui est victorieux dansl'histoire est en même temps ce qui a le plus de valeur, que la vertu, comme il dit, « exprime le cours du monde ».Tel est le sens de cette illustre maxime de Hegel : « L'Histoire du monde est le jugement dernier du monde ».Selon les normes de la logique classique cette identification de la Raison au Devenir historique est absolument. »

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