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Un objet peut-il être, à la fois, utile et beau ?

Publié le 05/02/2013

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            Qu’est-ce qui œuvre dans une œuvre d’art ? Quelle que soit la mise en œuvre de l’objet artistique, il semble manifeste que ce dernier ait pour principe constitutif l’inutilité. Si on prend un Magritte pour boucher un trou, on détruit l’œuvre d’art pour en faire un bouche trou, c’est-à-dire un objet technique dont la fonction primordiale réside en son utilité : masquer un trou. Dès lors, pour qu’un ob-jet, ce qui se tient là devant moi, soit une création artistique ne doit-il par de prime abord être fondamentalement inutile, autrement dit ne servir à rien, à rien d’autre qu’au plaisir esthétique ? Le beau pour être le beau ne doit-il pas sa beauté en raison même de son inutilité. À quoi sert la beauté sinon à être belle sans cause ni raison. Mais qui dit artistique ne dit pas nécessairement esthétique. Non seulement, il existe des œuvres d’art qui se déploient sur le mode de la hideur, mais aussi il est des objets techniques qui sont assurément beaux. Par exemple, les productions de César, les compilations entassent des produits techniques (voitures détruites, déchets) qui sont érigées comme œuvres d’art. Comment une œuvre d’art peut-elle être laide ? Inversement, nous trouvons des objets techniques, on pensera au ready-made de M. Duchamp, notamment le Porte-Bouteilles dont les fonctionnalités techniques utilitaires ont été neutralisées pour « devenir « u authentique objet artistique. Ce qui montre qu’il n’existe pas de lien coextensif entre œuvre d’art et beauté. Ce qui implique aussi que l’objet technique peut être beau sans cesser d’être ustensilaire. Que dire en effet du design, du Mec Art ?

« POLUS.

Non, certes.

SOCRATE.

Et que dis -tu à ceci ? Toutes les belles choses en fait de corps, de couleur, de figures, de sons, de genres de vie, les appelles -tu belles sans aucun motif ? Et pour commencer par les beaux corps, quand tu dis qu’ils sont beaux, n’est -ce point ou par rapport à leur usage, à cause de l’utilité qu’on en peut tirer, ou en vue d’un cer tain plaisir, parce que leur aspect fait naître un sentiment de joie dans l’âme de ceux qui les regardent ? Est -il hors de là quelque autre raison qui te fasse dire qu’un corps est beau ? [474e] POLUS.

Je n’en connais point.

SOCRATE.

N’appelles- tu pas belles de même toutes les autres choses, soit figures, soit couleurs, pour le plaisir ou l’utilité qui en rev ient, ou pour l’un et l’autre à la fois ? POLUS.

Oui.

SOCRATE.

N’en est -il pas ainsi des sons, et de tout ce qui appartient à la musique ? POLUS.

Oui.

SOCRATE.

Pareillement, ce qui est beau en fait de lois et de genres de vie ne l’est pas sans doute pour une autre raison que parce qu’il est ou utile ou agréable, ou l’un et l’autre.

[475a] POLUS.

Apparemment.

SOCRATE.

N’en est -il point de même de la beaut é des sciences ? POLUS.

Sans contredit ; et c’est bien définir le beau, Socrate, que de le définir comme tu fais, ce qui est bon ou agréable.

SOCRATE.

Le laid est donc bien défini par les deux contraires, le douloureux et le mauvais ?. »

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