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Toute volonté de croire est-elle une raison de douter ?

Publié le 17/09/2015

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Dans bien des cas, l’homme est détourné de certaines pensées parce qu’elles le gênent, parce qu’elles contrarient ses habitudes, s’opposent à ses intérêts ou à ses passions : c’est ce qui se passe pour les vérités morales.

 

b) Dans ces cas, il suffit qu'il prenne conscience de la résistance de son être sensible pour qu’un homme raisonnable, par réaction contre cette force irrationnelle, provoque en lui la volonté de croire : 1° en fixant son esprit sur les raisons de croire; 2° en prenant l’attitude extérieure de celui qui croit.

 

Conclusion. — Toutes nos pensées doivent, autant que possible, être contrôlées par la raison. Les influences perturbatrices du sentiment et de la passion doivent être contrebattues; mais le seul contrepoids possible à ces forces irrationnelles, qui sont une raison de douter, ne peut être qu’une véritable volonté de croire, qui devient une raison de ne pas douter.

« PLAN Toute volonté de croire est-elle une raison de douter 7 INTRODUCTION.

- Discerner le vrai d'avec le faux est affaire d'intelli­ gence et toute intervention d'une puissance étrangère venant gauchir les démarches spontanées de l'esprit ne peut être, semble-t-il, que cause d'erreur.

C'est pourquoi, lorsque les arguments ne suffisent pas à empor­ ter la conviction, inutile de chercher à faire agoir d'autres ressorts : ce besoin même d ·une force autre que celle de l'évidence montre que l 'affir­ mation serait hasardée et que la sagesse est de suspendre son assentiment : un trop grand désir ou même la volonté de croire est une raison de douter.

Mais cela est-il vrai de toute volonté? 1.

Au sens large, on entend par volonté la force avec laquelle l'homme se porte vers un objet et surmonte les obstacles qui s'opposent à la réa­ lisati-on de ses projets.

C'est dans ce sens que la passion augmente la volonté.

a) Dans ce cas, inutile de le dire, la volonté de croire ne donne aucune raison de croire.

En effet, la passion n'est pas déterminée par des consi­ dérations intellectuelles, et le désir ne se porte pas nécessairement vers le.vrai.

b) Pour le passionné, la volonté ou un trop grand désir de croire est une raison de douter, car cette tendance à croire peut : 1 o lui faire négliger 1 'examen des raisons;· 2° river son esprit à l'examen des seules ralsons qui justifient la croyance déjà virtuellement acceptée.

II.

Mais, au sens strict, on entend par volonté la faculté d'agir sui- .

vant les indications de la raison.

· a) Dans cc cas, la volonté de croire ne constitue pas une raison de douter : cette volonté, en effet, est subordonnée à la rationalité de la croyance; elle porte donc sur les moyens de vérifier les fondements de la croyance plus que sur la croyance elle-même : celui qui veut croire fixe son esprit à la considération des motifs de croire, mais il ne croit que J.orsqu 'il ,·oit des raisons de croire.. »

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