Devoir de Philosophie

Un Imbécile peut-il être heureux?

Publié le 12/02/2013

Extrait du document

Dissertation de Philosophie Un animal peut-il être heureux ? Absolument pas, s'écrieront ceux dont la pensée a depuis longtemps accosté aux rivages de la philosophie. Ceux-là soutiennent que le bonheur est un état dont il fut prendre conscience, et un animal n'as pas de conscience, mais un instinct. Un animal ne peut donc pas être heureux. Qu'en est-il alors des imbéciles, dont le titre est impunément souillé par chacune des encyclopédies connues, qui impriment dans le social esprit qu'un imbécile est une personne aux capacités de raisonnement et de compréhension très limités. Son étymologie va dans le même sens, puisque le mot latin « imbecillus «, signifie « faible «. Dans les faits, un imbécile serait une personne incapable de prendre conscience de quoi que ce soit. Qu'en est-il alors de cet Imbécile, que nul n'ose comparer à un animal (sous peine d'écorcher l'ego des Hommes, qui possèdent la même enveloppe corporelle), sans pour autant admettre pleinement qu'il s'agit d'un Homme. Dans de telles circonstances, un imbécile peut-il être heureux ? Les philosophes des premières lignes rétorqueront la même réponse, avec moins de conviction cette fois ci. Néanmoins, Leur logique se tient, un imbécile ne peut être heureux car il n'est guère capable de prendre conscience de son bonheur. Cependant, subsiste en nous une légère mésentente avec cette conclusion : il nous a, à tous, été donné de voir, au moins une fois, un imbécile, et ce n'est clairement pas le souvenir d'un malheureux que notre mémoire a archivé. Souvenir que l'on peut aisément résumer par la brève expression populaire d'« imbécile heureux «.Il est amusant de voir que le bonheur, notion pourtant si universelle, peine à trouver une définition exacte, qui conviendrait sans heurt à chaque âmes qui vivent. Ainsi, certains verront le bonheur comme la fin suprême de l'existence tandis que d'autres clameront qu'il s'agit d'une illusion. L'étymologie ne nous fixe pas davantage, et va même jusqu'à nous brouiller encore plus : « heur « signifie le « sort «, et donc bonheur renverrait à la « bonne fortune «. Le bonheur dépendrait alors du hasard, ce qui balayerait d'un geste tous les désirs, les rêves, les espoirs que l'Homme poursuit avec ardeur depuis la nuit des temps. Ainsi, ce terme à la définition souillé par une société aveugle, cette notion qui renvoie à l'homme tout le reflet de sa vanité, cette simple idée de bonheur mérite plus qu'une introduction.C'est pourquoi, il est préférable, dans un premier temps, de commencer cette réponse par une mise en abyme de ce bon...

« pareille.

On connait tous ce mot, et on le comprend, mais on ne peut l’expliquer.

Le bonheur est complètement subjectif, chacun en a sa propre conception, c’est pourquoi l’on se retrouve dans l’incapacité de fixer une définition universelle.

C’est ce que Kant a admis des siècles auparavant.

Néanmoins, le sens commun du bonheur tend vers une sorte de satisfaction complète et sans trouble de nos désirs, alors qu’au départ, et on le retrouve dans son étymologie, le bonheur n’est qu’une conséquence du hasard.

L’homme, qui n’a plus de désir à assouvir ou de difficulté à surmonter, ne reste pas un homme bien longtemps.

On parle alors d’ataraxie (absence de troubles de l’âme) ce qui nous conduit inévitablement à parler d’apathie (absence de passions, responsables des troubles).

Les stoïciens vont dans ce sens, car ils rejettent les passions comme conditions au bonheur.

Selon eux, il faudrait fuir les passions pour espérer le bonheur, ce qui est très intéressant car Il faut savoir que, aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif, on se souvient surtout que le bonheur est l’absence de troubles (ataraxie) mais on oublie souvent l’autre partie (l’apathie), qui lui est pourtant indissociable.

Est-ce donc ça le bonheur ? Est-ce là le désir le plus immuable de l’Homme ? Celui d’être sans peine, sans joie, sans humanité ? Bien heureusement, nous parlons d’un désir inassouvi.

En effet, personne ne peut admettre son bonheur.

Si après avoir pris du recul, un homme se rend compte qu’il effleure le bonheur, son esprit réfute immédiatement cette possibilité et se projette un nouveau désir, une nouvelle situation, selon lui, meilleure.

Pourtant, en repensant à son passé, ce même homme laissera échapper un soupir empreint de nostalgie dans lequel il se rendra compte de son bonheur d’antan.

Le scénario serait exactement le même quelques années plus tard, lorsqu’il repensera a ce période de sa vie.

Il est clair que certains me lanceront qu’ils ont déjà vécu des situations heureuses dans lesquelles ils étaient tout à fait conscients, et je leur répondrai alors que ce qu’ils ont pris pour le bonheur n’était rien d’autre qu’un plaisir ou une joie, ponctuels et éphémères, alors que le bonheur est un état, permanent et continu.

On dit bien « avoir » des plaisirs (et des joies) et « être » heureux.

Quoi qu’il en soit, on peut voir le bonheur comme un désir hypocrite et donc inassouvi mais pourtant insatiable.

Epicure distingue les désirs naturels dont la satisfaction suffit au bonheur (nourriture, abri,…) et les désirs vains qui rendent malheureux (richesse, gloire, pouvoir,…).

L’Homme est malheureusement beaucoup trop avide ou ambitieux pour se cantonner à des désirs aussi « naturels ».

Il sera donc inévitablement déçu.

D’ailleurs pourquoi un homme qui prendrait conscience de son bonheur ne peut-il être heureux ? La raison en est toute simple : Aristote, ou encore Spinoza, voient le bonheur comme la fin suprême de l’existence.

Alors un homme, qui se rendrait compte, un matin en prenant son café, sur sa grande terrasse, faisant face au soleil-levant, en compagnie de sa charmante et fidèle épouse, et de leur trois enfants, plus beaux les uns que les autres, cette homme qui prendrait tout à coup conscience de son bonheur, cesserait de vivre.

Le bonheur étant le sens de la vie, si quelqu’un l’atteint (ou croit l’atteindre), il ne pourra aller plus haut. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles