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Tout peut-il etre objet de connaissance ?

Publié le 27/02/2005

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Le peut-on au moins moralement, en droit ? C'est bien la définition que l'on donnera à la notion de connaissance qui permettra d'affiner notre réponse. La connaissance n'est-elle qu'une simple relation du sujet humaine à son objet ? Au fond, c'est le statut de l'homme dans le monde qui est à la question : est-on capable de tout connaître ? Pourra-t-on un jour parvenir à l'exhaustivité cognitive que nous le désirons tant ?     Plan :   I)                   L'illusion d'une connaissance totale   ·         On voit difficilement comment on ne pourrait pas tout connaître si l'on définit la connaissance comme simple relation entre un sujet et un objet ® On peut s'appuyer sur ce qui a été dit de la connaissance de Dieu et la connaissance artistique. ·         Cependant, dès qu'on restreint le sens de « connaissance » en l'orientant vers le problème de la vérité, connaître c'est connaître la vérité de l'objet, son essence, sa raison d'être, alors le problème est bien plus probant. ·         « Je vais parler de tout » annonçait crânement Démocrite, et Héraclite déjà dénonçait la « polymathie » (c'est-à-dire le savoir multiple) de ses contemporains philosophes. Platon dans Hippias se moque du sophiste Hippias qui non seulement prétendait tout connaître, mais qui se ventait aussi de fabriquer lui-même tout ce qu'il portait : ses sandales, son vêtement, et jusqu'à la bague qu'il avait au doigt. ·         L'omniscience (le savoir total) est un attribut divin : Bouddha en Chine, Dieu en Occident.

    Il s’agit donc de s’interroger sur les éventuelles limites de la connaissance. Tout objet peut-il être connu, et ce sans limite ? Il faudra donc faire une distinction fondamentale : de fait/de droit. Peut-on techniquement tout connaître ? Le peut-on au moins moralement, en droit ? C’est bien la définition que l’on donnera à la notion de connaissance qui permettra d’affiner notre réponse. La connaissance n’est-elle qu’une simple relation du sujet humaine à son objet ? Au fond, c’est le statut de l’homme dans le monde qui est à la question : est-on capable de tout connaître ? Pourra-t-on un jour parvenir à l’exhaustivité cognitive que nous le désirons tant ?

« vérité, connaître c'est connaître la vérité de l'objet, son essence, sa raison d'être, alors le problèmeest bien plus probant. · « Je vais parler de tout » annonçait crânement Démocrite, et Héraclite déjà dénonçait la « polymathie » (c'est-à-dire le savoir multiple) de ses contemporains philosophes.

Platon dans Hippiasse moque du sophiste Hippias qui non seulement prétendait tout connaître, mais qui se ventait ausside fabriquer lui-même tout ce qu'il portait : ses sandales, son vêtement, et jusqu'à la bague qu'ilavait au doigt. · L'omniscience (le savoir total) est un attribut divin : Bouddha en Chine, Dieu en Occident.

Le rêve d'une connaissance totale est donc d'être dieu, un rêve d'absolu et d'infini. · Socrate aimait à dire que la seule chose qu'il savait, c'est qu'il ne savait rien.

Les sophistes qu'il rencontrait (dont Hippias) en savaient donc moins que lui puisqu'ils ne savaient pas qu'ils ne savaientrien. II) Les nécessaires limites de la connaissance · Kant distinguait les bornes (Schranken) des limites (Grenzen) : les bornes sont empiriques, déterminables a posteriori (= acquis, qui dérive de l'expérience), les limites sont déterminables a priori(= qui ne dérive pas de l'expérience).

La borne est de fait : à chaque période de l'histoire, laconnaissance est « allée jusqu'à un certain point ».

La limite est de droit : elle fixe la frontière d'unimpossible.

Alors que la borne détermine la frontière du connu et de l'inconnu, la limite détermine celledu connaissable et de l'inconnaissable.

Tout ne peut donc pas être objet de connaissance, non pas àcause des bornes empiriques de la possibilité de connaître, mais à cause des limites a priori duconnaissable. · Le progrès des connaissances a ceci de paradoxal qu'il augmente le volume de notre ignorance à mesure qu'il avance.

De même que la surface d'une sphère en expansion grandit avec elle, de mêmechaque problème résolu, chaque solution débouchent sur d'autres problèmes, d'autres questions,selon un processus arborescent dont on voit mal quelles limites il pourrait avoir. · Pourtant, il y a un impensable de l'inconnaissable. III) L'impensable de l'inconnaissable · L'affirmation d'un inconnaissable a ceci de contradictoire qu'elle présuppose que nous sachions de lui au moins ceci, qu'il est inconnaissable.

Mais qu'est-ce qui peut nous l'assurer ? Comment pouvons-nous savoir qu'il existe quelque chose hors de notre savoir ? Pour qu'existe l'inconnaissable, encorefaut-il que cet inconnaissable corresponde à quelque chose d'existant.

Je n'ai pas en effet le droit dedire que l'âme de ma table est inconnaissable si je ne suis pas certain que cette âme existe. · Lorsque nous affirmons que Dieu ou la vie après la mort sont inconnaissables, ne présupposons- nous pas qu'ils sont aussi réels que les arbres ou les atomes ? Carnap disait que la métaphysique estdépourvue de sens : on ne peut en effet qualifier un objet que s'il existe. · Ainsi, pour reprendre la distinction établie par Kant, pourrons-nous conclure, à la différence de Kant (lequel pensait que la connaissance était limitée), que la connaissance à des bornes, mais nondes limites, et que si, par hypothèse, la connaissance avait des limites, elles seraient par natureinconnaissable et donc que rien ne nous autoriserait à en parler. Conclusion : La définition de la connaissance est essentielle dans la réponse à la question.

Si elle n'est qu'une simple relation dusujet et de l'objet, alors on peut dire que l'on connaît Dieu, ou que l'on connaît la liberté par exemple.

Cependant,dès qu'on en restreint le sens en disant qu'il s'agit avant tout d'un savoir conceptuellement organisé et conscient delui-même, il a donc affaire à la vérité.

Or nous n'avons certainement pas la possibilité technique de tout connaître.Pour autant, l'inconnaissable n'a pas non plus de réalité en soi car encore faudrait-il déterminer si ce qu'on neconnaît pas existe vraiment (cf.

Dieu) : dans cette perspective, rien ne nous empêche d'affirmer que nous avons lapossibilité morale de tout connaître.

Ce qui sauve le sentiment d'une spécificité humaine.. »

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