Un Imbécile peut-il être heureux?
Publié le 12/02/2013
Extrait du document
«
pareille.
On connait tous ce mot, et on le comprend, mais on ne peut l’expliquer.
Le
bonheur est complètement subjectif, chacun en a sa propre conception, c’est pourquoi
l’on se retrouve dans l’incapacité de fixer une définition universelle.
C’est ce que Kant a
admis des siècles auparavant.
Néanmoins, le sens commun du bonheur tend vers une
sorte de satisfaction complète et sans trouble de nos désirs, alors qu’au départ, et on le
retrouve dans son étymologie, le bonheur n’est qu’une conséquence du hasard.
L’homme, qui n’a plus de désir à assouvir ou de difficulté à surmonter, ne reste pas un
homme bien longtemps.
On parle alors d’ataraxie (absence de troubles de l’âme) ce qui
nous conduit inévitablement à parler d’apathie (absence de passions, responsables des
troubles).
Les stoïciens vont dans ce sens, car ils rejettent les passions comme conditions
au bonheur.
Selon eux, il faudrait fuir les passions pour espérer le bonheur, ce qui est
très intéressant car Il faut savoir que, aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif, on se
souvient surtout que le bonheur est l’absence de troubles (ataraxie) mais on oublie
souvent l’autre partie (l’apathie), qui lui est pourtant indissociable.
Est-ce donc ça le bonheur ? Est-ce là le désir le plus
immuable de l’Homme ? Celui d’être sans peine, sans joie, sans humanité ? Bien
heureusement, nous parlons d’un désir inassouvi.
En effet, personne ne peut admettre
son bonheur.
Si après avoir pris du recul, un homme se rend compte qu’il effleure le
bonheur, son esprit réfute immédiatement cette possibilité et se projette un nouveau
désir, une nouvelle situation, selon lui, meilleure.
Pourtant, en repensant à son passé, ce
même homme laissera échapper un soupir empreint de nostalgie dans lequel il se rendra
compte de son bonheur d’antan.
Le scénario serait exactement le même quelques années
plus tard, lorsqu’il repensera a ce période de sa vie.
Il est clair que certains me lanceront
qu’ils ont déjà vécu des situations heureuses dans lesquelles ils étaient tout à fait
conscients, et je leur répondrai alors que ce qu’ils ont pris pour le bonheur n’était rien
d’autre qu’un plaisir ou une joie, ponctuels et éphémères, alors que le bonheur est un
état, permanent et continu.
On dit bien « avoir » des plaisirs (et des joies) et « être »
heureux.
Quoi qu’il en soit, on peut voir le bonheur comme un désir hypocrite et donc
inassouvi mais pourtant insatiable.
Epicure distingue
les désirs naturels dont la satisfaction suffit au bonheur (nourriture, abri,…) et les désirs
vains qui rendent malheureux (richesse, gloire, pouvoir,…).
L’Homme est
malheureusement beaucoup trop avide ou ambitieux pour se cantonner à des désirs aussi
« naturels ».
Il sera donc inévitablement déçu.
D’ailleurs pourquoi un homme qui
prendrait conscience de son bonheur ne peut-il être heureux ? La raison en est toute
simple : Aristote, ou encore Spinoza, voient le bonheur comme la fin suprême de
l’existence.
Alors un homme, qui se rendrait compte, un matin en prenant son café, sur
sa grande terrasse, faisant face au soleil-levant, en compagnie de sa charmante et fidèle
épouse, et de leur trois enfants, plus beaux les uns que les autres, cette homme qui
prendrait tout à coup conscience de son bonheur, cesserait de vivre.
Le bonheur étant le
sens de la vie, si quelqu’un l’atteint (ou croit l’atteindre), il ne pourra aller plus haut.
»
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