Une brève histoire de la logique

« réflexion et de critique, tout autant que pour soustraire l'individu aux passions de la foule ou .au prestige du rhéteur, ...

à peu près comme si l'on disait à un grand avocat de Cour d'Assises qui vient de faire une plaidoirie pour-un-jury et pour-un-public: « Maintenant allons discuter raisonnablement et froidement en tête-à-tête •··· Beaucoup d'arguments changeraient de portée, mais ceux qui sont logiques résisteraient.

Socrate, tel que Platon le met en scène dans ses Dialoques, met à l'épreuve les opinions du partenaire en • poussant • le plus loin possible l'enchaînement logique jusqu'à révélation de leur absurdité.

Dans certaines oeuvres de Platon, nous voyons Socrate exécuter des passages de virtuosité verbale et de véritable griserie logique.

C - Aristote.

Restaient à déterminer les conditions théoriques, purement formelles, de l'accord des esprits et ce fut l'oeuvre d'Aristote (384-322 av.

J.-C.) dont l'« Organon • marque l'avènement de la logique formelle, science des conditions supérieures du raisonnement vrai, destiné à être appliquée à tous les objets de la connaissance.

Les « premiers Analytiques • d'Aristote traitent donc de la logique formelle et donnent la fameuse théorie du syllogisme ; les « seconds Analytiques» appliquent les résultats précédents à la démonstration, à la preuve et à la science, justifiant ainsi le titre général de • Organon • (instrument) car la logique, technique des techniques, est l'instrument de la science.

- II - Au XVII• siècle, Descartes, réfléchissant, après Francis Bacon, sur l'art • de bien conduire son esprit dans la recherche de la vérité •, et tenant les mathématiques pour la méthode même de la science, définit la logique comme l'essence de l'ordre mathématique.

Les « Regulae ad directionem ingenii •, premier en date des grands ouvrages de Descartes (quoique sa publication, posthume, date de 1701 ), manifestant l'importance du souci de la méthode, posent les fondements d'une. »