Traité de morale de Malebranche (résumé et analyse)

Le Traité de morale tient tout entier en un commandement unique: il faut aimer ce qui est aimable, l'ordre des perfections visible dans la raison universelle par laquelle nous participons au divin. Mais la vertu n'est pas l'action simplement conforme à l'ordre, elle implique l'amour de l'ordre, qui est amour de Dieu et de toutes choses en Dieu selon leur degré de perfection. L'ordre n'est pas la nature; la vertu n'est pas celle des stoïciens, qui veulent qu'elle soit dans la sou-

mission au destin, elle est déjà chez Nicolas de Malebranche ce qu'Em-manuel Kant appellera, un siècle plus tard, «le ferme propos de faire le bien», l'action qui n'est pas seulement conforme au devoir, mais faite par devoir. C'est cette vertu qui nous rendra heureux, et il nous suffit de travailler à notre perfection. Notre bonheur dépend de Dieu seul et «Dieu est juste, il récompense nécessairement la vertu». S'il nous inspire l'amour du Bien, c'est parce qu'il veut nous rendre heureux.