THEATRE ET SOCIETE EN GRANDE-BRETAGNE DEPUIS 1945 (Histoire des arts)

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Les années 1950: théâtre et révolte a.

Climat politique et social des années 50 Les années 50 constituent une période de transition entre l'austérité de l'après-guerre et l'abondance des années 60.

En 1951, le retour des conservateurs avecChurchill annonce une longue période de conservatisme et symbolise la victoire de la société de consommation.

Ex: Campagne électorale en 1951.

Churchill gagne.Cependant, il n'est pas question de bouleverser les changements effectués par l'expérience travailliste depuis 1945: le Welfare State, la nationalisation et uneéconomie mixte sont maintenus.

C'est une période de forte croissance.

Le revenu et la consommation des ménages augmentent et il y a le quasi plein emploi.

Lapopulation s'enrichit et la société est influencée par la culture de consommation américaine.

La prospérité provoque le baby-boom.

« Jamais l'Amérique n'a été aussiprospère dans son histoire », Harold MacMillan, 1er ministre.

Les anglais changent d'époque.

Néanmoins, l'adaptation de la société à cette transformation estproblématique.

En effet malgré sa prospérité, à partir du milieu des années 50, la Grande-Bretagne est une nation divisée par le fossé entre les générations et lesdifférentes classes sociales.

Les divisions sont partout: la vieille génération contre la nouvelle génération, la Grande-Bretagne contre l'influence américaine et lestensions entre les blancs et les gens issus de l'immigration qui se terminent en émeutes à Notthing Hill en 1958.

Un fossé se creuse entre le conservatisme bourgeois etune nouvelle culture de protestation.

De plus, les conservateurs au pouvoir pendant les années 50 incarnent par leur statut social l'Elite (The Establishment).

Ex:Eden et MacMillan sont issus de l'aristocratie et la plupart des membres du Cabinet sont passés par Oxford ou Cambridge. Malgré une hausse dans le niveau de vie des britanniques, il y a quand même un malaise, un esprit de contestation contre le triomphe du matérialisme et l'exclusiondes plus démunis de la croissance économique.

Ces révoltes s'expriment de diverses façons: la colère intellectuelle et artistique des jeunes gens en colère (The AngryYoung Men) dirigée contre l'Elite au pouvoir et qui s'exprime dans le théâtre, le roman et le cinéma.

Une campagne anti-nucléaire CND et la vie de bohème anti-conformiste des artistes à Soho s'établissent, ainsi que les violences des bandes d'adolescents issus de la classe ouvrière. Dominée politiquement par la gestion des conservateurs, l'époque est marquée culturellement par la révolte des intellectuels de gauche contre le conformismeambiant.

La jeune génération qui se sent de plus en plus exclue revendique un engagement social à travers les arts.

« Angry Young Men » fait référence aumouvement culturel qui apparaît au milieu des années 50.

Ils deviennent un mythe amplifié par les médias. b.

Le théâtre des années 50 : Les « jeunes gens en colère » et le rôle du Royal Court 1956: Look back in Anger – John Osborne.

Le théâtre devient un moyen d'exprimer ses revendications.

Les nouveaux dramaturges se révoltent contre les mises enscène qui ne rendent pas compte des réalités sociales (classe ouvrière) mais aussi contre les systèmes de classes et contre l'Eglise anglicane.

Le chef de file de cettegénération de dramaturges est John Osborne (1929-1994), acteur et dramaturge très engagé.

Il dépeint une génération désabusée.

En mai 1956, sa première pièceLook back in Anger véritable cri de révolte triomphe au Royal Court à Londres (théâtre connu pour ses mises en scènes avangardistes).

La pièce fustige, critique lesvaleurs de la classe dirigeante et suggère que les élites devraient mériter et non hériter leur place dans la société.

L'oeuvre de Osborne marque le début d'unmouvement qui porte divers noms: ex Kitchen Sink Drama ou du Committed Theatre (théâtre engagé).

L'expression « Kitchen Sink Drama » désignait les piècesdans lesquelles la vie domestique de la petite bourgeoisie ou de la classe ouvrière était représentée de façon réaliste.

