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Traité de morale de Malebranche

Publié le 09/04/2013

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morale

Malebranche avait été ordonné prêtre en 1664. C'est la découverte du rationalisme cartésien qui l'a mis sur la voie de la philosophie et qui a déterminé sa vocation. Malebranche (1638-1715) est l'auteur de nombreux autres traités - Traité de la nature et de la grâce, del' amour de Dieu, de l'homme - dont chacun vise à instaurer une philosophie chrétienne réconciliant la foi et la raison.

morale

« ~--- ----EXTRAITS- --- --- - L'amour de l'ordre, fondement de toutes les vertus 1.

L'Amour de l' Ordre n'est pas seulement la principale des vertus Morales, c'est l'unique vertu : c'est la vertu mère, fonda­ mentale, universelle.

Vertu qui seule rend vertueuses les habitudes , ou les dispositions des esprits .

Celui qui donne son bien aux pauvres ou par vanité, ou par une compas ­ sion naturelle, n'est point libéral , parce que ce n'est point la Raison qui le conduit, ni l'ordre qui le règle; ce n'est qu' orgueil, ou que disposition de machine .

( ..

.)Rien n 'est plus juste que de se conformer à l' Ordre.

Rien n'est plus grand que d'obéir à Dieu.

Rien n'est plus généreux que de suivre constamment,fidèlement , inviolablement le parti de la Raison.

Le cheminement de la foi vers l'intelligence La Raison dont je parle est infaillible, immuable , incorruptible.

Elle doit toujours être la maîtresse : Dieu même la suit.

( ..

.) L'évidence, l'intelligence est préférable à lafoi.

Car lafoi passera, mais l'intelligence subsistera éternellement.

La foi est vérita­ blement un grand bien, mais c'est qu'elle conduit à l'intelligence de certaines vérités nécessaires, essentielles, sans lesquelles on ne peut acquérir ni la solide vertu, ni la félicité éternelle.

Néanmoins, la foi sans intelligence,je ne parle pas ici des mystères , dont on ne peut avoir d'idée claire ; la foi , dis-je sans aucune lumière, si cela est possible, ne peut rendre solidement vertueux.

Devoirs envers soi-même 1.

Les devoirs que chacun se doit à soi­ même, aussi bien que ceux que nous devons au prochain, peuvent se réduire en général, à travailler à notre bonheur et à notre perfection : à notre perfection qui consiste principalement dans une parfaite confor­ mité de notre volonté avec l' Ordre ; à notre bonheur qui consiste uniquement dans la jouissance des plaisirs,j' entends de solides plaisirs et capab les de contenter un esprit fait pour posséder le souverain bien.

Il.

C'est dans la conformité de la volonté avec l' Ordre que consiste principalement la perfection de l'esprit.

Car celui qui aime l' Ordre plus que toutes choses, a de la vertu : celui qui obéit à l' Ordre en toutes choses remplit ses devoirs.

Ill.

Chercher son bonheur, ce n'est point vertu, c'est nécessité : car il ne dépend point de nous de vouloir être heureux, et la vertu est libre.

L'amour-propre , à parler exacte­ ment n'est point une qualité qu'on puisse augmenter ou diminuer .

On ne peut cesser de s'aimer : mais on peut cesser de se mal aimer.

On ne peut arrêter le mouvement de l'amour-propre : mais on peut le régler sur la loi Di vine .

« La force du Droit », allégorie allemande du xvne siècle NOTES DE L'ÉDITEUR sous forme d'une combinatoire où tout se balance , se compense, s'enclenche et se déclenche par des déclic s infaillibles ( ...

).

Dans l'esprit de Malebranche, cette machinerie, malgré son implacable perfection , ne supprime pas la liberté : ni celle de Dieu , sans laquelle elle ne pourrait pas plus être construite que mise en mouvement, ni celle de l'homme dont elle permet l'épano uissement.

» Martial Gueroult , Malebranche , Aubier, 1959.

Un philosophe de la méditation De l'homme à Dieu: une horlogerie parfaite « Sur l'assise constituée par la doctrine de la vision en Dieu s' édifie une colossale machinerie qui commande aux actions de Dieu, à celles de l'homme, des anges et du Christ, aux mouvements des choses matérielles.

Ainsi se réalise le " système ", 1 Giraudon 2 Bibl iothèque nationale suisse 3 Nicolas Bouvier « Le terme qui a servi souvent à qualifier la nature d'esprit de Malebranche doit être retenu: c'est un méditatif.( ...

) Songeon s que s'il médite, il médite en cartésien , c'est-à-dire en homme qui s'applique à développer des idées claires et distinctes.

» V.

Delbo s, Étude de la philosophie de Malebranche , Librairie Bloud et Gay, 1924.

MALEBRANCHE 02. »

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