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Texte de Nietzsche : A tout prendre les méthodes scientifiques ...

Publié le 09/12/2011

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nietzsche

Les ingénieurs d'aujourd'hui conçoivent des objets de plus en plus performants permettant d'augmenter notre confort. Sont-ils pour autant des scientifiques ? Oui car nous pensons que la science a pour but de répondre aux problèmes liés aux besoins. Dans ce rôle là ; les méthodes scientifiques ne sont que des conditions de départ ou des moyens pour chercher l'innovation qui rapportera un résultat avantageux. L'idée dominante voit donc l'intelligence et l'instruction comme des conditions suffisantes de l'esprit scientifique.  Cependant dans ce texte, Nietzsche dit : « des gens intelligents peuvent bien apprendre tout ce qu'ils veulent des résultats [...] l'esprit scientifique leur fera toujours défaut «. Autrement dit l'intelligence et l'instruction des théories sont des conditions insuffisantes pour former un esprit scientifique. Néanmoins elles sont suffisantes pour former des fanatiques. La formation de l'esprit scientifique reposerait selon l'auteur sur l'apprentissage des méthodes car on ne nait pas scientifique on le devient. La science a besoin de douter pour progresser, la remise en question des anciennes théories permet bien souvent de perfectionner la précédente. C'est le cas d'Einstein qui en proposant la loi de la gravité universelle a approfondi celle de Newton. Les réponses à des questions antérieures sont donc bien le point de départ de nouvelles questions, de nouveaux problèmes et où la méthode sera la condition de départ. Alors comment devient-on scientifique ?

nietzsche

« résultats suite à de longs calculs mais celui qui développe des méthodes et un raisonnement scientifiques.

Méthodesqui bloquent chez l'être humain les problèmes de superstition et d'absurdité.

Mais alors qu'est qu'un problème ?Toujours selon l'auteur un problème ne va pas de soi il doit être posé.

De nos jours, les problèmes sont hérités desméthodes scientifiques et non de la vie quotidienne.

Les méthodes permettent de ne jamais oublier que tous lesrésultats d'une recherche ne sont que provisoires et partiels.

Ces méthodes permettent de les remettre en causepour poursuivre la recherche incessante de vérité qui caractérise la science, quand l'opinion elle se contente derésultats avantageux.

Il faut cependant bien distinguer les problèmes récurrents du quotidien et ceux des véritablesscientifiques.

Dans le premier cas il s'agit des besoins vitaux propres à l'être humain, ils sont liés à la sécurité.

Alorsque dans l'autre il s'agit de penser le problème, c'est-à-dire à être capable de l'expliciter afin qu'il ne soit plus unproblème.

Là est l'esprit scientifique, il faut avant tout être capable de comprendre les origines du problème et,grâce aux méthodes le définir afin qu'il n'en soit plus un.Que sont les méthodes si ce ne sont pas des résultats ? Nietzsche disait : « les méthodes scientifiques sont unaboutissement de la recherche au moins aussi important que [...] ses résultats » En d'autres termes, ce qui comptepour un vrai scientifique n'est pas le résultat, bien que découvrir celui-ci soit jouissif, mais comment, Moi,scientifique, ais-je réussi à arriver jusque là.

Quel raisonnement se cache derrière ce résultat explicité là devant moi? La méthode est une manière d'essayer de voir le phénomène autrement de manière à sortir de l'évidence.

Lafinalité n'est plus alors le besoin.

Ce sont alors les méthodes scientifiques qui permettent de construire un problèmeet de montrer l'insuffisance du résultat.

Faute de méthode, on reste définitivement enfermé dans la théoriedominante.

Les méthodes nous ont appris que les limites de notre connaissance : nous ne pourrons pas atteindre leréel. Avant de se lancer dans la recherche de méthodes, tout scientifique a observé un phénomène et en a tiré deshypothèses qu'il tente de vérifier.

Mais alors comment ne pas penser par hypothèse si on doit avancer dans lascience à tâtons.

Qu'est qu'une hypothèse ? Une hypothèse est une construction de l'esprit qui vise à expliquer unphénomène.

L'esprit scientifique sait que ce n'est qu'un résultat provisoire, qu'il va devoir s'exercer à réfuter, c'est-à-dire dont il va devoir trouver les limites, pour construire une nouvelle hypothèse plus générale.

Or l'hypothèse n'ade signification que si elle est vérifiable.

C'est la contradiction avec l'expérience qui rejette les théories anciennes.Et une fois trouvé le résultat doit se plier à l'expérience pour être valider.

