« Vaut-il mieux changer ses désirs plutôt que l'ordre du Monde ? »
Publié le 07/06/2012
Extrait du document
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Nos désirs présentent ce que l’on veut ou aimerait faire.
L’ordre du monde est la réalité, ce qui s’offre à nous et ce devant quoil’homme est placé et qu’il doit accepter.
Cependant l’homme peut toujours concevoir le monde autrement que comme il est, ilpeut l’imaginer comme il n’est pas afin de combler ses envies et ses manques, une projection de ses désirs en somme.
Pourchanger ses désirs plutôt que l'ordre du monde, pour ne désirer que ce que nous pouvons posséder, il faut trouver un moyend'égaliser désir et pouvoir.En effet, le joueur qui regarde nerveusement le mouvement des dés sait que la réalisation de son désir ne dépend pas de lui.
Aussiqui veut être toujours satisfait doit certainement préférer changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde.Toutefois, une telle attitude suppose de limiter nos désirs.
Dès lors, cela n’implique-t-il pas de s’empêcher de les réaliser puisqu’àla limite on pourrait aller jusqu’à vouloir les supprimer ? N’est-il pas préférable de tenter de les réaliser pour qu’ils soient satisfaits?Dès lors, vaut-il mieux changer nos désirs que l’ordre du monde ou au contraire ne faut-il pas tenter de réaliser nos désirsquoiqu’il advienne ?
I – les désirs doivent s’adapter au monde
L’homme est dominé par les désirs très nombreux parfois même vains.
Si nous devions favoriser un manque il serait plusapproprié de dire que nous devrions combler en priorité les besoins.
Et pourtant le désir mobilise notre énergie et cherche sanscesse sa satisfaction, on peut l’assimiler à une perte d’énergie et une inévitable déception.
Il semblerait donc que la raison veuilleque nous changions nos désirs afin de nous adapter à l’ordre du monde établi.
Le désir, au contraire, ne nous fait qu’espérer.Avoir un désir et ne pouvoir le satisfaire présente en quelque sorte une source du malheur.
Un désir peut ne pas être satisfait soitparce que les événements extérieurs le contrarient : on dira alors que l’ordre du monde et le désir s’opposent, soit parce que lesujet ne fait pas ce qu’il faut pour le réaliser.
Prenons le cas d’un deuil.
Il peut se faire que le sujet désire que le mort revienne à lavie.
Ce qui est impossible d’un point de vue naturel.
Même la foi impose d’attendre la fin des temps, c’est-à-dire la fin de l’ordredu monde.
Dès lors, qui désire que celui ou celle qu’il a aimé(e) revive doit changer son désir plutôt que l’ordre du monde.
Ledeuil a justement pour objet de faire accepter cela.
Cependant, en cherchant à limiter ainsi les désirs, on se contraint à vivre unevie limitée et l’on contredit la fin de tout homme qui est de vivre heureux.Désirer le monde autrement que comme il est c’est se condamner soi même au malheur, car le monde est une nécessité qu’il nousfaut accepter sans rien tenter pour le changer selon l’ordre de nos désirs car nous ne pouvons agir sur ce que nous n’avons pascréé.
Ainsi, n'est-il pas plus sage de ne désirer que ce qui est accessible?
Mais s’il est préférable de modifier ses idées en fonction du monde qui nous entoure, alors nos désirs ne seront plus nos propresdésirs mais des désirs dictés par l’ordre du monde, par la réalité.
Or un désir est une volonté consciente ou inconsciente propre àchaque individu.
Pouvons-nous vraiment changer nos désirs ? Ou pouvons-nous seulement nous persuader que ce désir n’est pasbon et tenter de le mettre de coté ?
Peut-on donc réellement faire taire le désir ou le détourner de son but initial? Le désir est une exigence très profonde dans nosvies, y renoncer reviendrait à renoncer à la nature de l’homme lui-même.
Si l’on se réfère à un désir d’amour, avec Roméo etJuliette par exemple, on voit que dans toutes les grandes histoires d’amour, le désir est le plus fort, c’est lui qui s’affirme, pour ledéfendre l’homme n’hésite pas à transgresser l’ordre du monde, donc l’ordre du désir peut dominer dans un cas de figure commecelui-ci.
Le désir peut ainsi se dévoiler telle une puissance qui nous entraîne hors de nous-mêmes et faire exister, on le voit avec lesentiment amoureux.
Le travail qui est la condition pour que la plupart de nos désirs puissent être satisfaits s’appuie sur l’ordre dumonde.
Et pourtant, c’est toujours l’ordre du monde vraiment compris que le travail réalise.
Il est vrai qu’une action peut échouermais de l’échec peut sortir justement une meilleure compréhension d’un futur succès.
Sans désir, le souci de comprendre et deconnaître les choses n’aurait aucun sens.
N'est-il pas aussi impuissant à changer ses désirs que l'ordre du monde?
Pour conclure, cela revient à ne désirer que ce qui est accessible et à ne vouloir que ce que nous pouvons avoir.
Ainsi, nous neconnaîtrons jamais l'échec qui est toujours subi comme conséquence d'une passion parce qu'on n'a pas réussi à agir, ni la tristessequi en découle.
Finalement on peut donc dire que préférer changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde peut s’interprétercomme la manifestation de l’impuissance et non d’un vœu en lui-même souhaitable..
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