Une oeuvre d'art peut-elle etre un produit de luxe ?
Publié le 03/01/2006
Extrait du document
L'art n'a aucune utilité matérielle. Il ne produit rien et ne donne pas à manger. C'est une activité réservée aux riches et aux oisifs. MAIS, l'art est loin d'être une luxe superflu: même les sociétés primitives le connaissent. Il est plutôt l'expression d'un des plus profonds besoins de l'esprit.
- Un produit de luxe est ce qui a un prix marchand élevé : si l'art devient un produit de luxe, il appartient alors à un processus de fabrication industrielle : alors l'acte de création se trouve anéanti, l'indicible dans l'art ne saurait être évalué en matière de prix. A l'heure de la reproduction des objets , l'oeuvre d'art devient progressivement objet anodin. Est-ce là la chronique d'une mort annoncée?
Souvent chez SOTHEBY'S les oeuvres d'art se vendent tels des objets de luxe : leur prix s'évalue en millions de dollars et les enchères peuvent nous étonner. Aussi toutes les couches sociales ne peuvent s'offrir une oeuvre originale de Van Gogh ou Picasso.Tout laisse pense que l'oeuvre d'art est semblable à un produit de luxe! L'oeuvre d'art est-elle un produit de luxe? L'oeuvre d'art n'a-t-elle qu'un prix marchand? N'est-elle destinée quà un public argenté?
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TRANSITION
Voir dans l'oeuvre d'art un certain luxe signifie que l'art se dépossède de son aura.
A l'heure de la reproductiontechnique, l'indicible dans l'art perd-il de sa véritable valeur pour n'être alors qu'un produit marchand?
III.
LES OEUVRES PERDENT LEUR AURA, LEUR"LUXE"
1.
L'oeuvre d'art à l'heure des reproductions techniques
TEXTE W.
Benjamin Oeuvres III
"Les diverses méthodes de reproduction technique de l'oeuvre d'art l'ont rendue exposable à un tel point que, par unphénomène analogue à celui qui s'était produit à l'âge préhistorique, le déplacement quantitatif intervenu entre lesdeux pôles de l'oeuvre d'art s'est traduit par un changement qualitatif qui affecte sa nature même."
2.
L'art loin du luxe mais semblable à une cathédrale secrète et si proche de la souveraineté du silence
TEXTE G.Bataille, Manet
"[...] Dans le passé, l'art était l'expression de formes souveraines - divines, royales (qui d'abord dans les tempséloignés se confondaient) - .Ces formes se retrouvent - trés altérées à la veille du changement qu'assuma lapeinture de Manet, mais elles sont à la fin presque insignifiantes[...].
Cette insignifiance est liée à la prédominancede la pensée bourgeoise[...]: cette pensée est faite de l'inaptitude à rien concevoir de vraiment majestueux, rienqui incline sans discussion.
Il en résulte une anarchie des formes, ouverte à des possibilités diverses, toutefois serefusant à la négation de ce qui, formellement , subsiste de majestueux dans un monde qui n'a plus la force d'ycroire."
CONCLUSION
Un produit de luxe est ce qui a un prix marchand élevé : si l'art devient un produit de luxe, il appartient alors à unprocessus de fabrication industrielle : alors l'acte de création se trouve anéanti, l'indicible dans l'art ne saurait êtreévalué en matière de prix.
A l'heure de la reproduction des objets , l'oeuvre d'art devient progressivement objetanodin.
Est-ce là la chronique d'une mort annoncée?.
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