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Sujet : Maurice MERLEAU-PONTY, Sens et non-sens

Publié le 04/12/2022

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« Explication de texte en philosophie : ________________________________________________________________________________________________ _____________________________________ ________________________________________________________________________________________________ _____________________________________ Sujet : Maurice MERLEAU-PONTY, Sens et non-sens. « L’Homme semble irrémédiablement avoir besoin des autres, non seulement dans l’entraide et la coopération, mais au moins aussi sûrement pour partager le sentiment d’exister » Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, 1945.

Son jugement, ses découvertes, ses émotions n’ont de signification et de valeur que si d’autres peuvent aussi les éprouver ou les confirmer, si d’autres peuvent en être les témoins ou les garants.

Aussi, la communication avec autrui semble être le premier besoin, et sans doute, le plus impérieux de tous.

Qu’elle soit possible suppose qu’il existe entre les Hommes quelques communautés, et qu’autrui ait été reconnu comme mon semblable.

Il semble donc naturel de poser le problème du rapport à autrui en termes de connaissance : Cette connaissance absolue est-elle seulement possible quand il s’agit de prétendre, non pas seulement comprendre, mais ressentir les mêmes sentiments que l’autre ? Merleau-Ponty s’attache ici à critiquer la position de la psychologie classique à laquelle il oppose la conception de la psychologie moderne des psychologues d’aujourd’hui.

Cette critique porte précisément sur la nature de notre relation à autrui en posant directement le problème de la connaissance directe, par observation, de ce qu’autrui ressent en lui-même.

Ici, ce qui est critiqué précisément, et donc fortement remis en question, c’est la distinction traditionnelle entre l’observation extérieure ( simple rapport d’extériorité à l’autre, impossibilité de rentrer dans son esprit ) et l’observation intérieure, ou l’introspection, ( comme moyen de connaître l’essence de nos sentiments et de nos conduites ).

Nous pouvons distinguer trois principaux mouvements autour desquels s’articule la progression de la réflexion.

Le premier mouvement s’étend du début du texte jusqu’à « … et par introspection ».

Pour Merleau-Ponty, il s’agit de poser précisément la thèse de la psychologie classique en ce qui concerne la perception d’autrui.

Perception qui, d’ailleurs, engagera plus profondément le problème de la 1/5. connaissance d’autrui en tant que tel.

Le second mouvement s’étend de « les psychologues d’aujourd’hui … » jusqu’à « … je me trouve être le témoin ».

Une fois les fondements de la psychologie classique exposés, l’auteur va opposer la thèse de la psychologie moderne, ce qui sera le parti qu’il choisira.

S’opère alors une sévère critique du phénomène de l’observation intérieure ( l’introspection ) compris comme apte à saisir l’essence des sentiments à la fois d’autrui, mais aussi plus radicalement de ses propres sentiments.

Le dernier mouvement s’étend de « il nous faut rejeter ici … » jusqu’à la fin du texte.

Merleau-Ponty conclut sur le sujet, à savoir celui de la signification du comportement d’autrui, et de la possibilité de sa connaissance.

La connaissance d’autrui, par la médiation de ses comportements et sentiments apparents, est-elle seulement possible, ou bien sommes-nous condamnés à connaître autrui de façon entièrement extérieure ? À quelle condition une telle connaissance est-elle possible ? Ce sont les questions auxquelles Merleau-Ponty cherche, ici, à répondre en opposant la psychologie classique à la psychologie moderne. Dans ce premier mouvement, on comprend que Merleau-Ponty a déjà élaboré une critique de la conception de la psychologie classique dont il ne remet en question que la conception de la perception d’autrui.

Ainsi, en réalité, Merleau-Ponty poursuit le mouvement d’extension depuis les sens jusqu’au sujet percevant par la considération de l’autre sujet percevant, et de l’autre objet de ma perception : autrui. Autrui est l’autre qui perçoit et l’autre que je perçois.

