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Toute connaissance commence-t-elle avec une sensation ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

La sensation est alors à la base de toute connaissance. Toutes nos idées proviennent de l'expérience, qui désigne à la fois les percep­tions et les réflexions. L'esprit possède la puissance de fabriquer des idées com­plexes. En cette puissance réside sa liberté (1-12). La sensation et la réflexion sont les deux sources des idées simples. On en conclut donc qu'une idée simple n'est pas fabri­quée par l'esprit mais donnée. Il en va ainsi des idées des qualités sensibles, qui sont :elles d'objets de la perception immédiate, mais aussi des idées simples de la réflexion. Ces dernières permettent de comprendre la perception interne immédiate du sujet pen­sant. Les idées simples reçues passivement sont à l'origine du développement de la connaissance. Donc l'esprit ne peut être la source des idées simples ; il ne peut non plus se dérober lorsqu'elles se présentent. Dès lors, les idées simples, sur lesquelles l'en­tendement n'agit pas, sont enracinées dans l'expérience.

« existent parce qu'ils les perçoit, existent tels que nous les percevons.

L'habitude lui étant pour ainsi dire d'un grandsecours, car elle ne fait que justifier la présence effective des choses.

Pour être plus précis l'habitude est une uncomportement stable et acquis par répétition engendrant un mécanisme global d'action enchaînées vers unecertaine fin et tendant à se reproduire automatiquement c'est-à-dire avec un minimum de régulation de l'attentionet libérant progressivement la conscience d'un effort d'adaptation.

Le vulgaire résume ainsi la connaissance deschoses, à un fait, et non pas à un problème.

Il détient une certaine certitude de l'existence des chosesexclusivement basées sur ses sensations primitives : la première question est de savoir s'il s'agit réellement d'uneconnaissance qu'il acquiert en se positionnant ainsi par rapport aux choses.

Dans cette attitude habituelle , il y amanifestement une attitude dans laquelle la conscience du sujet semble s'être détachée.

2 La position sceptique : ni la sensation, ni l'entendement ne peuvent être le commencement de touteconnaissance Sans nul doute les sens nous disent quelque chose sur la réalité des choses, c'est-à-dire qu'elle nous donne un êtrede la réalité que nous nommons péremptoirement chose, mais toute la question est en effet de savoir ce que vautce type de connaissance et si cela est effectivement les choses que nous visons, en agissant ainsi ?.

C'est encessant de concentrer exclusivement sur les objets des sens , et se positionnant de manière radicale sur le sujet ,que les sophistes grecs mirent en doute la croyance en la réalité des choses par le doute, c'est-à-dire un acte del'esprit qui consiste à se demander si une assertion est vrai ou fausse mais qui n'y répond pas actuellement, soit qu'ilne peut pas, soit qu'il veut pas, ou soit alors qu'il remette d'y répondre.

Le doute de la réalité des choses a aumoins un objectif non négligeable : outre qu'il est, par opposition à la connaissance vulgaire, un questionnementproprement philosophique parce que critique, il est à espérer qu'une fois ce problème de la connaissance des chosesrésolus, nous pourrons poser l'existence des choses de manière plus rationnelle c'est-à-dire insufflant à notredémonstration les preuves qu'il maquait à la connaissance sensible lors de sa tentative de connaître les choses demanière immédiate, c'est-à-dire de manière absolues.

Mais encore faut-il le remarquer, le doute poussé dans ses profonds retranchements conduit aux scepticismes,c'est-à-dire à une attitude d'esprit qui consiste à dire que les choses et leurs connaissance demeurentinaccessibles.

Encore faut-il expliquer cette théorie sceptique qui a si souvent été tourné en dérision.

Revenonspour cela à la « pragmata » des sceptiques pour comprendre le sens de leur questionnement.

Pyrrhon dans sesIndalmoi montre que le questionnement sceptique se donne un objet extrêmement vaste , puisque « pragmata » désigne « ce qu'il y a » c'est-à-dire tout ce qui est donné et que l'habitude nous fait désigner par le terme de réalité, que ce soit un élément extrait de la totalité ou une totalité prise en tant que telle.

En affirmant que les chosessont indifférenciées , indécidables , indéterminables, Pyrrhon ne veut pas dire que pour nous elles ne présententaucune configuration stable, mais qu'en soi elles ne possèdent aucune propriété inhérente à leur nature qui leurdonnerait une intensité d'être , une valeur ontologique incontestable.

Certes ce que nous imaginons immobiles ouinaltérable se révèle changeant , mais inversement ce que nous tenions pour instables , étant soumis à la répétition, ou obéissant à des régularités se détache sur le fond d'une permanence , qui s'avère à son tour être l'effet dumouvement et ainsi à l'infini.

Les choses se manifestent donc dans un constant mouvement tournant .

Ainsi ellesnous échappent quand nous voulons les saisir, se présentant selon des configurations changeantes .

On ne peutleur assigner une essence stable , ni les ordonner ou les hiérarchiser en fonction d'un critère ontologique fixe.Aucune substance étant capable de constituer le sujet d'une quelconque prédication, toute prédication devientimpossible.

C'est de là que Pyrrhon parvient à la neutralisation du jugement et en déduit le principe d'indécidabilitégnoséologique : « par conséquent ni nos sensations, ni nos opinions ne sont vraies pas plus que fausses.

Il n'estdonc pas nécessaire de leur faire confiance, mais nous devons demeurer sans opinion » .

C'est dire quel'impossibilité de la connaissance certaine est présentée comme l'impossibilité d'assigner aux choses une nature.

Endistinguant sensation et jugement, le fragment indique que les deux sources de connaissance sont égalementdisqualifiées : le phénomène livré dans une évidence perceptive immédiate ne saurait constituer ni une donnéefiable, ni un modèle de fiabilité puisqu' aucune permanence sensorielle ne saurait fonder une cohérence dans lareprésentation..

Le scepticisme récuse certes totalement la possibilité pour la philosophie de fonder la connaissance du vrai sur leschoses.

Mais n'affirmant pas dogmatiquement cette impossibilité, il maintient la question de la connaissance commeproblème ouvert, objet d'une réflexion constante qui ne peut qu'être d'ordre philosophique.

Au lieu de se demander àquelle condition une connaissance est possible, il se demande pour quelles raisons elle ne l'est pas : la raison ne. »

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