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Témoin l'immortalité individuelle de l'âme qu'Albert soutient vigoureusement contre Averroès;

Publié le 21/10/2012

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Témoin l'immortalité individuelle de l'âme qu'Albert soutient vigoureusement contre Averroès; si l'on admet en effet avec Aristote que la matière est le seul principe d'individuation, il est impossible de soutenir philosophiquement l'idée d'une destinée individuelle post mortem pour chaque âme ou chaque intelligence humaine. Aussi Albert cherchera-t-il un principe d'individuation à l'intérieur de l'intelligence elle-même: il distinguera l'intellect possible, sorte de donnée initiale brute, qu'il nomme (d'après Proclus) une « hyliathis « ou quasi-matière, et l'intellect agent, lumière venue de Dieu, qui ne nous appartient donc pas, et qui façonne l'intellect possible. C'est sur ce dernier, une fois qu'il aura été conduit de puissance en acte par l'intellect agent, que reposera l'immortalité individuelle. Il était naturel que cette oeuvre si variée exerçât une influence durable, et sans parler de saint Thomas, on peut, de fait, en suivre les traces jusqu'aux grands mystiques rhénans, Maître Eckhart et Nicolas de Cues. (M.C.) SAINT THOMAS (1225-1274 après J.-C.) (Voir page 114.) KILWARDBY Robert (1200-1279) né en Angleterre, mort à Viterbe, écolier d' Oxford, puis de l' Université de Paris où il fut reçu maître ès arts, fut maître de théologie à Oxford en 1261, date où il devint provincial des dominicains d'Angleterre. Il fut nommé archevêque de Cantorbery en 1272 et cardinal-archevêque de Porto en 1278. Emule de saint Bonaventure, il fit condamner en 1277 la thèse thomiste de l'unité de la forme. SIGER DE BRABANT (1235-1284) fut l'un des promoteurs de l'Averroïsme latin à la Faculté des Arts de Paris. Ce mouvement — qui fut par deux fois condamné — représentait la négation de l'effort de la Scolastique pour accorder foi et raison. Non que Siger ait professé, comme on l'en a accusé, la doctrine de la double vérité : au contraire d' Averroès, il affirmait que la foi procure une certitude supérieure à celle de la raison. Philosopher, c'était, pour lui, étudier la philosophie d'Aristote qu'il enseignait à ses élèves sans se préoccuper de l'accorder avec la théologie. La raison aboutit à des conclusions qui contredisent la Révélation : éternité du monde, unité de l'intellect agent, etc... De Aternitate Mundi, De Intellectu, etc... Mais, en se délimitant ainsi par rapport à la foi, la philosophie n'affirme-t-elle pas son autonomie, se définissant comme philosophie naturelle, qui poursuit ses fins propres et prétend se suffire ? ( H.D.) HENRI DE GAND ( ?-1293) L'ouvre d'Henri de Gand, maître de théologie à l' Université de Paris, fut longtemps méconnue : Quodlibeta, Summa Theologica. La réflexion ne part pas du monde sensible, mais de la notion d'être, où Henri distingue l'être par soi, l'être divin, conçu comme « quelque chose qui est l'être même «, en qui l'essence est identique à l'existence, et l'être possible, « ce à quoi l'être peut convenir «; conception que critiquera Duns Scot. Henri nie que l'essence soit distincte de l'existence : car Dieu ne connaît l'essence des êtres possibles qu'en tant qu'il consent librement à leur conférer l'existence. Pensée inspirée d'Augustin et d' Avicenne et qui témoigne de la réaction contre l'Aristotélisme et le Thomisme....

« qui, par définition, fait fi de tout accom­ modement et place l' lwmme si haut qu'à la limite elle le déshumanise.

MAURICE DE GANDILLAC DUNS SCOT Jean (r274-r3o8) (Voir page r 20.) OCCAM Guillaume d' (r270-1347) (Voir page 124.) BURIDAN Jean (r3oo-r358) De l'âne auquel il doit sa popularité, on ne trouve aucune trace en ses écrits.

