« une difficulté de la psychanalyse », issu de L'inquiétante étrangeté et autres essais, de Freud, dans lequel il légitime la psychanalyse en montrant que nous ne savons pas tout de notre psychisme, introduisant ainsi la notion d'inconscient.
Publié le 24/10/2010
Extrait du document
« Le psychique en toi ne coïncide pas avec ce dont tu es conscient ; ce sont deux choses différentes que quelque chose se passe en ton âme et que tu en sois par ailleurs informé. Je veux bien concéder qu'à l'ordinaire, le service de renseignements qui dessert ta conscience suffit à tes besoins. Tu peux te bercer de l'illusion que tu apprends tout ce qui revête une certaine importance. Mais dans bien des cas, par exemple dans celui d'un conflit pulsionnel de ce genre, il est en panne, et alors ta volonté ne va pas plus loin que ton savoir. Mais dans tous les cas, ces renseignements de ta conscience sont incomplets et souvent peu sûrs ; par ailleurs, il arrive assez souvent que tu ne sois informé des évènements que quand ils se sont déjà accomplis et que tu ne peux plus rien y changer. Qui saurait évaluer, même si tu n'es pas malade, tout ce qui s'agite dans ton âme et dont tu n'apprends rien, ou dont tu es très mal informé? Tu te comportes comme un souverain absolu, qui ne descend pas dans la rue pour écouter la voix du peuple. Entre en toi-même, dans tes profondeurs, et apprends d'abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu dois devenir malade, et tu éviteras peut-être de le devenir.« (Freud, L'inquiétante étrangeté et autres essais, « une difficulté de la psychanalyse «, 1917)
Le texte à étudier s'intitule « une difficulté de la psychanalyse «. Il est issu de l'½uvre de Freud L'inquiétante étrangeté et autres essais publiée en 1917. Dans ce texte, il est question du psychisme et de la conscience, de savoir si le psychisme est le tout de la conscience ou s'il y a autre chose. D'après Freud, le psychisme ne coïncide pas avec ce dont on est conscient. Le principe de son argumentation est l'hypothèse de l'inconscient (il l'a légitimé notamment dans le texte Métapsychologie). Freud cherche ici à légitimer la psychanalyse, or la « science de l'inconscient « se heurte à une double hostilité : celle de la tradition médicale et celle de la tradition philosophique issue de Descartes. Quel est l'objet d'étude de la psychanalyse et en quoi est-elle légitime?
«
rêve… Dans ces cas-là, notre volonté ne peut rien et se limite à ce dont on est déjà conscient (« au savoir»).
La pulsion ne vient donc pas de la conscience.
Elle vient donc d'une autre partie du psychisme.Dans la phrase suivante, Freud dit « Mais dans tous les cas, ces renseignements de ta conscience sont incompletset souvent très peu sûrs », d'après lui, même si l'on perçoit les choses importantes crête à la conscience, nospensées conscientes sont incomplètes.
En outre, elles seraient quelques fois fausses… Elles sont donc enpartie modifiées ou censurées avant de passer dans le conscient.Freud dit aussi dans la fin de la phrase : « par ailleurs, il arrive assez souvent que tu ne sois informé desévènements que quand ils ne sont déjà accomplis et que tu ne peux plus rien y changer » : la conscience n'estdonc pas à l'origine de toutes nos actions.Chacun de ces trois arguments montre bien que le psychique est différent de ce qui est conscient.
Cette secondeétape nous amène donc à nous poser la question de la légitimité de la psychanalyse : peut-elle être considéréecomme une science à part entière?
C'est dans la troisième et dernière étape du texte que Freud montre explicitement que la psychanalyse estnécessaire et légitime, « Qui saurait évaluer, même si tu n'es pas malade, tout ce qui s'agite dans ton âme et donttu n'apprend rien, ou dont tu es très mal informé? ».Cette étape sert de réponse au problème posé.
Par la question qu'il pose en premier lieu, il veut dire que même enn'étant pas malade (mental : névrose, psychose…), on n'a pas conscience de tout ce qu'il se passe dansnotre intériorité et implicitement, il introduit la notion d'inconscient psychique.
Puis dans la phrase suivante, onretrouve encore de l'ironie avec la métaphore du roi.
En effet, l'homme des renseignements que lui fournit saconscience et ne plonge pas au fond de lui-même pour écouter la voix de son inconscient.
Un roi n'écoutant pas lavoix du peuple, peut craindre une révolte de celui-ci, une insurrection comme il y en a eu une en France en 1789.
Ilen va de même pour l'homme qui n'écoute pas son inconscient et se contente de ce que lui apporte sa conscience,il peut en effet craindre une situation insurrectionnelle.
Dans la dernière phrase su texte, Freud conclut et conseilleévidemment la psychanalyse pour « éviter de devenir malade ».
La méthode de la psychanalyse est au sens propre,une analyse du psychisme : le principe qui l'anime est de chercher la source des perturbations du psychisme lui-même, et non dans un mécanisme corporel qui lui serait extérieur.
Elle se heurte logiquement, dès son apparition, àune double hostilité : celle de la tradition médicale selon laquelle le traitement des symptômes ne peut consisterqu'en une action effective sur leurs causes organiques ; et celle de la tradition philosophique issue de Descartes,selon laquelle le psychisme est intégralement conscient par définition, si bien que ce qui est obscur en lui ne peutvenir que du monde extérieur.
L'enjeu de ce double combat est la notion d'inconscient psychique (principe del'argumentation de Freud), clé de la psychanalyse.
Ce texte de Sigmund Freud pose le problème de savoir si le psychisme et la conscience ne font qu'un.
La réponsequ'apporte Freud est que ce sont deux choses différentes.
En effet, Freud sous-entend la notion d'inconscientpsychique et ainsi, le psychique comporte la conscience et l'inconscient psychique et non seulement la conscience.L'enjeu de cette thèse est que l'origine de toutes nos pensées est inconsciente et donc que l'on ne contrôle pasnos pensées est inconsciente et donc que l'on ne contrôle pas nos pensées.
De plus, ce texte nous a permis decerner le champ de la psychanalyse et, par la même, son objet d'étude (le psychisme inconscient) et ainsi de noussensibiliser aux difficultés de la psychanalyse se construisant comme science du psychique.
La principale difficultéde la thèse de Freud est que l'on a seulement à faire aux effets de l'inconscient psychique, il n'y a pas de preuvetangible de son existence.
De plus, cette thèse soulève des objections : celle de la tradition médicale qui consiste àtraiter les symptômes des maladies par une action sur les organes « responsables »; et celle de la traditionphilosophique issue de Descartes selon laquelle le psychisme est totalement conscient.
Il semble tout de même quela thèse de Freud soit juste : le psychisme concerne tout ce qui se passe dans l'âme donc le conscient etl'inconscient.
Enfin, en ce qui concerne la psychanalyse, elle est légitime mais pas forcément nécessaire.
C'est unescience à part entière mais elle peut s'étaler sur 30 ans donc elle ne peut pas être imposée à un patient car c'esttout de même un gros sacrifice (de temps et d'argent).
De plus pour quelqu'un qui ne souffre d'aucune maladiementale, une psychanalyse peut se révéler être so
Sujet désiré en échange :
"FREUD: Le moi n'est pas maître dans sa propre maison.".
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