L'intérêt de la pièce Look back in Anger estsurtout sociologique.

Osborne devient chroniqueur d'une époque.

Le retour des conservateurs suscite l'appréhension chez les jeunes déçus par les réformes timides destravaillistes.

Le titre de la pièce traduit cet état d'esprit.

Le protagoniste Jimmy Porter devient le porte-parole de cette génération silencieuse et désabusée.

Jimmy estd'origine modeste et est renvoyé de l'université.

La colère de Jimmy vise les institutions traditionnelles, l'éducation bourgeoise et le matérialisme.

La thématique estcelle de la frustration.

Jimmy se plaint qu'il n'y a plus de vraie cause à défendre.

La structure circulaire de la pièce « rien ne change » exprime la stérilité de la vie despersonnages. Ce nouveau théâtre réaliste se développe grâce au Royal Court.

George Devine, acteur et metteur en scène fonde « The English Stage Company » au Royal Court,recherche de nouveaux talents et crée un théâtre expérimental.Au milieu des années 50, le conflit des générations et les divisions socio-culturelles qui s'étaient accentuées trouvent enfin leur expression sur scène.

Look back inAnger et le mouvement « Kitchen Sink Drama » mettent en scène le quotidien et l'ordinaire mais introduisent aussi la contestation dans les arts. 3.

Les années 1960 Les nouvelles institutions théâtrales→ La Royal Shakespeare Company (RSC) par Peter Hall→ Le National Theatre, rive sud de la TamiseThe South Bank concentre plusieurs centres culturels: The National Film Theatre, The Royal Festival Hall... Les années 60 sont des années de prospérité avant la crise économique mondiale des années 70.

Le niveau de vie augmente et la culture de masse triomphe.

Au débutdes années 60, la jeune génération prend le dessus.

Lqa jeunesse domine le théâtre, le cinéma, la télévision, la musique populaire et la mode.

Toutefois, si les jeunesissus de toute classe sociale sont très actifs dans la culture et les médias, le monde de la politique est toujours dominé par une élite issue des meilleures écoles privées.Il est bien sûr très ironique qu'à ce moment de libération des moeurs, MacMillan, figure très traditionnelle, soit à la tête du gouvernement, d'où cette impression d'uneclasse dirigeante en décalage total avec son époque.

A ce moment de l'histoire, peu de temps après la disparition de l'Empire et alors que la Grande-Bretagne a un rôlede plus en plus marginal sur la scène internationale, on a l'impression que les britanniques sont à la recherche d'une nouvelle identité qu'ils n'ont pas encore trouvé.Paradoxalement, cette recherche d'identité post-impériale stimule les artistes et fait naître l'abondance de films, de pièces et de romans. Deux nouvelles institutions théâtrales voient le jour pendant ces années là.

En 1961, Peter Hall, un grand metteur en scène anglais fonde la RSC (Royal ShakespeareCompany), une troupe permanente permettant de mettre en scène les pièces de Shakespeare.

Lorsque Hall prend la direction, il fait le choix audacieux de mettre lesacteurs peu connus dans les rôles phares. Création d'un théâtre national en 1963Le premier ministre Attlee avait promis un million de livres en 1948 pour créer un théâtre national subventionné par l'Etat mais le projet ne s'était jamais concrétisé.Un théâtre national est finalement fondé en 1963 au Old Vic Theatre.

The National Theatre déménagera 13 ans plus tard en 1976 dans un nouveau bâtimentmoderne sur la rive sud de la Tamise.

L'institution du National Theatre aura une forte influence sur l'avenir de la scène britannique.

Il symbolise une vraie transitionde la domination du théâtre commercial vers un théâtre au service du public, subventionné par l'Etat.

La RSC et le théâtre national représentent l'énergie créatrice dela jeune génération des années 60.

Aujourd'hui, The National Theatre met en scène des pièces classiques mais attache également beaucoup d'importance auxnouveaux dramaturges et aux pièces contemporaines. Genres et dramaturges des années 60. »