Travailler plus pour gagner plus ?
Publié le 12/07/2012
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Il existe selon elle 2 traits au travail : - ce qui est servil, qui sert à relier avec besoins du corps. On travaille pour manger son pain. Le travail est synonyme d'asservissement. Sociétés modernes ont élevé travail à une sorte de dignité (héritage du protestantisme) - travail est un processus cyclique. Le travailleur est un animal, animal laborans (rend animal car demande énergie, épuise), et la vocation du travail est en réalité le loisir : travailler pour se reposer, travailler pour le salaire. Pour Arendt, travail est uniquement un système de production-dépense, critique qui lui a d'ailleurs été inspirée par Nietzsche. Travailler plus serait donc une contrainte, n'assurant pas un gain financier assuré, et n'offrant pas non plus quelque gain intellectuel ou moral.
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Occidentaux.
Nietzsche insiste ainsi sur la passivité de l’affairement,la suractivité suivie du repos intégral qui le suit, de l’avachissement que permettent les vacances,qui signifient en réalité vacance de l’esprit...
Dans les deux cas, il s’agit de se fuir, de se distraire, comme si on ne supportait pas de rester un seul instant seul avecsoi-même.
Il dénonce à la fois le travail abrutissant et le joug des divertissements modernes qui génèrent une tropgrande dépense d’esprit et de force : il s’agit selonlui de se reposer, et de s'adonner à la contemplation, l’oisiveté active, propres au surhumain.
Le travail n'a donc pas pour objectif d'épanouir l'homme, mais plutôt debrimer son accomplissement par la pensée.Hannah Arendt elle,place travail,oeuvre et action comme les structures permanentes, qui enrichissent un homme.
Elle donne une place au travail, mais ne le considèrepas comme un moyen de s'épanouir, du moins pas au sens du travail même.Il existe selon elle 2 traits au travail :- ce qui est servil, qui sert à relier avec besoins du corps.
On travaille pour manger son pain.
Le travail est synonyme d'asservissement.
Sociétés modernes ont élevétravail à une sorte de dignité (héritage du protestantisme)- travail est un processus cyclique.
Le travailleur est un animal, animal laborans (rend animal car demande énergie, épuise), et la vocation du travail est en réalité leloisir : travailler pour se reposer, travailler pour le salaire.
Pour Arendt, travail est uniquement un système de production-dépense, critique qui lui a d'ailleurs étéinspirée par Nietzsche.Travailler plus serait donc une contrainte, n'assurant pas un gain financier assuré, et n'offrant pas non plus quelque gain intellectuel ou moral.
III- Travailler plus, moins, ou mieux ?
Travailler plus pour gagner plus peut également être vu comme un simple appel à la cupidité, et peut réduire le travail à un simple moyen de s'enrichir.Selon Gérard Filoche, un intellectuel socialiste, d'un point de vue social et économique "travailler plus pour gagner plus est unslogan mensonger, trompeur,démagogique puisque les salariés gagnent moins, sont poussés au chômage partiel, au Pôle emploi, au stress, à la dépression, au suicide, c’est un slogan mortifaire."La solution serait alors de "travailler moins pour travailler mieux, et tous".
Une réduction du temps de travail laisserait à la fois du temps pour le développement desoi, mais permettrait aussi un partage du travail, ce qui signifierait aussi les moyens pour tous de s'épanouir dans la sphère privée.Travailler moins, autant ou plus, dépend également de nombreux facteurs.
Notamment, l'intérêt du travail, son utilité, sa pénibilité, ce qu'il rapporte (en argent, maisaussi en satisfactions autres).Il est par exemple plus simple de travailler plus d'heures quand on est journaliste, philosophe, patron ou politicien que lorsque l'on estouvrier.
En d'autres termes, il est plus facile de travailler longtemps lorsque l'on exerce un métier intéressant, c'est à dire un métier-vocation que lorsque le métiern'apporte aucune satisfaction.
La réponse dépend également de la durée hebdomadaire qui est effectuée actuellement.
Un cadre travaillant déjà bien plus que 35h00heures par semaine, répondra différemment qu'une personne travaillant à temps partiel subit ou qu'un chercheur d'emploi.
Par ailleurs, un salarié ayant un travailintéressant, un bon salaire, de bonnes perspectives de carrière, dont les efforts sont reconnus et récompensés, aura tendance à travailler plus.
Cependant il faut noterque la réduction du temps de "travail contraint", permet de faire du "travail libre" tout aussi utile (s'occuper de sa famille, aider les enfants à faire leurs devoirs et leséduquer, aménager sa maison, faire les travaux ménagers, s'investir dans une association etc.)Le travail est donc à la fois organisateur et désorganisateur social.
Tout dépend de son utilisation, de son évolution, de son interprétation.
Le travail génère desrelations et peut aussi devenir synonyme d'oeuvre (ex: l'automobile est réalisation humaine) il ne se limite pas à son apport productif.Joffre Dumazedier, dans son ouvrage Vers une civilisation de loisir (1962) explique que le travail a cessé d'être l'activité la plus importante ds soc.
post-indus.
Il s'esttrès fortement réduit et d'autres temps sont apparus, et parmi ces temps, le temps de loisir est devenu très important.
La réalisation de soi dans soc post indus ne passeplus dans le temps de travail mais en dehors.
Sans travail, peu de loisir, dc toujours essentiel pour le loisir.
Cependant il ne faut pas oublier que le travail productifpermet l'obtention de revenus pour accéder à cette société de loisir, et cette sté est aussi marqué par de très fortes inégalités, elle ne crée pas de cohésion et derapprochements.
ConclusionPour conclure, travailler plus pour gagner plus pose plusieurs questions quant à ce que l'on entend à la fois par "travail", et par "gain".Sur le fait de gagner plus d'unpoint de vue financier,quand on ne gagne pas suffisamment pour se loger, se nourrir, se soigner, financer les études des enfants, préparer sa retraite etc., la questionne se pose pas, il faut gagner plus ou payer moins les choses nécessaires.
En fait il faut plus de pouvoir d'achat.
La question peut se poser pour ceux qui ont déjàlargement de quoi vivre et qui ont une fortune qui les met à l'abri du besoin.
Elle peut aussi se poser globalement en se posant la question : Pourquoi gagner plus? Est-ce consommer plus et rester insatisfait, car il y a toujours une nouveauté attirante ? Ou savoir dépenser moins en vivant mieux ? Cela peut aussi être une interrogationplus générale sur la nature du travail, sa place dans la vie, sur les contraintes et les gains qu'il apporte à la fois.
Joseph Conrad apporte une part de réponse à cela dansAu Coeur des Ténèbres : "Je n'aime pas le travail, nul ne l'aime ; mais j'aime ce qui est dans le travail l'occasion de se découvrir soi-même".
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