Texte de Hegel sur le devoir de bienfaisance
Publié le 09/11/2012
Extrait du document


«
parle d’un « droit à la vie ».
Ainsi, le pauvre a droit à la santé et à tout ce qui est nécessaire pour vivre.
Ce
qui fait partie des droits de l’homme, de chaque homme.
Ce droit s’e xerce eu égard à la communauté.
Si le pauvre a droit à la vie, ce la veut dire que la vie
du pauvre est un de voir pour les autres.
Le droit du pauvre s’ exerc e donc vis -à -vis de l’homm e e n général,
de la communauté humaine.
On peut ainsi tracer autour de chaque individu une série de cercles
conc entriques, représentant autant de communautés, de la plus p etite à la plus grande, dans lesquelles
l’individu e st inséré : famille, colle ctivité locale, communauté politique, huma nité universelle.
Le devoir d’assi stance se s’applique à l’individu que comme me mbre d’un corps politique.
Le
pauvre est alors pris en charge par la famille, le clan, le village.
Il l’est en enfin e t surtout par l’État : celui -
ci prélève des impôts sur les citoyens et en redistrib ue une par tie aux indigents.
(R.M.I.) C’ est
l’admin istration qui r edistribue l’arg ent issu de l’impôt à c eux qui répondent aux critèr es requis pour
recevoir l e R.M.I
Hegel propose de remplacer la charité privée par une assistance organisée par l’État, la mendicité étant
remplacée par des démarches auprès de l’administration compétente.
Donc, pour Hegel, refus er de fair e
l’aumône n’est pas pr euve d’égoïsme ou d’avarice : il y aurait dans cette attitud e le pressentiment du
caractèr e collectif du d evoir à l’égard des pauvres.
Comment l’État peut -il libérer chacun d’entre nous de l’asservissement à son bienfaiteur ? Il est
e nt endu que l’aumône asservit ce lui qui la reçoit.
M êm e si le pauvre n’a aucun droit sur moi, et si je n’ai
pas de de voir part iculier à son égard, tout geste de bi enfaisance individuelle est-il pour autant condamné ?
Heg el n e dit rien d e te l.
Tout efois, à la lumière du texte, on peut compr endre les limites de la générosité
priv ée.
Si le pauvre n’a aucun droit sur moi, c’est donc libr em ent que je lui viens en aide.
Autant dir e que
pour sa vie et sa mort, il dépend du bon vouloir de ceux qui l’assi ste nt.
Nous voyons que la charité asservit
les indi vidus les uns aux autres.
C’ est encore plus flagrant quand un riche fait vivre s es « pauvres » :
quand la vie d’un homme dépend du bon sentiment d’un autre, qu’y a -t- il sinon de l’esclavage ?
Si le don est gratuit, ne répondant à aucun devoir, je dépends de la bonne volonté d’autrui.
Je ne
veux donc pas reconquérir l’indépendance que je perds qu’en faisant à mon tour un don à celui qui m’a
donné.
Ainsi, dans le don, je ne suis pas seulement tributaire de la volonté d’autrui, mais je suis placé en
position d’infériorité : je suis redevable, obligé.
Or, précisément, le pauvre n’a pas les m oyens de
s’acquitter de sa dette.
Il ne peut s’en acquitter qu’en vouant une reconnaissance éternelle à son
bienfaiteur, par quoi il accentue encore sa dépendance.
Nous découvrons donc à quel point l’exercice de la
bienfaisance est délicat.
Elle risque tou jours d’être humiliante ; elle doit se cacher : on fait passer le geste
gratuit pour un dû ou pour un service anodin – « que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite », dit
l’Évangile selon saint Matthieu (VI, 3 -4) au sujet de l’aumône.
Cette dépendance d’individu à individu disparaît quand l’État s’occupe d’assister les pauvres.
Non
seulement le bienfaiteur est libéré des sollicitations du pauvre, mais ce dernier est délivré de l’emprise de
son bienfaiteur.
D’abord, parce qu’il n’est plus asser vi à une ou plusieurs personnes particulières.
Ensuite
parce que ce qui est à l’échelle privée était un geste de générosité, devient, au niveau de l’État, un acte de
justice.
Pour Hegel, l’assistance des pauvres par l’État n’est pas un acte apparenté à la charité d’un
individu.
Il s’agit d’un devoir qui répond au droit des pauvres à l’existence.
D’une manière générale, nous comprenons que l’instauration d’un État substitue à l’arbitraire des
relations particulières des rapports réglés sur le droit et la justice.
Ainsi, à la vengeance de celui qui veut
régler ses comptes personnellement, la médiation des institutions (force de l’ordre, tribunaux, prison,…)
substitue des rapports de justice.
De même, cette autre forme d’arbitraire qu’est la largesse est remplacée
par des rapports fixés par le droit.
Comment l’État doit- il lutter contre les mécanismes qui engendrent la pauvreté ? Loin de
mini miser le rôle de l’État, on doit plutôt l’accroître.
La fonction de la communauté politique n’est pas.
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