Vérité philosophie
Publié le 19/06/2023
Extrait du document
«
suite cours démonstration et vérité.
B/ Modèle hypothético-déductif de la science.
(résumé)
Nous nous sommes quittés sur la fin du premier chapitre partie avec l'étude de la
notion de preuve expérimentale.
On retiendra que l'expérience fonctionne comme une preuve nous permettant
de décider quant à la valeur de vérité d'un énoncé.
Il y a ici l'idée que la vérité
matérielle prend en compte la correspondance de nos discours ou pensées avec le
réel ,( contrairement à la seule validité logique ) .
La valeur de vérité d'une
hypothèse est ainsi fonction de sa vérification dans les faits observés sous
expériences.
Il s'agit bien évidement d'une expérimentation
scientifique et
méthodiquement construite et non d'expérience vague comme courant continu de la
vie qui se déploie au hasard.
Dans la science, l'expérience est construite
méthodiquement car la raison humaine qui cherche à expliquer un phénomène doit
poser des questions à la nature pour trouver des causes ou des lois.
L'Expérience
fonctionne alors comme une médiation, un aller et retour entre les hypothèses et le
réel et non comme un simple enregistrement passif des faits dans l'esprit (thèse de
l'empirisme naïf) .
L'esprit humain est actif ( il formule des hypothèses) et réceptif (
il reçoit des informations du monde extérieur).
Dans cette perspective l'expérience semblerait pouvoir tout démontrer puisque le
réel interrogé ainsi par l'esprit rendrait son verdict, tel un tribunal tranchant entre
les doutes et les incertitudes pour en évaluer la vérité.
Cependant, le travail de l'expérimentation s'appuie également sur une inférence
logique, permettant de passer de ( n ) cas d'observation à tous les cas : ( passage
du général à l'universel) .
Cette inférence est l'induction dont on se sert pour
formuler des lois universelles de la nature mais qui ne peut faire elle même l'objet
d'une démonstration sauf à démontrer inductivement que l'induction marche.
Utiliser la chose à définir pour la définir elle-même est un cercle logique qui ne peut
donc suffire pour faire preuve.
On notera également l'illusion que de croire que tout est démontrable dans la
science moderne sous couvert de ce recourt à la preuve expérimentale.
Après l'étude de la vérité comme validité dans la logique formelle et la considération
de la vérité matérielle dans la physique expérimentale, il s'agira avec Descartes
d'étudier les processus démonstratifs empruntés à la mathématique géométrique.
1) L'inductivisme
2 ) le falsificationisme.
3) La théorie comme structure et Programme chez Lakatos
4) La structure des révolutions scientifiques chez Kuhn.
( le paradigme )
II/La question de la démonstration et de la vérité chez Descartes..
1
Déduction mathématique et intuition intellectuelle : l'idée de méthode en science
Chez Descartes.
La thèse centrale que nous chercherons à établir avec Descartes consistera à
montrer que les règles nous permettant d'établir le vrai, ainsi que l'établissement de
certains principes peuvent faire l'objet d'une preuve, qu'il faille établir que la règle
de l'évidence des idées est un bon critère pour reconnaitre le vrai ou que les
principes de la physique puissent être démontrés.
Le modèle mathématique et la critique de la logique.
A la renaissance, On assiste au discrédit de la logique formelle comme
instrument de la connaissance face au double essor des mathématiques d'un côté et
de l'expérience de l'autre.
Descartes avec Galilée d'un côté et Bacon de l'autre vont
ainsi promouvoir les méthodes à l'œuvre dans les sciences géométriques afin de les
généraliser comme modèle à tous raisonnements démonstratifs.
Il s'agira en effet
de transférer la rigueur de la déduction mathématique à toutes formes de
raisonnement quel que soit ce sur quoi il puisse porter.
C'est ainsi qu'une nouvelle
norme de la vérité pourra se faire jour.
Du côté de l'expérience, Bacon critique la logique formelle des scolastiques en ces
termes ...
" Si, en physique où il s'agit de délier la nature par des œuvres et non
d'enlacer un adversaire par des arguments, on s'en tient au syllogisme, la vérité
échappe des mains, attendue que la subtilité du discours ne peut jamais égaler celle
des opérations de la nature".
Du côté des mathématiques, la logique est critiquée par Descartes pour son
caractère stérile et formel.
Les syllogismes sont comparés par Descartes à des
machines de guerre que les hommes utilisent pour penser de manière automatique
sans jugement.
Descartes insiste aussi sur la stérilité de ces raisonnements formels
où l'on n'apprend rien que l'on ne savait déjà.
En effet, pour savoir que tous les
hommes sont mortels il faut aussi savoir que Socrate l'est.
Il faudrait que la
conclusion soit déjà incluse dans les prémisses.
Donc, la logique ne nous apprend
rien de nouveau.
A ce mécanisme d'automatisation de la pensée qui ne réfléchit plus, Descartes
oppose l'idée de Mathesis universalisme qui cherche à étendre le raisonnement
géométrique à la forme générale du raisonnement.
