Texte de Nietzsche: l'origine de la conscience
Publié le 23/11/2019
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Tr aditionnellement, l'homme est considéré comme un être à part dans la nature, plus
évolué mais surtout plus digne que tout autre anim��- C'est la conscience qu'il a d'exister
qui lui conférerait un tel privilège.
Face à cette interprétation de la place de l'homme dans
le monde, Nietzsche se veut méfiant et critique : dans ce texte, ce phi losophe allemand du
XIXe siècle entend au contraire montrer en quoi la conscience est superflue.
Da ns une première partie de cet extrait (du déb ut du texte à «s uper flue »), Nietzsche
commence par constater que nous ne pou rrions sans doute pas survivre si nous n'avions
pas conscience de nos actes et de nos pensées.
Cette analyse l'amène (de « Le fait que
no s act
es
» à « ce qu'il pens ait ») à expliquer pourquoi nous sommes des êtres doués
de conscience.
Il avance alors l'idée selon laquelle celle-ci n'est en vérité qu'une partie
négligeable de nous-mêmes, et que c'est sur la base de cette thèse qu'il faut rechercher
l'origine de la formation, chez l'homme, de la conscience (de « Mais la pen sée» jusqu' à
la fin du text e).
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Nietzsche entend remettre en cause une conception généralement admise par les
hommes et par les phi loso phes .
Il y af firme que nos pensées, nos sentiments, nos sensa
tions, nos désir
s et
l'ens emble de nos actes pourraient tout aussi bien exister sans que
nous en ayo ns conscience.
Il s'op pose ainsi, notamment, à certains penseurs antiques
et à Des cart es, ce «p hiloso phe ancien » qui prétendait que, si nous avons conscience
d' existe1r nous avons ipso fa cto conscience de tout ce qui constitue notre existence,
de notre essence.
En effet, pour Descartes par exemple, puisqu'avoir conscience signifie
sa voir que l'on sait, il ne saurait y avoir d'ombre, d'opacité dans la conscience.
Nietzsche,
critique voire provocate ur, réfute cette thèse traditionnellement admise, en envisageant
au contraire que nos pensées et nos actes pourraient ne pas être conscien ts.
En ce sens, le mot conscience désigne le fait d'a voir conscience de quelque chose, c'est
à- dire se rendre compte de la présence d'une chose hors de nous ou en nous-mêmes
(nos sentiments, par exemple ).
C'est sur la base de cette hypothè se que Nietzsche va
considérer que la conscience est « su perflue ».
C'est là une façon radicale de s'opposer
à l'idé alisme et rejoindre, en un sens, la tradition sceptique.
Il est en effet pos sible de
rapprocher cette position de celle de Hume, pour lequel l'idée du « moi », d'un sujet
conscient identique et substantiel, n'est qu'une fiction créée par l'homme, mais sans
réelle consistance.
Autrement dit, l'identité du sujet au cours du temps, qui est directe
ment liée à la conscience, serait le moyen de responsa biliser les hommes, afin de pouvoir
éventuellement les condamner ..
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