Claude Bernard disait : « toute l'initiativeexpérimentale est dans l'idée car c'est elle qui provoque l'expérience ».

Cependant une fois un résultat trouvé, est-ilcapable de remettre en cause les fondements même du pourquoi il cherchait ? Selon Nietzsche la réponse est non.

Ilest impossible de se remettre seul en cause et de se dire: « Et si je faisais fausse route dès le début.» Quelle estcette « méfiance instinctive » dont parle l'auteur ? Un homme intelligent ayant appris des théories scientifiquescomplexes a forgé son opinion ainsi que son instinct qui verrouille désormais son esprit.

Il n'est plus capable, malgréson intelligence, de penser autrement, il n'a plus de recul possible.

Il ne peut mettre en doute ses connaissances.

Ordisait l'auteur : « Les convictions sont des prisons ».

Ainsi il est assuré de détenir la vérité, son instinct le pousse àla certitude.

Il sombre peu à peu dans l'opinion.

Contrairement aux préjugés, la démarche scientifique n'a riend'assuré.

Il lui faut au contraire beaucoup de méfiance pour se mouvoir et progresser.

Car loin de la certitude quimet un terme aux recherches, la science a besoin du doute permanent pour poursuivre sa quête de vérité, celle duréel.

La vérité d'une théorie scientifique est donc toujours relative.Alors comment comprendre que la garantie de l'esprit critique passe par l'apprentissage des méthodes scientifiques ?On peut alors se demander ce que sont les méthodes scientifiques.

Les scientifiques se remettent toujours enquestion, et le résultat qu'ils trouvent amène une autre interrogation.

Les méthodes scientifiques d'aujourd'hui sontelles-mêmes le fruit des méthodes scientifiques précédentes.

Si les scientifiques ne se remettaient pas en questionet n'essayaient pas de faire avancer les choses, les résultats ne seraient pas améliorés, et le mode de penser seraitlimité voir complètement emprisonné.

C'est pourquoi la recherche est autant recherche de méthode que de résultat.Nietzsche disait d'ailleurs : « Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou.

» Un homme apprenant lesméthodes sera plus à même de se remettre en question, cependant « un long exercice » peut lui faire perdre cetesprit critique qui caractérise le scientifique.

L'énergie dépensée à la recherche de vérité empêche tout homme dese convertir pleinement à sa quête et vient un moment où le manque de résultat influe le chercheur qui ne peutfaire autrement que se résigner.Selon Nietzsche le fanatique est celui qui ne se pose aucune question et ne remet aucun résultat en cause, leuresprit est trop fermé pour admettre les méthodes à l'origine de ces résultats.

Dans ce cas pouvons-nous dire queNietzsche était un visionnaire ? Nietzche est un philosophe du XIX siècle qui défend dans cet extrait l'apprentissagedes méthodes scientifiques car celles-ci évitent la formation de fanatiques.

L'instruction aux théories scientifiques ases limites car elle ne permet pas la remise en cause des résultats.

Il manque l'esprit critique, rempart à la formationde fanatiques dévoués à la science.

Nietzsche dit qu'il ne faut pas oublier les méthodes scientifiques car si nous lesoublions, nous formerons plus de techniciens que de réels scientifiques capables de recherche fondamentale.

Or sinous ne nous mettons plus à penser par nous-mêmes alors nous ne pourrons qu'accentuer le poids nos chaînes.Nietzsche disait d'ailleurs : « Celui qui sait commander trouve toujours ceux qui doivent obéir.

» C'est en ne faisantpas l'effort de penser par soi-même que l'on devient fanatique, car on ne défend plus qu'une seule idée que l'onpense bien meilleure à toutes les autres.

En effet, le fanatisme est l'attitude de celui qui croit de façon aveugle, àune idée et qui se comporte en conséquence.

La conviction est telle qu'elle le rend incapable de juger par lui-mêmeni d'envisager toute autre option que la sienne.

Nietzsche dit que le problème vient des gens intelligents qui limitentla remise en question des autres car ils veulent que l'on approuve que leurs idées, c'est comme cela que les gensintelligents rendent les personnes qui les écoutent fanatiques.

Cela va dans le sens d'un enjeu démocratique etsocial plutôt que d'aller vers un enjeu fanatique et donc dictatorial.

Alors comment le peuple allemand a-t-il pu selaisser influencer en sachant cela ? Il faut tout d'abord resituer le contexte : La montée du nazisme est due à laconjonction des deux crises, l'une politique et l'autre économique, les fonds américains sont retirés après le Jeudi-noir.

En 1936, quatorze millions de personnes sont au chômage.

On peut alors considérer que l'adhésion a un parti. »

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