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Surveiller et punir (II-Punition ; 1- La punition généralisée) de Foucault

Publié le 20/10/2011

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foucault

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle : protestations contre les supplices. Il faut punir autrement  car il y a danger à ce que le pouvoir punisse par la peine capitale. Le peuple est alors habitué « à voir  ruisseler du sang « et ne voit que cette façon pour se venger de la tyrannie du pouvoir. Un des  mécanismes fondamentaux du pouvoir absolu est le fait que le bourreau sert de lien  entre le  souverain et le peuple. Quand on punit le « pire des assassins «, il est nécessaire de respecter son  humanité, ce qui fait la nécessité de réformes. Une pénalité « adoucie « est revendiquée : une  pénalité dans la mesure et l’humanité.

foucault

« religion grecque était exempte de dogma­ tisme et le prêtre grec n'était pas un théo­ logien.

Il accomplissait des exercices tra­ ditionnels, mais les paroles qu'il pronon­ çait ne provenaient pas d'une révélation divine.

Le peuple grec ne s'est jamais courbé sous la domination d'une caste cléricale.

Le service, qui s'organisait auprès d'un sanctuaire, n'était pas l'affaire d'une classe particulière : c'était un droit du peuple tout entier.

Chaque citoyen pouvait acl­ ministrer un lieu saint et accomplir les exercices du culte.

S'il y eut des prêtres spéciaux, affectés à l'entretien d'un sanc­ tuaire déterminé, il ne s'agissait que d'une fonction éphémère, détenue pour un temps et par voie d'élection.

Il n'y eut jamais, comme en Egypte et en Chaldée, des prê­ tres et des mages qui recherchèrent une domination toujours plus pesante sur les autres groupements civils et qui, par l'im­ mixtion de la métaphysique dans la poli­ tique, se transformèrent de ministres du rulte en maUres et soumirent les Ames aux lois d'une hiérarchie.

Il n'y eut pas, si l'on peut dire, dE c corporations » de prêtres, et il n'y eut jamais une concentration de l'autorité re­ ligieuse dans la personne d'un Pontife.

Il n'y eut jamais une c Eglise » indépen­ dante, à cOté du pouvoir civil, et la Grèce ne connut jamais l'opposition entre l'Eglise et l'Etat.

L'esprit grec n'était pas porté vers le surnaturel.

Son horizon ne dépassait guère tout ce qui est contingent, probable et contrôlable.

Les Grecs détournaient leurs pensées de l'Irréel et de l'Infini, et vivant d'une vie positive, ils abhorraient les mystères de l'Au-delà.

Un instinct naturel a poussé le peuple grec à dégager, des choses et des idées, l'élément purement rationnel; et il se pré­ sente devant l'Histoire comme le peupie des lumières et du scepticisme.

Le régime familial et sa désagrégation.

Le < Gènos ~ La famille était un groupe qui réunis­ sait tous les descendants d'un même an­ cêtre et obéissait à un même chef.

Ce chef avait alors les pouvoirs les plus étendus : il avait le droit de régler seul les exercices du culte familial.

Sans ap­ pel, il rendait la justice, 'pouvait con- damner à mort, vendre en esclavage ou exposer les enfants.

Il veillait au maintien de la morale familiale.

Il avait pour mission d'éli­ miner toute trace d'individualisme la rébellion des enfants, l'adultère, l'oisiveté, l'homicide.

Le patrimoine était constitué par l'en­ semble des biens de la famille, propriété collective, indivisible e,t inaliénable.

L'économie familiale était une économie fermée, une autarcie basée sur le travail de la terre.

Le travail était alors une occu­ pation noble, et personne ne se dégradait en accomplissant les besognes les plus humbles.

La piraterie ou le brigandage, exercés contre des familles voisines, étaient des travaux parfois nécessaires et souvent conseillés par le chef suprême.

Un certain droit interfamilial, cependant.

avait peu à peu pris naissance et avait ins­ tauré un modus vivendi entre voisins.

Des ententes de bon voisinage s'étaient formées.

Des familles contractaient alliance entre elles pour former une phratrie; plusieurs phratries constituaient une tribu.

Ces al­ li.ances étaient durables, ou seulement oc­ casionnelles, pour une entreprise détermi­ née, par exemple pour une guerre.

Naissance de l'Individualisme Ce régime très rigide va progressivement se désagréger quand l'exploitation du sous­ sol nécessitera un supplément de main· d'œuvre.

Le jour où une famille se trou­ vera dans l'obligation de faire appel à des ouvriers étrangers, l'esprit de collectivité sera battu en brèche par l'individualisme.

Les nouveaux venus sc plient de mau­ vaise grAce à la dictature du père de fa· mille.

Ils donnent le mauvais exemple.

Des indépendants prennent la fuite .

.

Des bâtards protestent contre l'inégalité qui les frappe.

A cela s'ajoutent des besoins nouveaux, .e goût d'un certain confort, qui donnent nais­ sance à une vie plus individuelle.

L'éco­ nomie familiale se transforme : lentement se constitue une propriété individuelle.

Les membres du gènos sortirent de l'indivi­ sion; chacun reçut son lot (kléros) par ti­ rage au sort, et le sol se hérissa de bornes, de barrières et de palissades.

L'esprit familial se défendit longtemJI• encore.

Le gènos conserva un droit < émi­ nent » sur les terres ainsi partagées,. »

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