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Tous les chemins vers le bonheur se valent-ils ?

Publié le 27/02/2008

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Un chemin désigne sous une forme métaphorique une trajectoire individuelle vers un but universellement partagé : le bonheur comme état de satisfaction durable par opposition au contentement comme état de satisfaction passager. Si la valeur suprême est le bonheur , il n'y aurait aucun sens à vouloir établir une hiérarchie sur une échelle graduée entre les chemins. En effet si la valeur du chemin est conditionnée par sa fin, alors tous les chemins sont équivalents sen tant qu'ils parviennent à nous faire accéder au bonheur. Cependant si tous les chemins se valent en tant qu'ils nous font accéder individuellement au bonheur, certains font accéder plus de personnes que d'autres au bonheur. Du point de vue de l'utilité collective, il serait alors possible d'établir une hiérarchie selon leur apport au plus grand bonheur possible de la collectivité. Par conséquent tous les chemins vers le bonheurs ne seraient pas équivalents. Cependant si le bonheur se réduit à une illusion humaine, il serait en dernière instance possible d'affirmer que tous les chemins vers le bonheur se valent en tant qu'ils mènent tous à un échec cuisant. Nous sommes alors confrontés à ce problème : tous les moyens pour atteindre un état de satisfaction durable sont-ils équivalents ou bien faut-il au contraire les graduer sur une échelle hiérarchique voire même en rejeter radicalement certains ?

« ne traiter les personnes que comme des moyens, c'est à dire de se servir d'elles comme si c'était des choses.

Maissi les personnes sont des êtres raisonnables, elles sont des fins en elles-mêmes; l'impératif de la moralité ordonnealors à la raison : « agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanité en toi et dans autrui toujours comme unefin et jamais seulement comme un moyen.

Par conséquent tous les chemins ne se valent pas .

Cependant tout notre raisonnement antérieur se fonde sur le présupposé suivant : le bonheur est une réalitéexistante.

Or si le bonheur n'est qu'une illusion humaine, tous les chemins se valent en tant qu'ils mènent égalementà l'échec.

III En dernière instance tous les chemins vers le bonheur se valent _ Le bonheur est un état de satisfaction durable.

Tous les hommes recherchent le bonheur comme le Souverain Bienqui mettrait un terme à leur malheur.

Or ce que nous pouvons constater, c'est que si tous les hommes recherchentle bonheur, bien peu le sont.

Cette minorité de sages est si infime qu'on peut se demander si elle ne s'illusionne passur son bonheur.

C'est ce que nous pouvons soutenir avec Pascal au fragment 148 de ses Pensées en édition Lafuma : "tous les hommes recherchent d'être heureux.

Cela est sansexception quelques moyens qu'ils y emploient.

Ils tendent tous à ce but..C'est le motif de toutes les actions jusqu'à ceux qui vont se pendre "./ Or si larecherche du bonheur aboutit à la destruction de celui qui la poursuivait oubien à son désespoir, on peut sérieusement douter de la possibilité pourl'homme d'accéder au bonheur sur cette terre.

En effet la condition humaineest si malheureuse qu'il n'y a de bonheur en cette vie que dans l'espéranced'une autre, espérance que nous apporte la foi : la vie de l'homme promise àla mort est si malheureuse que nous ne pouvons être heureux qu'en nousdispensant d'y penser.

Ainsi le divertissement est l'unique moyen que leshommes ont de se contenter pour remplacer la réalité du bonheur.

Or Si lebonheur n'a pas de réalité, le bonheur apporté n'est qu'un faux-bonheurillusoire._ Si le bonheur n'existe pas et se réduit à une illusion que produisentvolontairement les hommes par le divertissement, alors tous les chemins quimènent( vers le bonheur se valent en tant qu'ils mènent tous au même échecet au même désespoir.

Par la bonheur, l'homme recherche un état desatisfaction durable.

Or sur cette terre, rien n'est durable.

Il est alors normalque les hommes se condamnent au malheur en recherchant à être heureux.

.Néanmoins si l'idée de bonheur est fausse du fait qu'elle est radicalementinadéquate avec la condition humaine précaire, il n'en est pas de même pour la joie.

En effet la joie est le sentiment positif de notre existence éprouvée dans son intensité et sa précaritéontologique.

C'est ce que l'on peut soutenir avec Montaigne dans ses Essais : en II, 13 il écrit « pour moi donc j'aime la vie et la cultive telle qu'il a plu à Dieu de me l'octroyer ».

Or qu'est ce que la vie ? ' en III, 9 « la vie est unmouvement matériel et corporel, action imparfaite de sa propre essence et déréglée, je m'emploie à la servir selonelle ».

Ainsi si tous les chemins se valent en tant qu'ils mènent à l'illusion du bonheur et plus certainement aumalheur, mais ils se différencient entre eux en tant qu'ils mènent à la joie ou non.

La joie serait le seul bonheur qu'ilnous soit possible en tant que membres de la conditions humaine.

Conclusion : Les chemins qui mènent vers le bonheur ne peuvent tous avoir la même valeur dans la mesure où le bonheurindividuel n'est pas nécessairement la valeur suprême, mais peut être critiquée au profit du bonheur collectif ouencore de la dignité d'autrui?.

En dernière instance, tous les chemins vers le bonheur se valent en tant qu'ils mènentà un échec identique, ils ne se différencieraient que par la possibilité d'accéder à la joie, la seule forme de bonheurnon illusoire en tant qu'elle peut être éprouvée par tous les homes sur cette terre, par opposition au bonheur, étatde satisfaction durable seulement accessible au paradis des religions monothéistes.. »

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