Une communauté politique n'est-elle qu'une communauté d'intérêts ?
Publié le 08/02/2005
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Le sujet semble ici affirmer que la communauté politique est d'abord une communauté d'intérêts. Ne peut-on pas légitimement remettre en doute le caractère absolu de cette affirmation ?
Le pluriel a été choisi pour le terme « intérêts : ce qui renvoie donc non à un intérêt commun mais à des intérêts personnels et égoïstes.
La communauté politique n'est-elle qu'une communauté d'intérêts personnels ? Ne peut-on pas imaginer un lien social qui serait fondé sur un sentiment plus « noble « que l'égoïsme ? Pourquoi éprouvons-nous le besoin de se poser cette question ? Pourquoi une communauté politique fondée sur l'intérêt personnel de chacun ne nous contente-t-elle pas?
Introduction I. Les fondements de la communauté politique. 1. Le dénuement de l'homme. 2. La violence. II. La cité comme communauté des intérêts des citoyens. 1. Le partage des tâches. 2. Le maintien de la paix. 3. L'affirmation de la liberté. III. Vie en commun et bien commun. 1. La communauté vise le bien. 2. Sociabilité et insociabilité. 3. La communauté politique comme organisme. Conclusion
«
B) De plus il semble contraire à la morale de voir toujours en l'autre un moyen de subvenir à mes besoins ou derépondre à les désirs.
[Voir 3 e formulation de l'impératif catégorique Kantien in Fondation à la Métaphysique des moeurs. ] «Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps commeune fin et jamais simplement comme un moyen.» Kant, Fondements dela métaphysique des moeurs (1785).
• L'impératif catégorique de Kant est distinct du commandementchristique quant à son fondement.
En effet le commandement d'amourdu Christ vient de l'extérieur et est fondé sur un commandementantérieur qui prescrit l'obéissance inconditionnelle au Christ.
L'impératifkantien vient, lui, de la raison.
C'est en nous-mêmes que nous letrouvons, comme une structure de notre propre esprit, qui fonde notremoralité.• Que ce soit un «impératif» ne signifie pas que nous soyonscontraints à nous y plier, mais il est en nous comme une règle selonlaquelle nous pouvons mesurer si nos actions sont morales ou non(d'où la «mauvaise conscience»).• Il se distingue aussi par sa portée.
En effet, traiter les autres«comme une fin» ne signifie pas nécessairement les «aimer».
C'est à lafois moins exigeant, car il s'agit «seulement» de les respecter, en reconnaissant en eux la dignité humaine.Mais c'est aussi plus exigeant, car il faut maintenir le respect même quand on n'aime pas! C'est là que le«devoir» est ressenti comme tel. III) Peut-on trouver à tous les hommes un intérêt commun à la communauté politique ? A) Aristote : les hommes s'associent pour accomplir leur essence et ce dans une relation d'amitié réglée par lajustice.
La communauté politique devient une communauté d'intérêt avec la même fin pour tous : le bienvivre. B) Chez les théoriciens du contrat social tel que Hobbes ou Locke, un droit naturel fonde le droit politique.
Ledroit précède donc la communauté.
C'est en vue du respect des lois de la nature et du droit naturel que sefonde la communauté politique, meilleure des façons de respecter le premier droit : celui de sa conservationqui ne peut se faire que dans la communauté.
Mais n'est-ce pas là un retour aux intérêts personnels commefondement de la communauté politique ?
L'état de nature : c'est l'état où l'on suppose que les relations deshommes entre eux sont laissées à la libre initiative de chacun.
Alors«l'homme est un loup pour l'homme».
En effet, l'homme, en l'absencede toute socialisation, peut être conçu comme un mécanisme mû parle désir : est bon ce qui lui procure du plaisir, mauvais ce qui lui nuit.
Ilest animé jusqu'à la mort d'un désir perpétuel de puissance, mais cetteavidité à jouir de la vie, les autres hommes l'éprouvent aussi et chacunva s'efforcer de triompher de l'autre par la force ou la ruse.
De plus, sil'on considère les choses en gros, tout homme est l'égal d'un autre ensorte que la rivalité sera permanente.
Une telle vie est « solitaire,pauvre, grossière, abêtie et...
courte ».
Ce qui distingue l'homme del'animal, c'est qu'il est doué de raison, et il faut entendre par làl'aptitude à prévoir dans le temps l'effet de ses comportements : il saitainsi qu'il vaut mieux parfois renoncer à une satisfaction immédiatepour se procurer ultérieurement un plaisir plus grand ou plus durable.D'autre part, à côté de son avidité, il est animé de l'espoir d'une vietranquille et de la crainte d'une mort violente.
Or, sans règles établies,les relations de guerre vouent inéluctablement chacun à une mortprématurée.L'état social : pour toutes ces raisons, les hommes décident de trouver une façon raisonnable de vivre ensemble, sous peine de destruction et ainsi s'explique la création del'État.
La société n'est pas naturelle, l'homme n'est pas naturellement sociable, il ne recherche la compagniedes autres que par intérêt : la société politique est l'oeuvre artificielle d'un pacte volontaire, d'un calcul;tous les hommes sont égaux par nature, ils vont renoncer à l'exercice de leur puissance et donner à l'und'entre eux tout pouvoir pour organiser les règles de la vie sociale avec un seul impératif : assurer la sécurité— en échange, chacun renonce à sa liberté naturelle.Rôle du souverain : il est d'abord le pouvoir suprême reconnu par tous qui décide de la loi : est juste cequ'elle ordonne, injuste ce qu'elle interdit ; pouvoir absolu puisqu'il peut changer la loi et qu'il n'y est pasassujetti.
Pour lui, un seul impératif : assurer la sécurité et la prospérité de ses sujets qui lui doivent une.
»
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