Le premier mouvement examine donc cette question de la perception d’autrui dans la perspective de la psychologie classique qu’il ne fait que poser et qu’expliciter comme telle.

Il explicite en quoi consiste la représentation classique d’autrui en trois temps distincts : Il montre que la psychologie classique accepte deux distinctions et pose les conséquences auxquelles chacune d’elles mènent.

L’intérieur et l’extérieur sont deux réalités à part : l’âme et les expressions de la vie de l’âme sont deux réalités différentes.

Cette distinction est acceptée sans discussion, elle a donc presque comme valeur la base de départ de toute analyse psychologique.

Il y a bien entendu une solution de continuité puisque les expressions extérieures de l’âme sont le témoin de son agitation intérieure.

Mais, on ne saurait réduire l’état intérieur de l’âme à ses expressions extérieures.

De ce fait, deux méthodes d’observation sont alors distinguées : l’introspection pour l’observation intérieure, et l’observation extérieure. L’introspection consiste à regarder attentivement en soi afin de tenter de saisir la nature du sentiment qui nous habite, alors que l’observation reste justement extérieure : elle ne fait que regarder, attentivement certes, un comportement sans entrer en véritable relation d’intériorité avec lui.

Néanmoins, il y a une relation de continuité entre les deux : l’observation d’un comportement extérieur pouvant donner lieu à une introspection ( dans le but justement d’aller au-delà ).

Puis, l’auteur explique que ces deux méthodes d’observation conçoivent les expressions de la vie de l’âme comme des « faits psychiques ».

C’est en ces termes que sont compris colère et peur par exemple.

Ces faits sont donc 2/5. réels, on peut les constater sur le visage et / ou dans le comportement d’autrui.

Mais, tant qu’on cherche à les connaître, on ne doit choisir que la voie de l’introspection.

Dans cette perspective, il semble que l’introspection livrerait le sens de ces « faits psychiques », là où l’observation ne donnerait que les signes corporels de la colère ou de la peur.

En réalité, il s’agit de montrer qu’on ne connaît l’essence même de la colère et de la peur qu’en allant au fond de son être, pour « coïncider avec lui ».

En ce sens, la psychologie classique ainsi posée rend impossible la connaissance d’autrui : si pour connaitre ( à proprement parler, et pas simplement observer ) la colère ou la peur d’autrui, et l’interpréter comme colère ou comme peur, encore faut-il que je « rentre » en moi-même et que je cherche, du dedans, à saisir le sens et l’essence de la colère ou de la peur.

C’est par cette connaissance qui vient du « dedans » de mon être que je peux interpréter les signes extérieurs de la colère ou de la peur.

Pour observer la colère ou la peur reconnues comme telles, il faut donc préalablement être capable de les reconnaitre comme telles : ce qui suppose que je les connaisse de l’intérieur, c’est-à-dire par l’introspection.

En ce sens, on ne pourra donc jamais connaître la colère ou la peur d’autrui, mais simplement ma propre colère ou ma propre peur que je reconnais chez autrui.

En résumé, la connaissance de l’autre est d’abord extérieure à autrui.

Je ne saurais pas ce qu’il éprouve quand il crie ou quand il pleure.

Il me faut interpréter ces signes.

Les cris, les pleurs sont des signes dont le sens est d’abord obscur.

Cette interprétation est analogique « je dois recourir à la connaissance que j’ai de la colère ou de la peur en moi-même et par introspection ».

Mais, c’est alors ma colère ou ma peur que je vais connaître, et non pas celle d’autrui.

Le problème de la possibilité de la connaissance d’autrui, telle qu’elle est posée par la psychologie classique, est donc laissé intact.

Et c’est précisément ce que Merleau-Ponty cherche à critiquer. Or, la psychologie moderne est revenue sur cette efficacité de l’introspection postulée par la psychologie classique.

C’est précisément.... »

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