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Publié le 19/09/2023
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BAC 2023
PHILOSOPHIE
SEQUENCE 1/3 - Le problème de la définition de l'homme
Partie 1 : La Conscience (i)
La conscience définit-elle l’homme ?
Notion (voir cours jade pour approfondir) :
I – La conscience caractérise l’homme
A) La conscience distingue l’homme des êtres inanimés
La conscience de soi (« être pour soi ») est une spécificité
humaine selon
Hegel,
philosophe allemand du XIXe siècle.
Traditionnellement, on distingue la conscience morale de la conscience
psychologique et, au sein de la conscience psychologique, on distingue
la conscience « immédiate » de la conscience « réfléchie ».
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THÉO DIDIER
Pour Hegel, l’homme est dominé par une quête de lui-même, il ne
cesse pas de rechercher ce qu’il est.
La conscience immédiate est la capacité à prendre connaissance
des choses dans le monde et de nos idées dans notre esprit (par exemple,
je perçois un arbre, je conçois un thé) et la conscience réfléchie
consiste en l’aptitude à revenir sur ce que l’on pense ou fait (je sais que je
suis en train de de percevoir un arbre, etc.) La conscience réfléchie
renvoie à l’étymologie du mot « conscience », lequel provient du latin
cum scientia qui signifie « avec science », « accompagné de savoir ».
Pour Hegel, la distinction pertinente n’est pas tant celle de la conscience
immédiate et de la conscience réfléchie (ce qu’il appelle la « manière
rhétorique » de prendre conscience de soi) que celle de la connaissance
des choses naturelles et de la connaissance de notre esprit.
La
« réflexivité » signifie, non pas de revenir sur ce que l’on sait, mais de
prendre connaissance de l’esprit que l’on est, par différence avec les
choses naturelles.
Le « pour-soi » ou la conscience de soi est ce pouvoir de l’esprit qui
lui permet de revenir sur lui-même pour se connaître.
Il existe deux
façons pour l’esprit de faire retour sur lui, deux modes de conscience : la
« manière rhétorique » (ou intérieure), c’est-à-dire la conscience
réfléchie, l’aptitude à revenir sur ce que l’on pense et fait ; et la
« manière pratique » (ou extérieure), c’est-à-dire la capacité à
transformer la nature visible et à pouvoir se rapporter, à partir de cette
transformation, à l’esprit transformateur jusqu- là invisible et inaperçu.
B) La conscience déploie pleinement ses pouvoirs avec
l’homme
Si la conscience définit l’homme, c’est en raison du fait que l’homme
pousse au plus loin ses pouvoirs de connaissance et de jugement moral.
C’est en effet chez l’homme que le savoir et la science trouvent leur degré
de réalisation le plus abouti.
L’être humain est l’être connaissant par
excellence.
D’une part il connaît le monde (conscience immédiate), non
seulement grâce à sa perception et à ses sens, mais également au moyen
de théories, d’instruments, de démonstrations et d’expérimentations
scientifiques.
Sa curiosité le conduit même à s’interroger sur des objets
inobservables, invisibles, impalpables, tels que l’être, Dieu, l’âme ou le
monde, lesquels constituent les domaines de la métaphysique (des
choses existant au-delà du monde physique ) et de la religion, de la
philosophie et de la spiritualité.
D’autre part, l’homme se connaît (conscience réfléchie).
Il sait qu’il
existe ; il prend connaissance de ses pensées, de ses perceptions et de
ses actions ; il se questionne sur son identité (à ce qui fait de notre
personne d’aujourd’hui la « même » personne que celle de notre
naissance, en dépit des changements psychiques et corporels, idem), sur
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ce qu’il est individuellement ; il se demande ce qu’il est, car il est capable
de se poser la question : « La conscience définit-elle l’homme ? ».
En outre, l’homme est l’être moral par excellence.
Il est capable de
s’imposer des limites, de respecter des règles, de subordonner son
action à des principes moraux.
Il est sans cesse troublé par l’opposition
de ses désirs et de ses devoirs.
Il est confronté à des « cas de
conscience », des dilemmes qui engagent ses multiples convictions,
notamment morales ou religieuses, et qui en révèlent souvent
l’incompatibilité.
Exemple : Dans la pièce de Sophocle, Antigone doit-elle choisir entre
enterrer son frère Polynice et braver l’interdit de son oncle le roi Créon ou
respecter la loi et laisser son frère sans funérailles.
C’est dans la tragédie
que se dévoile le prestige moral de l’homme, et dans l’homme la
réalisation de la conscience morale.