Né à Béthune, Buridan fut recteur de l'Uni­ versité de Paris.

Son nominalisme ne Fut sans doute pas très orthodoxe, et il condamna le scepticisme de son maître Guillaume d'Occam.

L'intérêt essentiel de son œuvre réside dans ses études de philosophie naturelle : Questions de Physique, etc...

Avec lui la critique nominaliste s'attaque aux principes de la dynamique aristotélicienne.

Contre Aris­ tote, Buridan démontre que le moteur NICOLAS DE CUSE (1401-1464) (Voir page 128.) MARSILE FICIN (1433-1499) fut distingué par Cosme de Médicis, et étudia à Florence.

Il traduisit l'œuvre de Platon et exerça une grande influence sur les « nobles esprits » - philosophes, artistes et politiques -qui fréquen­ taient l'académie platonicienne de la villa Careggi.

Si Ficin demanda à la philosophie de seconder la prédication religieuse (la Theologia Platonica emprunta au Phédon les preuves de l'immortalité de l'âme), il semble qu'il ait retrouvé, par delà le néoplatonisme, l'intention prtifonde de Platon : à nouveau la réflexion prend l'lw mme pour centre, être paradoxal qui, par son âme « créée pour l'infini », échappe au monde qu'habite son corps.

L'homme est sujet, « Dieu sur terre », et la vie humaine acquiert une valeur nouvelle : le mysticisme n'introduit plus à la seule contemplation et au renoncement, mais à l'activité créatrice, aux sciences, aux arts, à la philosophie, par où l'homme s' ifforce de ressembler à Dieu, de se trouver en lui.

( H.D.) VINCI Léonard de (1452-1519) nous a laissé d'innombrables Carnets qui témoignent d'une curiosité univer­ selle, d'une exigence qui ne se satisfait que d'interrogations : énigme nourri­ cière, irremplaçable objet de méditation.

Si l'on a quelque peu exagéré l'impor­ tance de l'œuvre scientifique de ce technicien, expert en de multiples domaines, il est sûr que de tels travaux ne repré­ sentaient à ses yeux que la préparation indispensable à l'exercice de la peinture, dont Valéry a dit qu'elle lui tint lieu de philosophie.

Sans doute : mais point imprime au mobile un élan (impetus) qui permet au corps mû de continuer à se mouvoir de lui-même dans la même direction.

Critique d'inspiration réso­ lument mécaniste, où l' iffort pour définir les données fondamentales du mouvement des corps annonce la physique galiléenne, et dont Copernic et Léonard recueilleront l'éclw à travers Albert de Saxe.

( H.D.) ALBERT DE SAXE (?-r39o) était recteur de l'Université de Paris en 1353.

Dans le Questiones super octo physicorum libros et dans le In libro de Codo et Mundo, il énonce d'une manière nouvelle le pro­ blème de la mécanique céleste : « La terre se meut et le ciel est en repos ».

Il mourut évêque d'Halberstadt.

ORESME Nicolas (vers 1330-1382) originaire du Calvados, fut étudiant à Paris en r 348, Grand Maftre du Col­ lège de Navarre en 1356 et doyen du chapitre de Rouen en 1361.

Il traduisit Aristote pour le compte de Charles V et vulgarisa en langue française l' hypo- LA RENAISSANCE de cette philosophie à laquelle songeait Valéry.

Léonard vieillissant renonça à mener à leur terme ses entreprises, ses travaux de peintre : peut-être se souciait-il moins de faire œuvre que de remonter, à travers l'activité picturale, aux ori­ gines mêmes de l'expérience et de la réflexion, pressentant que l' lwmme doit feindre de se détourner du monde, risquer l'égarement,pour parvenir à voir.( H.D.) PIC DE LA MIRANDOLE ( 1463- 1494) ne pouvait que déplaire aux théologiens : l'influence de Ficin se combinait en lui à celle de Savonarole, et ses Thèses de 1486, son Heptatus proposèrent de l'Ecriture une interprétation allégorique inspirée de la Cabbale et d'Averroès.

