Un homme peut-il perdre son humanité ?
Publié le 05/03/2023
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«
Un homme peut-il perdre son humanité ?
Tous les hommes aussi différents soient-ils, font partie du genre humain.
Au-delà de
leurs différences culturelles, les hommes ont tous en commun des caractéristiques naturelles
qui font d’eux des êtres à part entière dotés d’humanité.
Autrement dit, l’homme peut-il être
dépossédé de cet ensemble de caractéristiques anthropologiques qu’est l’humanité ?
Finalement qu’est-ce que l’humanité ? Cette interrogation sous-entend la possibilité de
l’existence de l’humanité seulement comme une construction sociale variant dans le temps et
dans l’espace.
Dans un premier temps nous tenterons de définir l’humanité comme
caractéristique naturelle ancrée dans le genre humain.
Toutefois la définition de l’humanité
n’est pas absolue, ce que nous étudierons par la suite.
Finalement nous verrons qu’un homme
qui agit en contradiction avec lui-même et les autres peut entraîner la perte de l’humanité de
tous.
Tout d’abord, l’homme se différencie des autres êtres vivants par ses caractéristiques
physiques et psychologiques qui forment ensemble l’humanité.
Premièrement, cette humanité se traduit par des dispositions physiologiques que tous
les hommes ont en commun, et qui permettent aux hommes de se reconnaître sans même
communiquer L’homme, comme nous le savons, est un mammifère primate de la famille des
hominidés, nous entendons d’ailleurs souvent que “l’homme descend du singe”, ce qui est
faux car il en est un lui-même.
L’homme est donc souvent comparé aux chimpanzés, aux
orangs-outans ou aux gorilles, avec qui il partage des caractères physiologiques similaires tels
que l’ossature ou la musculature.
Toutefois, nous remarquons que l’homme se distingue de
ces autres animaux par son évolution.
Il favorise une posture corporelle verticale nécessitant
une bipédie quasi permanente tandis que les autres singes et mammifères favorisent les
déplacements quadrupédiques.
De même nous remarquons une pilosité moindre chez
l’homme en comparaison avec les autres singes.
Cependant, tous ces caractères de l’homo
sapiens ont évolué dans le temps, ainsi ils ne nous permettent pas de distinguer l’homme des
autres animaux.
Nous nous demandons donc qu’est-ce qui distingue les humains
d’aujourd’hui et d’hier des autres animaux ?
Deuxièmement, l’homme n’est pas un animal à part entière, du fait de ses
caractéristiques psychologiques et spirituelles.
On dit des animaux sauvages qu’ils ont “un
instinct de survie” qui leur permet de s’adapter à leur environnement naturel impitoyable.
Ainsi les animaux agissent en fonction de ce qu’ils perçoivent présentement, il peut s’agir de
sons, d’odeurs, ou d’un goût par exemple.
Cela limite l’étendue de leur sensibilité et les rend
parfaits en leur genre comparé aux hommes.
Ces derniers n’ont pas (ou plus) ces facultés
d’adaptation à leur environnement permises par l’instinct.
En effet, selon Aristote, “l’homme
est un animal doué de raison”, il dispose donc de facultés de compréhension, qui lui
permettent notamment de distinguer le bien du mal, le vrai du faux.
Cette faculté permet donc
l’élargissement du champ de réflexion des hommes, qui ont la possibilité d’imaginer en se
représentant en image ce qui n'est pas perceptible présentement dans l’espace et dans le
temps.
Autrement dit, ce qui distingue l’homme du reste des animaux est sa liberté vis à vis
de son instinct.
L’homme est perfectible, il peut se projeter dans une meilleure version de
lui-même et de son environnement.
Cette perfectibilité est définie comme étant le jeu
dynamique qui relie les facultés de l’âme soient la sensibilité, l’imagination et la raison, qui
ensemble forment l’humanité.
Par la suite, si l’humanité d’un homme relève de certaines caractéristiques partagées
par tous les hommes, nous constatons qu’elles relèvent de circonstances précises et ne se
traduit pas de la même manière pour tous.
Il peut donc y avoir quiproquo quant à la définition
d’un comportement humain.
Tout d’abord, pour qu’un homme soit considéré comme humain, il lui a été nécessaire
d’acquérir sa nature actuelle, notamment à l’aide de circonstances culturelles et historiques.
Ainsi, les hommes d’aujourd’hui partagent des coutumes, c’est à dire un ensemble de
produits qui sont autant de conditionnements liés à des conditions particulières d’existence.
Ces coutumes se partagent entre les hommes d’une même société.
Ainsi, pour qu’un homme
puisse être considéré comme humain, il doit avoir incorporé des normes et habitudes sociales,
un savoir être qui va se traduire par son comportement envers lui-même et autrui.
Comme le
dit Pascal, la culture incorporée par des hommes depuis des générations, est “un avoir devenu
être” cela signifie que la culture autrefois transcendante à l’homme est devenue immanente.
L’humanité d’un homme correspond à cette seconde nature dont il ne peut pas en être
dépossédé.
Effectivement, ces coutumes sont à l’origine de la création d’identité sociale, que
les membres d’un même groupe partagent.
De même, elle est à l’origine de d’une diversité
intra-culturelle, tout le monde n’exerce pas le même métier du fait de la division du travail,
mais aussi de diversité interculturelle.
Nous ne nous identifions pas aux papous de
Nouvelle-Guinée, comme nous nous identifions à nos voisins les espagnols par exemple.
Cela
peut-il rendre un homme moins humain à nos yeux ?
Ensuite, cette diversité culturelle qui fait la richesse de notre monde, peut
effectivement mener à de l’incompréhension.
Nous sommes conditionnés par le milieu dans
lequel nous évoluons.
Notre société, c’est à dire le groupe d'individus créé en vue d'un intérêt
commun, dans laquelle nous évoluons, fait que l’on incorpore du collectif en nous, sans
même en être conscients.
De ce fait, notre coutume est en quelque sorte notre point vue de
par lequel nous percevons ce qui nous entoure.
Inconsciemment, je compare ce que je vois à
ce que je connais et considère comme la norme.
La définition de l’humanité serait donc en ce
sens relative à chacun en fonction de son éducation, et de sa socialisation, en bref en fonction
de sa coutume.
En outre, le fait qu’un homme en juge un autre par rapport à ce qu’il pense
être la norme, peut amener à des divergences d’interprétation de ce qu’est l’humanité.
En
conséquence, à nos yeux d’humains occidentaux ayant grandi dans une société moderne, des
hommes issus de sociétés traditionnelles telles que les Baruyas peuvent nous paraître
déshumanisés.
Cela s’explique par le fait que dès le plus jeune âge on nous a inculquée des
normes telles que pour nous, l’infanticide et le viol sont des actes condamnés dans notre
société où les droits de l’homme et du citoyen ont....
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