Temps et changement ?
Publié le 14/03/2004
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«Y aurait-il un temps», selon
le mot de d'Alembert, «s'il n'y avait rien du tout ?» (Essai sur les
éléments de philosophie, 1759-1767). Ou bien, pour le dire un peu autrement
: y aurait-il un temps dans un univers immuable, ne comportant pas le
moindre changement ? Aristote, comme Platon, répondent à cette dernière
question par la négative ; mais ce n'est pas le cas de saint Augustin.
Platon :
le temps, « image mobile de l'immobile éternité »
«Les jours et les nuits, les mois et les saisons n'existaient point avant la
naissance du Ciel, écrit Platon dans le limée, mais leur naissance a été
ménagée, en même temps que le Ciel a été construit». Ce sont là les
divisions du temps qui, en tant que telles, ont partie liée au changement,
et ne peuvent nullement s'appliquer à l'immobile éternité (Platon, ibid.).
Aristote :
le temps, «nombre du mouvement»
On ne peut concevoir un temps antérieur au mouvement, ni un temps
indépendant du mouvement, déclarera Aristote (-384 - -322). Le temps peut
donc être défini, selon lui, comme «le nombre du mouvement selon l'avant et
l'après» (Physique, N, 11). Le temps serait ainsi ce qui nous permet de
mesurer le mouvement selon la dimension du successif Et c'est parce que le
mouvement est éternel que le temps l'est aussi.
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