Vie et environnement dans l'écriture
Publié le 26/09/2018
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Pour forger les signes qui forment leur écriture, les Égyptiens rejetèrent énergiquement l'abstraction. Ils regardèrent le monde qui les entourait et y puisèrent à profusion les éléments qui devinrent les hiéroglyphes. Ce système, dans sa dimension monumentale, demeura figuratif jusqu'à sa disparition, trois millénaires plus t ard, au IVe siècle de notre ère. Sir Alan Gardiner, lorsqu'il rédigea sa grammaire en 1927, classa les hiéroglyphes en de nombreuses rubriques : hommes, femmes, divinités, mammifères, oiseaux, poissons, plantes ... Au total vingtsix groupes, dans lesquels se répartissent approximatrivement huit cents signes, qui recouvrent toutes les dimensions de la vie des Égyptiens : vie quotidienne profane et sacrée, paysages nilotiques, vastes espaces désertiques.
«
Le lotus séchen ~
(Nymphaea lotus) ~ )
- à
l'origine du prénom Su
zanne - rappelle le nénuphar
(de l'égyptien néfer [nfr] si
gnifiant « beau », « parfait »)
qui sortit de l'océan primor
dial et,
ouvrant sa corolle,
es Égyptiens puisèrent
dans les paysages
ilotiques de nombreux
· léments qui devinrent
des hiéroglyphes.
laissa échapper le démiurge
solaire.
Ce lien avec la my
thologie est également avéré
pour des signes qui peuvent
sembler plus anodins, comme
l'hirondelle our.
(Hirundo
rustica savignii) ~ .
Elle est
le symbole de
l'aube, de la première lumiè
re qui annonce le jaillisse
ment imminent du soleil.
Elle
navigue, posée sur la proue
de
la barque du dieu soleil Rê
et jette les premiers feux de
l'aurore, lorsqu'elle franchit,
avant les autres divinités,
l'horizon oriental.
Des signes vivants
tracés avec soin
L
es scribes apportaient un
soin particulier à l'écritu
re monumentale, dont l'une
des fonctions était purement
esthétique.
Or, dans la pen
sée égyptienne le verbe est
créateur, c'est-à-dire
qu'il
suffit de prononcer le nom
d'une chose ou d'un être
pour lui donner une existen-
ce tangible.
La lecture d'un
mot rédigé avec attention et
inscrit sur les parois d 'un
temple, espace sacré, devient
ainsi dangereuse, surtout s'il
s'agit du nom d'u n d ieu né
faste, comme Seth,
le meur
trier d'Osiris, ou comme le
serpent Apopis, qu i, des loin
taines marges du monde
créé, menace le So leil chaque
matin.
Pour éviter toute ir
ruption de ces êtres divins
d ans
le monde des hommes,
les signes
les représentant
pouvaient être soit décou
pés,
soit plantés de nom
breux poignards..
»
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