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Une société juste est-ce une société sans conflit ?

Publié le 03/01/2006

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 » Marx & Engels proposent donc bien une vision de l'histoire. Celle-ci est totalement en accord avec leur philosophie matérialiste telle qu'ils ont pu déjà l'exposer en partie dans « L'idéologie allemande ». Dans le devenir de l'humanité, ce sont, en dernière instance, les infrastructures qui déterminent les superstructures. Ce qui signifie que ce sont les rapports économiques qui définissent, dans tous les cas, la société et les classes qui, s'y affrontant, sont elles-mêmes définies par la place qu'elles occupent dans le système de production. De ce fait, dire de l'histoire qu'elle est l'histoire de la lutte des classes revient donc à rappeler que l'histoire n'est pas un pur chaos d'événements inintelligibles ou encore l'épopée de l'Esprit en marche vers sa réalisation : tout à l'inverse, elle est le produit de l'affrontement de classes sociales qui sont elles-mêmes le produit du développement économique de l'humanité.           Dans un passage du premier chapitre de son « Anti-Duhring », Engels lie de manière très claire les propositions Marxistes sur la lutte des classes à l'interprétation matérialiste de l'histoire. Evoquant la naissance des mouvements ouvriers en France et en Angleterre dans les années 1830, il écrit : « Les faits nouveaux obligèrent à soumettre toute l'histoire du passé à un nouvel examen et il apparût que toute l'histoire passée était l'histoire de lutte de classes, que ces classes sociales en lutte l'une contre l'autre sont toujours des produits des rapports de production et d'échange, en un mot des rapports économiques de leur époque ; que, par conséquent, la structure économique de la société constitue chaque fois la base réelle qui permet, en dernière analyse, d'expliquer toute la superstructure des institutions juridiques et politiques, aussi bien que des idées religieuses, philosophiques et autres de chaque période historique. Ainsi l'idéalisme était chassé de son dernier refuge, la conception de l'histoire ; une conception matérialiste de l'histoire était donnée et la voie était trouvée pour expliquer la conscience des hommes en partant de leur être, au lieu d'expliquer leur être en partant de leur conscience, comme on l'avait fait jusqu'alors. »           Se définissant ainsi comme matérialiste, la conception de Marx et Engels permet donc de jeter un regard rétrospectif sur l'histoire de l'humanité dans son ensemble et d'en découvrir la logique véritable. Il devient possible d'en dégager les différentes étapes ainsi que Marx & Engels s'y étaient d'ailleurs essayés dés « L'idéologie ».


« judicieuses, puisqu'il en subira les conséquences.

Ainsi, l'égoïsme naturel se voit servir l'intérêt commun.On comprend alors la fort belle formule de Rousseau : « L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.

»La liberté n'est pas le caprice, mais le respect des lois que l'on se donne à soi-même et qui nous préserventde subir le caprice d'autrui. La révolution supprimera les conflitsPour Marx et Engels, les conflits sociaux sont l'expression de la luttedes classes et de l'injustice.

Tant que subsisteront les inégalités, tantque ceux qui possèdent les richesses et les moyens de productionexploiteront le travail et la vie des plus pauvres, le conflit continuera.Mais la révolution prolétarienne doit mettre un terme à cette lutte eninstaurant une société sans classes. Puisque « la production économique et la structure sociale qui en résulte nécessairement forment, à chaque époque, la base del'histoire politique et intellectuelle de l'époque », le « Manifeste » affirme que « toute l'histoire a été une histoire de lutte de classes ». Mais la démonstration à laquelle se livre Marx ne s'arrête pas là: rendant intelligible le passé de l'humanité, elle en annonce égalementl'inéluctable avenir.

En effet, « Cette lutte a actuellement atteint une étape où la classe opprimée et exploitée (le prolétariat) ne peut plus selibérer de la classe qui l'exploite et l'opprime sans libérer en même tempset pour toujours la société entière de l'exploitation, de l'oppression etdes luttes de classes.

» Réfutant un certain nombre d'interprétation fautives duMarx isme, Lénine affirme dans « L‘Etat & la Révolution » que l'oeuvre de Marx ne saurait se limiter à cette seule découverte de la lutte des classes : l'idée de la « lutte des classes » n'est rien en effet si on ne la combine pas à celle de « dictature du prolétariat ».

Elle reste pourtant l'un des concepts clés de la théorie Marx iste et Lénine le reconnaissait bien qui, dans un texte de 1914 consacré à Marx déclarait : « Que, dans une société donnée, les aspirations des uns aillent à l'encontre de celles des autres, que la vie sociale soit pleine de contradictions, que l'histoire nous montre une lutte entreles peuples et les sociétés, aussi bien qu'en leur sein, qu'elle nous montre en outre une alternance de périodesde révolutions et de périodes de réaction, de guerres et de paix, de stagnation et de progrès rapide ou dedéclin, ce sont là des faits universellement connus.

Le Marx isme a fourni le fil conducteur qui permet de découvrir l'existence de lois dans ce labyrinthe et ce chaos apparents : c'est la théorie de la lutte desclasses.

» La théorie de la lutte des classes est donc, aux yeux d' Engels , l'idée maîtresse de Marx comme elle est, aux yeux de Lénine , le fil conducteur qui permet de comprendre l'histoire humaine.

C'est sur elle en tout cas que s'ouvre le texte du « Manifeste ». Ce que pose en son début ce texte est bien une règle d'interprétation générale de l'histoire. Quelle que soit l'époque que l'on considère, la société est en effet le lieu du conflit –ouvert ou dissimulé- quese livrent oppresseurs et opprimés : « Hommes libres et esclaves, patricien et plébéien, baron et serf, maîtred'un corps de métier et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont menéune guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par unetransformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction de deux classes en lutte.

» Marx & Engels proposent donc bien une vision de l'histoire.

Celle-ci est totalement en accord avec leur philosophie matérialiste telle qu'ils ont pu déjà l'exposer en partie dans « L'idéologie allemande ».

Dans ledevenir de l'humanité, ce sont, en dernière instance, les infrastructures qui déterminent les superstructures.Ce qui signifie que ce sont les rapports économiques qui définissent, dans tous les cas, la société et lesclasses qui, s'y affrontant, sont elles-mêmes définies par la place qu'elles occupent dans le système de production.

De ce fait, dire de l'histoire qu'elle est l'histoire de la lutte des classes revient donc à rappeler quel'histoire n'est pas un pur chaos d'événements inintelligibles ou encore l'épopée de l'Esprit en marche vers saréalisation : tout à l'inverse, elle est le produit de l'affrontement de classes sociales qui sont elles-mêmes le produit du développement économique de l'humanité. Dans un passage du premier chapitre de son « Anti-Duhring », Engels lie de manière très claire les propositions Marx istes sur la lutte des classes à l'interprétation matérialiste de l'histoire.

Evoquant la naissance des mouvements ouvriers en France et en Angleterre dans les années 1830, il écrit : « Les faits nouveaux obligèrent à soumettre toute l'histoire du passé à un nouvel examen et il apparût que toute l'histoirepassée était l'histoire de lutte de classes, que ces classes sociales en lutte l'une contre l'autre sont toujoursdes produits des rapports de production et d'échange, en un mot des rapports économiques de leur époque ;. »

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