Sujet philosophie : Que doit-on attendre des autres ?
Publié le 31/10/2022
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«
Que devons-nous attendre des autres ?
Introduction :
Marc Aurèle, philosophe stoïcien et écrivain romain du IIème siècle déclare dans son
ouvrage « Pensées pour moi-même » que « Le vaniteux fait dépendre son propre
bonheur de l’activité d’autrui.
» L’Homme, vivant en société ne peut se passer des
autres et organiser celle-ci sans eux.
En effet, l’Homme contribue au processus de
développement d’autrui et participe également à l’accomplissement de soi et de
l’autre par la vertu ou, le devoir, qui suscite donc une obligation relève de la vertu.
Le devoir est donc la figure de l’excellence indissociable de la vertu et du bonheur
par conséquent.
Si nous, ou autrement dit les hommes, attendons quelque chose de
la part des autres ; cela signifie que nous sommes en situation de manque, ou nous
avons besoin de ce que l’autre pourrait nous apporter.
Ces attentes envers l’autre,
c’est-à-dire ce besoin de recourir a l’autre pour nous satisfaire sont à inscrire dans la
temporalité car une même personne peut jouer un rôle différent à un âge différent
ou bien, l’Homme a besoin de certaines personnes et d’autres non.
De plus, à la
suite du service que me rend l’autre, il serait bon et vertueux d’en faire de même et
de répondre aussi aux attentes des autres car nous sommes à un moment donné,
« l’autre » de quelqu’un d’autre.
Or, celui qui m’entretient devient également un
danger pour mon indépendance.
Le sujet invite donc à réfléchir de s’il serait possible ou non de ne rien attendre des
autres ainsi que d’en dégager que si nous avons besoin des autres, nous sommes
l’autre de quelqu’un, donc, m’est-il nécessaire de « rendre » le service que l’autre
m’a rendu ?
Il s’agira dans un premier temps de voir qu’il n’est pas possible de ne rien attendre
des autres car les Hommes s’organisent en société et doivent être au service des
uns et des autres, avant d’étudier qu’autrui est un danger pour mon indépendance
et enfin, de se demander s’il est nécessaire de rendre a l’autre le service qu’il m’a
rendu.
I.Il n’est pas possible de ne rien attendre des autres
1.L’Homme quel que soit l’âge a besoin des autres (enfant/homme/vieux)
Premièrement, le devoir des autres envers l’Homme s’inscrit dans la temporalité.
C’est-à-dire que les attentes d’un enfant, d’un adulte ou bien d’une personne âgée
ne seront pas semblables envers les autres.
Commençons par l’enfant qui, se
différencie de l’adulte par différentes caractéristiques, et qui est donc « autre »,
« étranger » pour un adulte par exemple.
Souvent, l’enfant est caractérisé par
l’irrationnel et le désordre autant physique que moral.
En effet, selon le texte
d’Aristote « Partie des Animaux », l’enfant est comparé a un animal, ayant la tête
dite « lourde » et ne pouvant donc plus se relever, justifiant ainsi la position a
quatre pattes des enfants, tandis que lui, l’Homme, se tenant debout, aurait la tete
dite légère, capable de penser car son poids ne le tirera pas vers le bas.
Ici, l’enfant
attend donc de l’adulte, notamment de ses parents, qu’ils l’élèvent vers le haut en
lui apprenant véritablement a « survivre », cela passe par se nourrir, marcher,
parler puis penser.
L’Homme est donc le moteur de l’enfant et celui-ci attend donc
une aide de ses parents quant a son émancipation.
Pour Héraclite, ces derniers
possèdent une nature figée qui les enferment et les empêchent de dépasser ces
défauts, l’enfant, d’un point de vue organique, possède une nature évolutive qui le
destine à dépasser ces obstacles par l’adulte.
Il faut (Démocrite, 68 B70), « éteindre
la démesure » lui apprendre la juste mesure, l’ordre et la limite ».
A l’âge adulte,
l’enfant n’est plus dépendant de ses parents et n’est donc plus « esclave » de ceuxci dans son processus d’accomplissement.
L’adulte, participant a la vie en société, se
doit de veiller sur les autres comme les autres doivent veiller sur lui.
En effet, ce
souci que l’autre éprouve « se devrait » pouvoir être en notre faveur et répondre a
nos attentes.
Cette idée ne doit pas pas être vécu comme un repli sur soi, égoïste et
indépendant, mais au contraire comme une pratique sociale reconnaissant
l’interdépendance des êtres liée a une complémentarité entre soi et les autres
comme pourrait l’expliquer le philosophe Jean-Jacques Rousseau dans Du Contrat
Social ou l’Etat serait un pacte, une création sous la volonté des hommes.
Ceux-ci
doivent donc répondre aux attentes d’autrui pour permettre le vivre ensemble.
C’est
ce qu’explique relativement la thèse d’Edgar Morin, auteur contemporain, sur la crise
du Covid 19 ou il énonce que la vaccination ou encore le port du masque relève de
cette mobilisation de l’humanité pour protéger autrui et au service d’autrui.
