Une activité inutile est-elle pour autant dépourvue de toute valeur ?
Publié le 27/05/2012
Extrait du document
«
La technique est dans une certaine mesure la version pratique de la science théorique.
C’est donc la
science qui possibilise l’activité pourvue d’une double valeur, d’usage et d’échange.
Cependant, la
technique ne peut être utile qu’assise sur la science, car sans elle, elle deviendrait néfaste, tout serait
commandé par les seules considérations pratiques y compris l’homme.
(Cf.
M.
Henry, La Barbarie , 1985).
En effet, la technique serait pernicieuse dès lors qu’elle accède à l’autonomie.
Car, elle ne répond plus aux
besoins élémentaires.
Aussi, n’est-elle plus libératrice mais facteur d’esclavage.
L’activité utile ne reçoive-t-elle pas leur valeur utilitaire en se fondant sur la valeur non-utilitaire
des activités inutiles ?
N’est-ce pas parce que certaines activités sont foncièrement dépourvues de toute valeur utilitaire
qu’elles sont le propre de l’homme ?
Nous pouvons nous autoriser de Huizinga qui montre dans Homo ludens — l’homme ludique —
que l’homme est de prime abord non homo laborans comme le pensait Marx, c’est-à-dire un être qui
transformant la nature modifie par la même la nature humains, ni même avec Bergson, homo faber ,
« l’homme fabricateur d’outils » ; mais foncièrement un être qui joue.
Le jeu rend possible travail et
technique.
Il a une valeur pédagogique.
Pour cibler un autre clivage entre activité utile et inutile en fonction de leur valeur respective, il
faut demander si l’activité de l’artiste relève du travail ou du jeu ? N’est-il pas évident que l’activité
artistique — celui dont la tâche a pour but la création d’œuvres d’art n’appartient pas à un métier
obéissant à des règles déterminées et précises, mais d’un exercice spontané, réalisé par la seul finalité de la
fin ? (Cf.
Nietzschte, Humain, trop humain, Idées-Gallimard, T.
I, p.
167.)
Nous avons essayé de démonter trois choses.
La première est que les activités sont utiles pour
autant qu’elles se fondent sur des activités inutiles.
La seconde est qu’une activité utile devient nuisible si
elle n’est pas sous-tendue par l’activité inutile.
Enfin et surtout que les activités inutiles pourvues de
valeurs intellectuelles, spirituelles, esthétiques sont nécessaires à l’épanouissement de l’homme en son
être..
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