Valeur éducative de la science

« (l,e résultai ne saurait précé­ der l'effort.) Conclusion.

(La connaissance comme l' éduca­ tion sont liées à une activité.) qui modifient en même temps nos manières de voir et ce que nous voyons.

i\ous saisissons le nouveau à proportion et en fonction d'un acquis antérieur.

Mais enfin, non plus que la science infuse, le passage brusque de l'ignorance au savoir n'est à notre portée ! Aussi parait-il bien difficile, dans notre condition, de séparer les avantages de la sciPnce de cenr qui nous viennent de l'effort fait pour l'atteindre.

Il y a même lieu de signaler que rien n'est plus dangereux que ce qu'on peut nommer la fausse science, laquelle consiste en des énumérations de résultats sépar(~s des méthodes et des démarches de la penst'C nécessaires pour les justifier.

Au contraire le temps vécu de l'appren­ tissage marque le véritable savoir.

Car si l'intelli­ gence s'exprime en des vues nombreuses et variées, elle n'existe rigoureusement que dans les habitudes mentales, les dispositions d'esprit, les formes heu­ reuses d'une allure qui montrent sa vitalité.

De plus, à ce niveau et sous cet angle, elle est inséparable de cette volonté qui pousse aux recherches et per­ met de réaliser.

Parler des qualités morales du savant est devenu un lieu commun : patience, désintéressement, courage sont, dit-on, autant que l'esprit de méthode, la marque de son attitude.

Mais tout se tient : en évoquant qualités intellec­ tuelles et qualités morales, on rattache la valeur de l'effort à la fois à l'intelligence et au caractère; on souligne deux aspects d'une même réalité.

-Au niveau de l'apprentissage scolaire, il ~·agit, sans conteste, non pas de déverser des connais­ sances dans les esprits, mais d'amener ces esprits à acquérir des connaissances.

Dès lors l'effort s'impose, ct c'est lui, surtout, qui est formateur.

Pas plus que l'intelligence la vérité n'est un simple don.

Le vrai ne peut être saisi que si l'on sait, -183. »