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Texte de Pascal: "Qu'est ce qu'aimer ?"

Publié le 22/02/2012

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Commentaire de texte de philosophie (Texte de Pascal) Ce texte est extrait des Pensées de Blaise Pascal. Dans ce texte, le philosophe va se demander ce qu' « aimer » veut dire réellement et s'interroger sur ce qui constitue la nature et l'essence même de l'amour. A travers un jeu de questions-réponses, Pascal va chercher à savoir ce que l'homme entend par « aimer quelqu'un ». Est-ce que ce sont les qualités qui nous plaisent chez l'être aimé qui font qu'on l'aime pour ce qu'il est et rien d'autre ? Ou est-ce qu'en revanche, ce n'est pas lui dans son être profond qu'on aime, mais seulement ses qualités apparentes, qu'on pourrait trouver chez quelqu'un d'autre et qui pourraient disparaître chez la personne qu'on aime, avec le temps et les accidents. Pascal va nous exposer sa thèse, pour lui ce n'est pas la personne que l'on aime en elle même, mais les caractéristiques qu'elle possède et qu'elle peut perdre. Cela sans pour autant cesser d'être la même personne précisément parce qu'elle ne se réduit pas à ses qualités. On peut alors se demander est-ce que l'amour véritable existe-t-il ? Pourquoi et comment aimons-nous les personnes que nous aimons ? Est-ce bien elles que l'on aime ou leurs simples caractéristiques ? Y aurai t-il alors un « moi » accessible à l'amour d'une autre personne ?
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« sans de leurs caractéristiques.

En effet, l'amour ne porte que sur des objets aimables.

Pour être aimable, un objetdoit avoir certaines caractéristiques, répondre à certaines exigences ou attentes.

Mais toutes les qualités que nousaimons chez l'autre ne se confondent pas avec ce qu'il est, donc avec son moi.Peut-on aimer ce moi ? Peut-on aimer une âme sans tenir compte de ses caractéristiques, sans y prêter attention ?Ce serait alors une âme indéterminée et abstraite, une simple substance.

Pascal répond lui que c'est impossible etque ce serait injuste.

Impossible parce que cela reviendrait à dire qu'on pourrait aimer une âme sans la connaître,indépendamment de ses caractéristiques, de ces défauts et de ses qualités.

Or, un amour désincarné, abstrait,séparé de ses qualités apparentes n'est pas possible.

En effet, l'amour n'est pas indifférent à ses objets, il n'existequ'en présence d'objets ayant des facultés précises.

Cela serait injuste de dédaigner les apparentes qualités quel'être humain essaie tellement d'atteindre, cela reviendrait à prendre le risque d'aimer un être qui n'a rien d'aimable.« On n'aime donc jamais personne, mais seulement des qualités.

» Cette phrase expose la thèse de l'auteur.

Le moide la personne qu'on aime reste étranger à l'amour qu'on croit lui porter.

Ce qu'on aime, c'est par exemple lecourage, l'humour, la beauté ou l'intelligence, mais pas le moi de la personne qui possède ces qualités.

L'autre n'estque le point de rencontre de ce que j'aime, mais sa substance, lui-même, n'a rien d'aimable.

Tant qu'il possède lescaractéristiques qui nous plaisent, on pensera l'aimer, mais dès qu'il les perdra, l'amour disparaîtra.

Le moi est doncignoré de l'amour.

Son objet est ce qui se trouve à l'extérieur du moi (physique, intellect…), ce qui graviteautour de lui sans jamais se confondre avec lui. Dans ce texte, Pascal détruit ainsi l'illusion qui consiste à croire que par-delà ses qualités, c'est celui qui les possèdequ'on aime.

Il nous dit également que le désir que nous avons d'être aimés pour ce que nous sommes intérieurement,et non pour nos qualités périssables et fugaces, est vain.

