Une société peut-elle se passer de religion ?
Publié le 17/02/2014
Extrait du document
«
autonome ? Peut-elle – au sens premier de l'autonomie – se donner à elle-même la loi et assumer
cette liberté, ou doit-elle nécessairement conférer à ses lois une autorité et une origine transcendante ?
C'est une telle exigence d'autonomie qui fonde les démocraties modernes.
Et s'il s'agissait de définir la
démocratie, on pourrait bien la définir ainsi : démocratie est le nom de ce régime politique qui peut se passer
de religion, non dans le sens où il tendrait à en interdire l'expression, mais au sens où ce régime affirme la
possibilité d'une société autonome, dont les lois procèdent d'une délibération commune entre les membres de
la société.
La modernité, telle qu'elle s'inaugure au dix-septième siècle, a consisté dans cette déliaison du
politique et du religieux, la séparation de leurs fondements et de leurs fins.
Or, si l'on est parfois amené
aujourd'hui à parler d'un « retour du religieux », on peut se demander si un tel « retour » est purement
anecdotique ou bien s'il ne trahit pas un lien indéfectible entre politique et religion.
Car, en admettant que les liens qui unissent les hommes en société puissent se penser en dehors de toute
expression religieuse, l'autorité de la loi et de l'Etat y sont-ils si étrangers ? Toute autorité et tout pouvoir ne se
fondent-ils pas sur un « mystère » ? Peuvent-ils se passer d'un « sacre », d'une fondation transcendante ?
Toute autorité ne s'accompagne-t-elle pas d'une forme de religiosité ? Si nous n'avons plus de religion d'Etat,
en avons-nous fini avec la religion de l'Etat ? Quel pouvoir peut se passer d'une religion du pouvoir ? Partant,
ce que l'on nomme « retour du religieux » n'est-il pas une sorte de retour aux origines pour toute autorité
politique ? Peut-on donc donner droit à une compréhension de la loi et du lien politique et social, pleinement
affranchie de toute transcendance ? Pour affronter ce problème, nous verrons dans un premier temps en quelle
mesure le lien social se distingue du lien religieux, aussi bien au regard de ses fondements que des finalités
qu'il poursuit.
Dans un second temps, nous nous demanderons si la loi et l'autorité d'Etat peuvent,
toutefois,s'émanciper de toute transcendance.
Enfin, nous essayerons de distinguer le sacré et le religieux, afin
de poser les conditions d'une société qui puisse à la fois recueillir ses fondements et affronter son histoire.
L'hypothèse, engagée par la question, laisse entendre qu'il pourrait non seulement y avoir une relation entre le
contrat politique et social qui unit les membres d'une société et la religion, mais plus encore, que celle-ci
pourrait apparaître comme une condition de possibilité, voire une condition nécessaire de la vie en commun.
Or, le pacte social qui unit les membres d'une société implique-t-il un lien religieux ? Les fondements et l'ordre.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Une société peut-elle se passer de religion ?
- « Une société peut elle se passer de religion ? »
- La société peut elle se passer de la religion ?
- Sujet : La société peut-elle se passer de religion ?
- Une société peut-elle se passer de religion ?