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Sur quoi se fonde le sentiment d'identité

Publié le 12/04/2005

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Néanmoins, cela ne rend pas compte du sentiment de notre propre identité, ce qui ouvre la question de l'identité personnelle.   3. Il faut donc admettre que le sentiment d'identité n'est que le sentiment de l'identité du sentiment, donc, la conscience de soi.   ·                     Il peut remarquer avec Hume dans le Traité de la nature humaine que lorsque je « pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi-même, je tombe toujours sur une perception particulière ou sur une autre...Je ne parviens jamais, à aucun moment, à me saisir moi-même sans une perception et je ne peux jamais rien observer d'autre que la perception ». Le moi est donc une fiction. Donc, même le sentiment de l'identité personnelle ne permet pas de trouver une unité substantielle derrière les variations.   ·                     Reste qu'il faut rendre compte de l'identité du sentiment, ce qui fait que le sentiment est bien un même sentiment, même si on accorde que ce n'est pas parce que c'est le sentiment d'une même chose.   ·                     Nous pouvons alors tenter d'approcher la question de l'identité personnelle à partir de la conscience, comme l'admet Locke dans l'Enquête sur l'Entendement Humain Livre II chap. XXVII § 23 : il prend exemple d'un homme qui serait une personne le jour et une autre personne la nuit (Castor et Pollux).

 

Vouloir fonder le sentiment d'identité, c'est chercher aux moins deux choses : la cause qui permet de justifier les attributions d'identité, donc justifier le découpage que nous faisons du monde objectif, mais aussi l'élément originaire du sentiment de notre identité, qui fait que nous nous pensons comme individu parmi d'autres. De ce point de vue, il nous faudrait supposer que l'identité, entendue tout autant comme permanence dans le temps que singularité, nous est donnée sous la forme d'un sentiment, donc d'une connaissance confuse, à éclaircir. Mais c'est ne pas voir que l'idée même de sentiment présuppose l'identité. Autrement dit, le sentiment d'identité, comme tout sentiment, présuppose l'identité du sentiment. Dès lors, il y a une circularité impliquée dans l'expression "sentiment d'identité" qui indique que toute identité devrait renvoyer à un sentiment, lequel devant référer à une identité qui le constitue (comme objet / contenu du sentiment ou sujet / substrat de ce sentiment). Le problème est donc là : l'identité d'une chose ou d'une personne (excepté, peut-être, soi-même) n'est jamais connue par elle-même, mais toujours sentie confusément. Mais d'un autre côté toute sentiment doit être rapporté à quelqu'un qui sent. Le sentiment d'identité se fonde-t-il alors dans l'unité d'un objet ou bien, injustifiable, n'est-il que l'expression d'un sujet ?

 

« de l'unité de l'objet, c'est à dire de sa substance, laquelle est une certaine force qui maintient unifiée sespropriétés. · Transition : cependant, cela présuppose un univers dans lequel nous postulons des substances derrières les apparences, lesquelles pourtant ne nous donnent jamais cette unité substantielle.

Nos sensn'ont pas d'accès à l'identité cachée des choses. 2.

Mais cela suppose une théorie de l'individuation contestable.

· Ainsi, on peut trouver dans le Théétète (151d-152d) de Platon un dialogue entre Socrate et Théétète.

Ce dernier affirme qu'« aucune chose, prise en elle-même,n'est une », car la science réside dans la sensation, donc dansl'apparence, et que celle-ci varie d'un individu à l'autre.

(référence àProtagoras selon lequel « l'homme est la mesure de toute chose, del'existence de celles qui existent et de la non existence de celles quin'existent pas »).

Ainsi, « rien n'est un, ni déterminé, ni qualifié dequelque façon que ce soit » et « c'est de la translation, dumouvement et de leur mélange réciproque que se forment toutes lechoses que nous disons exister, nous servant d'une expressionimpropre, puisque rien n'est jamais et tout devient toujours ».

Ce quiest ici mis en avant, c'est que le sentiment d'identité des objets nerepose sur rien car les apparences sont changeante et tout est enmouvement. · Reste alors si on ne peut pas fonder ce sentiment, à expliquer son origine.

Ainsi, Hobbes dans le De corpore XI, « De l'identité et différence » pose question du bateau de Thésée (ilenvisage la question de l‘identité à travers la question de l‘identité àtravers les temps).

Il envisage trois principes possibles d'individuation :la matière (par exemple la cire), la forme (par exemple une rivière) oul'agrégat (un ensemble d‘accidents).

Ce dernier principe est aberrantcar dès qu'il y aura changement il y aura perte de l'identité.

Le premieraussi car il est absurde que le meurtrier ne soit pas celui qui est condamné, ce qui est le cas si on considèreque c'est la matière qui identifie.

En effet, la matière du meurtrier a changée depuis son meurtre jusqu'à lacondamnation.

Le second conduit à affirmer l'identité de deux choses différentes, car la forme peut êtrecommune à deux individus distincts (il s'oppose ici à Leibniz).

En réalité, le critère doit être d'ordrelinguistique : ce peut être un corps différent bien qu'il s'agisse d'un même homme.

Il faut tenir compte dunom par lequel on identifie l'objet.

Ce qu'il faut alors retenir, c'est que c'est le langage qui est à l'origine denotre sentiment d'identité.

C'est parce que nous utilisons des noms qui restent les mêmes que nous projetonsensuite dans la réalité des substance qui demeureraient derrière les apparences. · Transition : il faut donc dire que le sentiment d'identité ne peut pas se fonder sur la sensation qui elle ne donne que des perpétuelles modifications.

On peut néanmoins lui trouver une origine qui est d'ordrelinguistique.

Néanmoins, cela ne rend pas compte du sentiment de notre propre identité, ce qui ouvre laquestion de l'identité personnelle. 3.

Il faut donc admettre que le sentiment d'identité n'est que le sentiment de l'identité du sentiment, donc,la conscience de soi.

· Il peut remarquer avec Hume dans le Traité de la nature humaine que lorsque je « pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi-même, je tombe toujours sur une perception particulière ou sur uneautre...Je ne parviens jamais, à aucun moment, à me saisir moi-même sans une perception et je ne peuxjamais rien observer d'autre que la perception ».

Le moi est donc une fiction.

Donc, même le sentiment del'identité personnelle ne permet pas de trouver une unité substantielle derrière les variations. L'illusion substantialiste (la thèse de Hume) - Dans son Traité de la nature humaine (Livre 1, IVe partie, section VI), Hume cherche à expliquer lacroyance en un être nommé " moi ", c'est-à-dire la tendance de l'esprit à forger la fiction de l'identité.- De même que l'on voit un bâton brisé dans l'eau à cause de la réfraction, ainsi l'on croit sentir un principed'existence ininterrompu en soi (le moi), alors que nous avons seulement pris l'habitude d'associer desimpressions semblables, et de les associer de si nombreuses fois que nous n'avons plus conscience de passerde l'une à l'autre.

Hume va donc montrer que c'est l'accoutumance de glisser d 'une chose à une autre quiinduit le mirage ou la fiction du moi.

Il s'agit donc d'un effet de croyance : " nous n'avons aucune idée du moi" (Hume, op.cit.).- Qu'est-ce que l'esprit ou le moi ? " Rien qu'un faisceau ou une collection de perceptions différentes qui sesuccèdent les unes aux autres avec une rapidité inconcevable et qui sont dans un flux et un mouvementperpétuels " (Hume, ibid.)- Quand je regarde ce qui se passe en moi, je tombe toujours sur une perception particulière : chaleur, froid,. »

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