THOMAS HOBBES, Léviathan, chapitres 13 à 15 : Commentaire
Publié le 12/12/2012
Extrait du document
Les hommes sont égaux par nature en ce qui concerne la force mais encore plus en ce qui concerne les facultés de l’esprit. Tous peuvent également parvenir à leurs fins, ce qui engendre la compétition quand deux hommes désirent la même chose (leur propre conservation ou leur jouissance), et donc la défiance de tous à l’égard de tous (car les hommes savent qu’il peut y avoir compétition). La solution trouvée spontanément est l’anticipation de l’attaque de l’autre : la défiance engendre la guerre. Les hommes veulent non seulement s’assurer de leur propre conservation mais aussi que les autres reconnaissent leur plus grande puissance.
Trois sortes de conflits à l’état de nature :
- la compétition (attaque pour le profit)
- la défiance (attaque pour la sécurité)
- la gloire (attaque pour la réputation)
La condition des hommes à l’état de nature est la guerre de tous contre tous. État de guerre : la guerre est toujours possible (disposition de tous aux combats), la paix toujours provisoire.
«
Règle générale de la raison : chacun doit s’efforcer à la paix autant qu’il a l’espoir de
l’atteindre ( 1ère et fondamentale loi de nature : chercher la paix et la maintenir), et,
quand il ne peut l’atteindre, qu’il peut chercher et utiliser tous les secours et les avantages de
la guerre (résumé du droit de nature : nous défendre nous-mêmes par tous les moyens
possibles)
2ème loi de nature : contracter en vue de la paix : que ce soit la volonté de chacun, si c’est
également celle de tous les autres, aussi lon gtemps qu’il le pensera nécessaire à la paix et à
sa propre défense, d’abandonner ce droit sur toute chose, et qu’il soit satisfait de disposer
d’autant de liberté à l’égard des autres que les autres en disposent à l’égard de lui -même
Abandonner le droit que l’on a sur toute chose = se défaire de sa liberté
On ne peut transférer certains droits (de se préserver de la mort, des blessures, de
l’emprisonnement).
Contrat : transfert mutuel du droit
En transférant le droit à une fin, on transfère aussi le dro it aux moyens.
CHAPITRE 15 : DES AUTRES LOIS DE N ATURE
JUSTICE
ET PROPRIÉTÉ
3ème loi de nature : justice (il faut exécuter les conventions qu’on a faites)
La justice n’est effective que quand l’État est constitué, parce qu’elle implique l’existence
d’une puissance coercitive qui force également les hommes ayant contracté à exécuter leurs
conventions.
La justice et la propriété sont liées : est juste de donner à chacun ce qui lui est propre.
Donc
la propriété elle aussi n’est effective qu’une fois l’Ét at constitué.
Justice chez les humains (équitable/inéquitable) : conformité ou non conformité des mœurs à
la raison
≠
Justice dans les actions (coupable/non coupable) : conformité ou non conformité d’actions
particulières à la raison
GARANTIE DE L’ÉTAT D E PAIX
4ème loi de nature : gratitude (celui qui bénéficie d’une simple grâce de la part de
quelqu'un s’efforce que ce dernier n’ait pas de motif raisonnable de se repentir de sa bonne
volonté)
5
ème : bienveillance
Celui qui observe cette loi est sociabl e.
6
ème : pardon (qu’une fois données les garanties pour l’avenir, on se doit de pardonner les
offenses passées à ceux qui, les regrettant, désirent le pardon)
Le pardon est nécessaire à la paix..
»
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