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Une existence sans croyances est-elle possible ?

Publié le 27/02/2008

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Ces idées ne sont donc que des formes organisatrices, ou des « principes régulateurs ». Il y a illusion dès lors que la raison nous induit, par son essence même, à prêter à ces idées une valeur objective, et à vouloir faire de la psychologie et de la théologie des sciences à part entière, alors que nous n'avons aucune expérience sensible de ces objets, et ne pouvons en aucune façon en avoir.         La dialectique a pour tâche de nous prémunir contre cette apparence trompeuse qui consiste à prêter une valeur objective à ces pures formes de la raison.         L'illusion de la psychologie rationnelle (ou paralogisme) consiste à transformer le « je pense », forme a priori d'unification de mes connaissances, en un être substantiel, à faire du pur sujet de la pensée un objet de la pensée. L'illusion peut alors se développer en une pseudo-science de la nature, de l'origine et de l'immortalité du moi.         L'illusion cosmologique objectivise l'idée du monde comme unité suprême de l'expérience externe. L'illusion se révèle à travers les quatre antinomies qui permettent, concernant quatre « propriétés » du monde, de soutenir à la fois la thèse et l'antithèse.         . Première antinomie : le monde a un commencement dans le temps et il est limité dans l'espace/ le monde n'a pas de commencement dans le temps et n'est pas limité dans l'espace.         .

« en mathématiques selon Descartes), mais il reste que la plupart du temps, il ne se rapporte au réel que sur lemode de l'opinion/croyance.

N'étant pas certain de savoir qui il est, ce qu'est la mort, etc., il peut dès lorscroire qu'une réalité autre que celle dont il fait l'expérience existe. II- Pourquoi l'homme se représente une réalité qui le dépasse/transcende ? 1- Qu'est-ce qu'une « connaissance du coeur » ? Est-elle synonyme de croyance ? Texte de Pascal Nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le coeur ; c'est de cettedernière sorte que nous connaissons les premiers principes, et c'est en vain que le raisonnement quin'y a point part essaye de les combattre.

[...] Nous savons que nous ne rêvons point ; quelqueimpuissance où nous soyons de le prouver par raison, cette impuissance ne conclut autre chose quela faiblesse de notre raison, mais non pas l'incertitude de toutes nos connaissances, comme ils leprétendent.

Car la connaissance des premiers principes, comme qu'il y a espace, temps,mouvements, nombres, [est] aussi ferme qu'aucune de celles que nos raisonnements nous donnent.Et c'est sur ces connaissances du coeur et de l'instinct qu'il faut que la raison s'appuie, et qu'elle yfonde tout son discours.

(Le coeur sent qu'il y a trois dimensions dans l'espace et que les nombressont infinis ; et la raison démontre ensuite qu'il n'y a point deux nombres carrés dont l'un soit ledouble de l'autre.

Les principes se sentent, les propositions se concluent ; et le tout avec certitude,quoique par différentes voies.) Et il est aussi inutile et aussi ridicule que la raison demande au coeurdes preuves de ses premiers principes, pour vouloir y consentir, qu'il serait ridicule que le coeurdemandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu'elle démontre, pour vouloir lesrecevoir.

Cette impuissance ne doit donc servir qu'à humilier la raison, qui voudrait juger de tout,mais non pas à combattre notre certitude, comme s'il n'y avait que la raison capable de nousinstruire.

Plût à Dieu que nous n'en eussions, au contraire, jamais besoin, et que nous connussionstoutes choses par instinct et par sentiment ! Mais la nature nous a refusé ce bien ; elle ne nous a,au contraire, donné que très peu de connaissances de cette sorte ; toutes les autres ne peuventêtre acquises que par raisonnement.

Et c'est pourquoi ceux à qui Dieu a donné la religion parsentiment du coeur sont bien heureux, et bien légitimement persuadés.

Mais ceux qui ne l'ont pas,nous ne pouvons la [leur] donner que par raisonnement, en attendant que Dieu la leur donne parsentiment de coeur, sans quoi la foi n'est qu'humaine, et inutile pour le salut. 2- Qu'est-ce que la croyance en Dieu? La foi est-elle une illusion ou un besoin de la raison pratique ? Texte de Spinoza à confronter avec... Tous les préjugés que j'entreprends de signaler ici dépendent d'un seul : les hommes supposent communémentque toutes les choses naturelles agissent comme eux-mêmes, en vue d'une fin, et bien plus, ils considèrentcomme certain que Dieu lui-même dispose tout en vue d'une certaine fin, car ils disent que Dieu a fait touteschoses en vue de l'homme, mais il a fait l'homme pour en recevoir un culte (...).

Il me suffira ici de poser enprincipe ce qui doit être reconnu par tous : tous les hommes naissent ignorants des causes des choses et tousont envie de rechercher ce qui leur est utile, ce dont ils ont conscience.

D'où il suit en premier lieu que leshommes se croient libres parce qu'ils ont conscience de leurs volitions et de leur appétit et qu'ils ne pensentpas, même en rêve, aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir parce qu'ils les ignorent (...).

Ilstrouvent en eux-mêmes et hors d'eux-mêmes un grand nombre de moyens qui leur servent à se procurer ce quileur est utile comme, par exemple, les yeux pour voir, les dents pour mâcher, les herbes et les animaux pours'alimenter, le soleil pour s'éclairer, la mer pour nourrir les poissons, etc.

Ils finissent donc par considérer toutesles choses naturelles comme des moyens pour leur utilité propre.

Et comme ils savent que ces moyens, ils lesont trouvés, mais ne les ont pas agencés eux-mêmes, ils y ont vu une raison de croire qu'il y a quelqu'und'autre qui a agencé ces moyens à leur usage.

Ils ont dû conclure qu'il y a un ou plusieurs maîtres de laNature, doués de la liberté humaine, qui ont pris soin de tout pour eux et qui ont tout fait pour leurconvenance (...).

Mais en voulant montrer que «la Nature ne fait rien en vain» (c'est-à-dire qui ne soit àl'usage des hommes) ils semblent avoir uniquement montré que la Nature et les Dieux délirent aussi bien que leshommes.

Voyez, je vous prie, où cela conduit! Parmi tant d'avantages qu'offre la Nature, ils ont dû trouver unnombre non négligeable d'inconvénients, comme les tempêtes, les tremblements de terre, les maladies, etc., etils ont admis que ces événements avaient pour origine l'irritation des Dieux devant les offenses que leur avaientfaites les hommes ou les fautes commises dans leur culte, et quoique l'expérience s'inscrivit chaque jour enfaux contre cette croyance et montrât par d'infinis exemples que les avantages et les inconvénients, commeles tempêtes, échoient indistinctement aux pieux et aux impies, ils n'ont pas cependant renoncé à ce préjugéinvétéré : il leur a été en effet plus facile de classer ce fait au rayon des choses inconnues' dont ils ignoraientl'usage et de garder ainsi leur état actuel et inné d'ignorance que de ruiner toute cette construction et d'eninventer une nouvelle.

Baruch SPINOZA ...

celui de Kant Si donc le précepte moral est en même temps ma maxime (comme la raison ordonne qu'il le soit), je croiraiinévitablement à l'existence de Dieu et à une vie future, et je suis certain que rien ne peut faire chanceler. »

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