Dans le De Ente et Uno (1491) s'exprime le mysticisme le plus intran­ sigeant, mais Pic, quoi qu'on en ait dit, était fort éloigné du Panthéisme.

De son maître Ficin, il avait hérité l' émerveil­ lement devant le monde et le phénomène humain : l'homme est capable de com­ prendre tout, mais étranger par là même au monde qu'il habite, il ne saurait y trouver le bonheur.

Pic critique l' astro­ logie que pratiquait encore Ficin : l'lwmme échappe au Fatum; nul rôle ne lui est assigné, et il n'a d'autre réalité que celle à laquelle il accède par lui­ même, par un effort qui ne connaît pas de terme.

Nostalgie essentielle qui fait la grandeur de l'âme humaine, signe de la présence en elle de l'infini.

( H.D.) POMPONAZZI (r462-1525) enseigna à l'Université de Padoue, où la protection de l'Etat vénitien lui per­ mettait de s'exprimer en toute liberté.

Liberté dont il avait grand besoin : thèse de la nouvelle mécanique céleste dans son traité Du ciel et du monde.

Avant Descartes, Oresme inventa l'emploi des coordonnées du géomètre.

Il mourut évêque de Lisieux.

AILLY Pierre d' (r350-1420) « La philosophie d'Aristote mérite plutôt le nom d'opinion que celui de science », écrivait le cardinal Pierre d'Ailly, chancelier de l'Université de Paris, et qui nous a laissé de nombreux écrits intéressant la philosophie, la logique, la physique, où l'influence de Guillaume d'Occam est prépondérante.

L'évidence comporte des degrés et la pensée se meut dans le probable : il est impossible de démontrer l'existence de Dieu, celle même du monde extérieur.

Seule la Foi transforme la probabilité en certitude.

Pierre d'Ailly ne prétend pas renverser la vision aristotélicienne du monde, mais seulement en marquer les limites : toutes clwses dépendent en effet de l'absolue liberté de Dieu, dont « la volonté n'a aucune raison pour laquelle elle est déterminée à vouloir ».

( H.D.) ne cherchait-il pas à définir l'lw mme, à le situer, hors de toute référence à la Révélation ? Il n'est même plus question pour lui, comme pour Ficin et Pic, d'interroger l'âme sur elle-même, de la saisir dans son inquiétude essentielle.

L' lwmme est un être de chair dont l'âme est inséparable du monde sensible et comme lui périssable (De immorta­ litate animre).

Car la pensée ne s'exerce qu'au contact du sensible et l'homme est défini par les liens spécifiques qui l'unissent au monde : soumis à la loi du Tout, au Fatum (De Fato), il doit vivre, agir, en fonction non pas d'un idéal transcendant mais des fins propres à son espèce, l'humanité.

(H.D.) ÉRASME ( 1464-1556) exerça sur son temps une véritable domi­ nation intellectuelle.

Outre l'édition de textes anciens, lettres et pamphlets cons­ tituent l'essentiel de l'œuvre de cet esprit indépendant, ami des Grands et qui haïssait les prtifesseurs et les « bar­ bares », ignorants de la culture (cf.

1 'Antibarbarus).

Les historiens sont injustes envers lui, qui ne lui reconnais­ sent ni la qualité d'érudit, ni celle de penseur.

En fait, Erasme est l'un des premiers esprits modernes, et cela par la multiplicité même de ses activités.

L' lwmme ne doit pas chercher à échapper à sa condition, à ses limites, mais à se connaître tel qu'il est dans sa diversité, dans son unité essentielle.

La connais­ sance de soi passe par celle des autres, et la métlwde est toute d'ironie.

Métlwde de connaissance et de critique à la fois : ainsi l'Eloge de la Folie distingue entre la « folie » qui nie l'humain et celle qui est condition même de l' exis­ tence humaine.

( H.D.) g8r. »

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