Et c’est
cette reconnaissance, l’accès à cette dimension politique qui fait société – une
société fondée sur le souci de soi et de l’autre.
Lorsque nous passons de l’âge adulte
a la vieillesse, il apparait comme un processus de retour en arrière a l’enfance, c’està-dire qu’une personne âgée a besoin d’être encadré par l’autre, notamment par ses
enfants pour permettre de manger, de marcher et parfois de raisonner.
La différence
avec l’enfant est que la personne âgée n’est plus rationnelle car son âge ne lui
permet plus de trouver la même mobilité qu’un adulte, or, l’enfant, lui ce serait du a
trop de mouvements.
2.Ce que j’attends de l’autre est-il utile en tant que fin ou comme moyen ?
De plus, l’Homme peut en effet attendre quelque chose des autres comme la
reconnaissance en société, le besoin d’être éduqué pour l’enfant ou encore d’être
soutenu pour le personnage âgé.
Or, attendons-nous quelque chose des autres
comme fin ou plutôt comme moyen ? Cela peut s’inscrire encore une fois dans la
temporalité car selon l’âge ou le statut social, l’autre peut être soit l’un, soit l’autre
ou bien les deux.
En ce qui concerne l’enfant en effet, ses parents ne sont que des
moyens dont la fin est de survivre ou pour l’adulte par exemple, autrui ne peut être
qu’un moyen pour travailler et gagner de l’argent par exemple.
Selon Kant, autrui
doit être considéré comme une fin et non comme un moyen car il fait preuve de
rationalité.
Kant ici place donc l’autre sur le même pied d’égalité que moi-même et
que ce rapport et ces attentes a autrui ne doivent pas laisser place a une hiérarchie.
Or, lorsque nous sommes dans une relation amoureuse avec autrui, Rousseau
explique dans « Julie ou la nouvelle Héloise » que ce n’est pas la présence de cette
personne qui répond a mes attentes et me satisfait, mais ce qu’elle me procure.
L’autre serait alors utilisé comme moyen plutôt que comme fin en vue de ce que
j’attends de l’autre, ce qui relève de l’égoïsme et n’est pas vertueux, comme devrait
l’etre le devoir envers autrui, « figure de l’excellence ».
idée sur l’ami
L’Homme a donc constamment besoin des autres pour parvenir a ses attentes et
plus particulièrement pour obtenir ce qui lui manque car si il sollicite les autres pour
répondre a ses attentes, c’est que l’Homme ne peut pas toujours répondre a ses
attentes.
Or, que cela soit impossible de ne rien attendre des autres pourrait etre
nocif et relever de la dépendance de l’Homme envers autrui.
II.Il est possible de ne rien attendre des autres
1.Attendre quelque chose de quelqu’un est dangereux pour mon indépendance
Deuxièmement, toujours attendre quelque chose de la part d’autrui peut se révéler
dangereux pour mon indépendance.
En effet, si nous plaçons notre confiance en
quelqu’un en étant sur qu’il parviendra a répondre a cette attente, indirectement
nous prenons le risque d’etre déçu, c’est donc pour cette raison qu’il semble
primordial de savoir répondre a ses attentes seul et donc de ne rien attendre des
autres.
En effet, selon le mythe de l’age d’or, celui qui n’attend rien a déjà tout ce
qu’il faut car la nature, assez abondante pour répondre a tous les besoins naturels
de l’Homme, est riche en nourriture.
Selon celui-ci, les hommes sont tous innocents
et meurent sans souffrance, ce qui signifie qu’ils ne se contentent que de leurs
besoins naturels car ceux-ci ne peuvent pas etre synonyme de souffrance puisqu’il
n’en manque pas.
Or, l’autre, nous fait attendre quelque chose que nous ne
possédons pas donc nous fait souffrir et d’autant plus longtemps si celui-ci ne
répond pas a cette attente.
En effet, Thomas Hobbes propose sa conception du
contrat social dans le Léviathan, publié en 1651.
Le penseur anglais s’inscrit dans
une logique sécuritaire.
Du fait de son pessimisme anthropologique, Hobbes définit
l'état de nature comme une une guerre de chacun contre tous car cet état de nature
est problématique pour les individus, qui ne peuvent sécuriser leur propriété, leur
vie, leur descendance, et ne peuvent se consacrer à l'industrie et à leur travail.Les
individus, en effet, se réunissent et décident de chacun aliéner leurs libertés
individuelles et de confier à l’État la mission de la sécurité de tous.
Il a tous les
droits sur les individus dès lors qu'il s'agit de sauvegarder leur sécurité.
Hobbes prévoit toutefois un droit de résistance aux abus de l’État, lorsque ce dernier
met en péril la vie de ses sujets ainsi que leur indépendance face a leurs droits
naturels.
La vie peut être invoquée comme principe supérieur à la valeur du contrat,
car c’est pour sa sauvegarde que l’État a été instauré.
L’homme ne doit donc rien
attendre d’autrui.
La clé réside dans le concept de l’attachement .
Lorsque
nous nous attachons à une idée, nous sommes beaucoup plus susceptibles de
souffrir si cette....
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