C) L’Homme est une conscience
Si la conscience définit l’homme, c’est en raison du fait qu’il est une
conscience.
Il faut en effet franchir un pas de plus et considérer la
conscience, non plus comme ce qu’on a, mais comme ce qu’on est, non
plus comme un pouvoir de connaître et de juger, mais comme la nature
de l’homme.
C’est ce qu’affirme Descartes.
Dans ses Méditations métaphysiques
(1641), il cherche à établir des connaissances « indubitables », c’est-àdire qui résistent au doute.
Pour ce faire, il va commencer dans la
première des six méditations par vider son esprit de toutes ses anciennes
croyances, notamment sa croyance en l’existence d’un monde extérieur et
des corps et sa croyance dans la vérité des propositions mathématiques.
La deuxième méditation s’ouvre sur la première certitude : aussi
longtemps que je doute, j’existe, car pour douter, il est nécessaire
d’exister.
Alors qu’il vient juste d’établir qu’il est certain « que je suis »,
Descartes se demande aussitôt « ce que je suis ».
La seule réponse qui
échappe au doute : je suis une conscience.
Pour douter de tout, non
seulement il faut exister, mais encore il faut penser, puisque le doute est
un acte de la pensée.
Je suis donc une chose qui pense.
Démarche de Descartes discutable : Descartes devrait attendre la fin
des Méditations métaphysiques pour se questionner sur l’essence de
l’homme: or il fait passer la définition provisoire de l’homme (« une chose
qui pense ») pour la définition définitive.
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THÉO DIDIER
Pour Descartes, l’âme n’est pas un synonyme de « l’esprit », c’est-àdire du principe de la pensée.
Il appelle ce principe de la pensée « un
esprit, un entendement ou une raison » et non l’âme.
La conscience semble bien définir l’être humain.
Non seulement
l’homme a conscience du monde et de lui-même, non seulement il « a »
une conscience, mais plus encore il « est » une conscience.
La conscience
constitue l’essence de l’homme.
ÂME ≠ ESPRIT
II – La conscience ne suffit pas à caractériser l’homme
A) L’homme est irréductible à une conscience
Certes, la conscience définit l’homme, mais elle ne définit pas tout
l’homme.
En effet, ce n’est pas parce que l’être humain est conscient qu’il
est une conscience.
Il est aussi un être vivant pourvu d’un corps et situé
parmi les choses.
C’est l’une des objections qu’émet Hobbes à l’encontre
de Descartes.
La critique que formule Hobbes consiste principalement à mettre au
jour Descartes une erreur de raisonnement, une faute logique.
Autant le
rapport entre le fait de penser et le fait d’exister paraît nécessaire, autant
la relation entre être conscient et être une conscience semble arbitraire.
D’après Hobbes, il semble le fait que le fait d’être conscient
implique nécessairement le fait d’être quelque chose de corporel.
Par conséquent, il est aussi absurde de conclure que l’homme est une
conscience du fait qu’il est conscient que de déduire que je suis une
promenade du fait que je me promène.
À partir de l’acte ou du pouvoir, ici
la capacité d’être conscient de ou de penser à (« l’intellection »), on ne
peut rien déduire et on ne doit rien conclure de définitif quant à l’essence
de « la chose intelligente » qui réalise cet acte ou possède ce pouvoir.
B) Des degrés de conscience aux degrés d’humanité
Si l’homme est conscient plutôt qu’il est une conscience, nous
devons remarquer que l’être humain est plus ou moins conscient, il
manifeste divers degrés de conscience.
Un nouveau-né par exemple ne
possède pas une conscience du monde aussi différenciée qu’un adulte.
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THÉO DIDIER
Lorsque nous rêvons, nous avons conscience de cela à quoi nous rêvons,
mais nous ne sommes pas conscients de rêver.
Certaines expériences-limites nous font même passer dans des états
de conscience extrêmes, que ce soit par la prise de psychotropes (lesquels
nous font accéder à un sentiment dit « d’hyperconscience »), ou à la suite
de maladies ou d’accidents qui imposent une anesthésie ou conduisent à
un coma, c’est-à-dire à une perte totale de conscience.
Le problème est
donc le suivant : si l’homme se définit par la conscience d’une part et s’il
est plus ou moins conscient selon l’âge, selon l’heure, selon son état de
santé d’autre part, il semble qu’il faille en déduire que l’homme peut
s’avérer plus ou moins un homme.
Il paraît donc problématique de faire
de la conscience la définition de l’homme puisqu’il suffirait de s’endormir
ou de s’évanouir pour se déshumaniser.
C) La conscience est irréductible à la conscience humaine
Les découvertes scientifiques du....
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