"La science générale qui
explique tout touchant l'ordre et la mesure, sans assignation de quelque matière
particulière que ce soit, s'appelle la mathématique universelle puisqu'elle contient
tout ce en vertu de quoi l'on dit des autres sciences qu'elles sont des parties de la
mathématique ...." Règles pour la direction de l'esprit.
Mais cette mathésis universalis va prendre la forme d'une méthode que la raison se
donne à elle-même comme un instrument de penser.
Sa fonction sera de permettre
à l'esprit de connaitre tout ce dont il serait capable.
"Ce que j'entends maintenant par méthode, ce sont des règles certaines et faciles,
par l'observation exacte desquelles on sera sûr de ne jamais prendre une erreur
pour une vérité, et , sans y dépenser inutilement des forces de son esprit, mais en
2
accroissant son savoir par un progrès continu, de parvenir à la connaissance vraie
de tout on sera capable." Règles pour la direction de l'esprit.
L'idée de méthode et la vérité comme certitude et évidence.
Si Descartes va chercher à établir quelle est la forme même du vrai pour l'esprit qui
pense, il commence d'abord dans le discours de la méthode, par ne faire que poser
les règles que la raison (ingénium) se donne à elle- même pour ne pas se tromper.
4 règles utilisées pour directionner l'esprit et éviter qu'il ne erre sont :
-l'évidence, ( cad : tenir pour vrai les idées claires et distinctes auxquelles on ne
peut douter.)
-l'analyse ( travailler à décomposer nos représentations obscures et
tout est mélangé)
confuses où
-la synthèse ou l'ordre (travailler à enchainer les idées les unes aux autres selon un
ordre déduction )
-le dénombrement
( effectuer des vérifications entre les branches de déduction.
)
Ces 4 règles non démontrées feront leurs preuve appliquées dans les méditations
métaphysiques.
Descartes ainsi va rompre avec la théorie de l'adéquation consistant à faire de la
correspondance entre ce que je dis et ce qui est le signe de la vérité.
A cela Descartes travaille à obtenir par l'analyse des idées claires et distinctes point
de Départ pour nos raisonnements.
A cette théorie du critère, Descartes rajoute l'idée que les hommes se trompent par
ce qu'ils préjugent et se précipitent .
Dans la quatrième médiation Descartes essaie
d'expliquer pourquoi l'homme se trompe.
L'origine de l'erreur.
En enquêtant sur l'origine de l'erreur, Descartes en exempte Dieu qui n'en est pas
responsable.
Si Dieu est un vrai Dieu il est Vérace et ne s'amuse à nous tromper
comme l'hypothèse de la première méditation le suggérait.
Du coup, la cause doit
venir de l'homme qui en endosserait la responsabilité.
On peut en ce sens dire que
pour Descartes l'erreur est humaine, c'est-à-dire une marque de la nature humaine.
La possibilité de l'erreur provient d'une disproportion entre la faculté de concevoir
qu'est l'entendement et la capacité d'affirmer ou de nier qui est le fait de la volonté.
En un mot les hommes se trompent car ils affirment plus que ce qu'ils conçoivent.
Ou bien encore qu'ils n'attendent pas de concevoir clairement et distinctement pour
affirmer ou nier quelque chose dans un jugement.
On retrouve le défaut de
précipitation venant d'une volonté infinie c'est-à-dire toujours prête à affirmer ou
nier face à un entendement fini et limité.
En somme, nous jugeons sans savoir, en
nous fiant soit aux préjugés soit aux impressions sensibles ou encore aux
sentiments.
3
Si l'erreur est humaine, l'homme a quand même quelques moyens de pouvoir s'en
prémunir avec les instruments générés par la méthode.
D'une vérité principe ( le cogito) au principe de la vérité ( clarté et distinction
comme marque du vrai).
Mais il peut également déterminer la forme même de la vérité à travers une vérité
principielle qui est celle du cogito.
Ainsi, en appliquant dans l'exercice de la
méditation les règles de la méthode qu'il a posées dans le ( Discours de la méthode)
/ ( Doute, analyse, ordre, et dénombrement) Descartes, dans cette grande épochè
( suspension du jugement) va découvrir que ce qui est vrai doit être certain c'est-àdire indubitable, ou encore absolument évident intellectuellement.
Cette marque du
caractère de la vérité d'une idée ou représentation constitue une preuve
intellectuelle.
Descartes dérive ainsi d'une vérité singulière, je ne peux pas ne pas
être si je doute et qu'ainsi....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Dissertation de philosophie Sujet : Peut-on se passionner pour la vérité ?
- La vérité (cours de philosophie)
- La PHILOSOPHIE ou Le problème de la Vérité
- EXPLICATION DE TEXTE : HEGEL: « la philosophie est une activité personnelle d'apprentissage de la vérité »
- L'exercice de la philosophie est-il nécessaire à un être humain pour se connaître en vérité et devenir lui-même ?