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Un penseur contemporain a écrit : « Il n'y a pas deux ou plusieurs formes de raisonnement. Le raisonnement est déductif ou il n'est pas. » Que pensez-vous de cette affirmation ?

Publié le 15/09/2014

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torte raison, je ne raisonne pas en attribuant au cadet l'intelligence qui m'avait frappé chez l'aîné : ce transfert se fait par simple association et il me suffit d'en prendre conscience pour voir qu'il n'est pas rationnel, donc qu'il n'est pas effectué par un raisonnement.

En effet, le véritable raisonnement consiste à montrer qu'une ou plu­sieurs propositions étant données, il s'ensuit nécessairement une autre qui s'y trouve impliquée de telle sorte que la négation de celle-ci entraî­nerait la négation des premières. Il n'en est point ainsi dans l'induction. Sans doute la proposition qui résume les observations faites peut sembler impliquer la loi générale que le savant en induit, mais ce n'est qu'une apparence : la proposition induite affirmant plus que la proposition induc­trice 

« LES PROCÉDÉS GÉl'iÉRAl:X DE LA PEl'iSÉE 2'.29 torte raison, je ne raisonne pas en attribuant au eadet l'intelligence qui m'avait frappé chez l'aîné : ce transfert se fait par simple association et il me suffit d'en prendre conscience pour voir qu ïl n'est pas rationnel, donc qu'il n'est pas effectué par un raisonnement.

En effet, le véritable raisonnement consiste à montrer qu'une ou plu­ sil!nrs propositions élant données, il s'ensuit nécessairement une autre qui s'y trouve impliquée de telle sorte que la négation de celle-ci entraî­ ner,dL la négation des premières.

Il n'en est point ainsi dans l'induction.

Sans doute la proposition qui résume les observations faites peut sembler impliquer la loi générale que le savant en induit, mais ce n'est qu'une apparence : la proposition induite affirmant plus que la proposition induc­ trice ne saurait être impliquée dans celle-ci.

Par suite le processus inductif peut donner une probabilité : il n'aboutit jamais à la certitude et à la constatation de rapports nécessaires.

L'induction n'est donc pas un ,·éri­ table raisonnement.

Celte affirmation est fortement confirmée par la remarque suivante : ce qui fait la valeur de ce qu'on appelle le raisonnement inductif, c'est la déduction qui en constitue l'armature.

Comment, en effet, le rnvant justifie-t-il ses inductions P Par un raisonnement qui peut être réduit à ce schéma : tout ayant sa raison suffisante, la coïncidence constante observée permet de conclure à un rapport de causalité.

Or, ce raison­ nement est déductif.

C'est donc la déduction qui fonde et justifie l 'in­ duction, en sorte que sans déduction il n'y aurait pas de ces raison.

nements dits inductifs.

Ce refus de reconnaître à 1 'induction les qualités d'un Yéritable raison­ nement s'accorde avec une signifrcation usuelle du mot " raison '" Donner la raison d'une chose, c'est fournir sa justification.

Or, nous venons de le voir, dès qu'on veut justifier une proposition, on recourt au procédé déductif.

C'est donc que la déduction est le seul processus rationnel de pensée et qu'il n'y a pas de véritable raisonnement en dehors d'elle.

li.

- LA NATURE DU RAISONNEMENT.

Xous Yenons de le voir, l'usage, qui est le maître souverain en matière de langage, justifie les deux conceptions : celle qui englobe l'induction dans le raisonnement et celle qui ne voit de véritable raisonnement que dans la déduction.

l\'ous pourrions donc réduire la discussion en cours à une question de mot.

Mais il semble que nous pouvons donner une réponse plus satisfaisante.

A.

Dans la pensée concrète, le raisonnement comporte des formes multiples, depuis l'association par ressemblance jusqu'à la déduction rigoureuse en passant par l'analogie et l'induction.

Si nous en étions réduits à la déduction, nous ne ferions guère de progrès, notre esprit ayant rapidement épuisé les conséquences impli­ quées dans les propositions données.

Si nous progressons, c'est que nous allons de l'avant, parfois nous fondant sur des vraisemblances ou des probabilités, souvent même marchant à l'aventure.

Le raisonnement rigoureux, et donc déductif, vient après pour faire la critique des trou­ vailles faites sans méthode, mais à lui seul il ne trouverait rien.

Ou plutôt c'est constamment que les deux modes de la pensée collaborent. »

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