Le moi profond serai donc un caractère illusoire del'amour.De cette manière, Pascal conclut son texte en établissant qu'une moquerie courante est sans fondement : " Qu'onne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n'aime personne quepour des qualités empruntées." Les charges et les offices étaient des titres et des fonctions acheté par l'argent etnon pas par le mérite.Il est en effet assez courant de se moquer de ceux qui veulent qu'on les admire et qu'on les aime parce qu'ils ontdes responsabilités ou parce qu'ils ont des titres, des diplômes… On se moque de cette aspiration car cesresponsabilités ne justifient pas qu'on les aime puisqu'elles ne disent rien de leurs mérites propres, de leur valeur etde ce qu'ils sont en eux-mêmes hors de leur fonction sociale.Pascal insiste sur le fait que cette moquerie est sans fondement car vouloir être aimé pour ses responsabilités, safonction ou sa profession n'est pas moins absurde que vouloir être aimé pour ce qu'on est en soi-même.

Ce n'estpas nous qui sommes aimés, mais des caractéristiques que certes nous avons, mais avec lesquelles nous ne nousconfondons pas.

Une profession est aussi empruntée, c'est-à-dire étrangère à ce que nous sommes en nous-mêmes, qu'une caractéristique physique ou intellectuelle.

Pourquoi se moquer de ceux qui ont une fonction occupéesans mérite puisque l'amoureux ne valorise chez l'autre que les qualités extérieures et visibles ?En soutenant que nous ne sommes jamais aimés en nous-mêmes mais que nous le sommes toujours pour lescaractéristiques que nous possédons, Pascal peut donc soutenir qu'il n'y a rien de ridicule ou de choquant à vouloirêtre aimé pour ce qu'on n'est pas.Seulement, cette thèse ne vaut que si la distinction sur laquelle elle repose vaut est justifiée, à savoir la différenceentre le moi (substance de l'âme) et l'objet du moi (qualités, caractéristiques…).Cependant, on peut remettre en cause cette distinction.

Pourquoi distinguer d'un côté ce que nous sommesinvariablement et de l'autre ce que nous sommes de manière plus ou moins fugace? A savoir le permanent etl'éphémère.

Serait-il obligé que derrière nos qualités changeantes il y est un moi permanent? Pascal répond en disantque nous sommes toujours les mêmes, toujours là lorsque nos qualités disparaissent.

Mais pourquoi soutenir quenous ne sommes vraiment que ce qui en nous dure ? Ne sommes nous pas au moins autant nos qualités même sielles ne durent pas ? Qu'elles soient éphémères ne veut pas dire qu'elles sont extérieures à nous.On peut alors soutenir contre Pascal, que nous sommes notre moi serai nos qualité.

Et donc, comme ce sont nosqualités qui sont aimées, c'est bien nous en nous-mêmes, dans ces qualités qui sommes aimés.Qu'est-ce qu'aimer ? Ce n'est pas seulement aimer des qualités isolées et provisoirement présentes chez quelqu'un,mais aimer une personne, une personnalité formant un tout avec ses défauts et ses caractéristiques.

Or, si l'objetde l'amour représente cet ensemble, cette personnalité, c'est donc elle que nous aimons, comme un tout singulier,et pas des qualités auxquelles elle serait étrangère et empruntée. A la question de savoir si nous sommes aimés en nous-mêmes, ou si ce sont seulement les qualités périssables quenous possédons qui sont aimées, Pascal répond que ce sont ces qualités et non le moi qui sont l'objet de l'amour.Cette réponse, il la fonde sur la distinction entre la substance qu'est le moi et les qualités qu'il peut avoir.

Seules lesqualités sont aimables car elles sont éphémères, elles ne durent pas tandis que le moi, lui, est permanent etperdure.

Cette opposition radicale entre le périssable et le permanent est artificielle, et c'est là tout l'enjeu dutexte.

Pour Pascal, l'amour véritable est ce qui s'attache à la partie permanente de l'être aimé, devant ainsis'inscrire dans la durée.On peut cependant faire des objections sur cette thèse à caractère très scientifique : L'essence d'autrui ne changejamais, ce qui change ce sont les modifications de la personne au niveau de son corps ou de son âme, or, celles-cifond tout aussi bien parties de son essence.

Que l'amour ne dure pas n'implique donc pas nécessairement que ce nesoit pas nous qui sommes aimés.

On peut également considérer que l'amour peut évoluer et changer, la beautén'étant que l'apparence.

Or, ne peut-on penser que s'il existe une âme, celle-ci ne transparait dans les qualitésextérieures.. »

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