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Sujet : Le pouvoir de l'Etat est-il facteur de liberté ou d'oppression ?

Publié le 21/01/2013

Extrait du document

Mais il faut bien prendre garde que le contrat social est une association idéale dont le fondement est

moral, ce n’est pas une collusion d’intérêts purement utilitaires. La volonté commune s’identifie à la

volonté de chacun, parce que chaque citoyen peut s’identifie avec la volonté commune et la recevoir pour

sienne. La volonté commune est volonté générale d’où la formule de Rousseau : « Chacun de nous met

en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale et nous

recevons en corps chaque membre comme partie individuelle du tout. « Ce dépassement de

l’individualisme ne peut s’entendre clairement que si on saisit que la volonté générale a une signification

plus profonde que la volonté commune, ou le consensus. La volonté générale est une volonté morale, ce

n’est pas une coalition d’intérêts. « Il y a bien de la différence entre la volonté de tous et la volonté

générale ; celle-ci ne regarde qu’à l’intérêt commun ; l’autre regarde à l’intérêt privé, et ce n’est qu’une

somme de volontés particulières «.

La volonté générale est celle qui se détermine sur un plan universel, elle se ramène en fait à la volonté

raisonnable qui recherche la bien de tous.

Nous tenons maintenant un principe qui va nous permettre de juger de la légitimité

du pouvoir. L’État exprime sa volonté dans la loi. Comment l’autorité de l’État peut-elle être légitime ? Il

faut que dans sa formule même, elle garantisse la liberté des citoyens sans les opprimer. Il y a deux

conditions pour cela :

- que le citoyen vivant dans l’État ne demande pas sous le nom de la liberté une licence sans règles, ce

qui serait incompatible avec l’État L’indépendance absolue, la liberté naturelle ne sont pas pensables

dans l’état social.

- que la loi ne soit pas le décret arbitraire d’un despote, mais l’expression de la volonté générale.

Dès que le pouvoir politique est confisquée par un homme, un clan, un groupe militaire, un parti, des

intérêts financiers, un lobby etc. et qu’il n’est plus le reflet de la volonté générale, une séparation se forme

entre la volonté de l’État, mise au service de quelques uns, et la volonté générale qui devrait avoir en vue

le bien de tous. A la limite, dans une dictature, le Souverain finit par se mettre au-dessus de la loi qui est

imposée seulement au peuple pour le bénéfice de ses intérêts personnels. Le pouvoir franchit donc les

bornes de son exercice normal quand il ne reflète plus la volonté générale, et lui substitue une volonté

particulière : celle d’un homme qui s’approprie le pouvoir pour assurer sa prospérité personnelle et celle

de sa famille, celle d’un lobby industriel qui ne poursuit que son profit, celle d’un parti

« souvent fait l’objet de critique. Partie 2 : Critique de la machine étatique. 1°) Le point de vue anarchiste L’Etat est par définition hostile à l’individu et à sa liberté (cf.

Stirner ; Bakounine…).

Pour la théorie anarchiste, rien ne vaut, pour l’homme, en dehors de sa liberté.

L’Etat est obligatoirement contraignant.

Il exige, en effet, la participation laborieuse, économique, à des tâches qui ne correspondent absolument pas aux désirs du sujet, de l’individu ; C’est pourquoi, il faut donc détruire l’Etat, son pouvoir étant facteur d’oppression et d’aliénation. L’Etat, par la contrainte qu’il fait peser sur l’individu est liberticide, l’empêchant de se réaliser pleinement. Il convient de substituer à l’Etat, l’association d’unités plus petites, plus limitées.

Les hommes s’unissant spontanément sans qu’il soit besoin de les y contraindre ou de leur montrer qu’un pacte social est nécessaire pour leur bien. 2°) Le point de vue marxiste On peut penser comme Marx et Engels que le pouvoir de l’Etat est forcément facteur de liberté et d’oppression, en tant que l’Etat lui -même ne représente pas d’autres intérêts que ceux de la classe dirigeante.

L’Etat de son côté fait croire, grâce à l’idéologie qu’il diffuse, notamment par l’enseignement, le droit, la morale, etc., que les intérêts de l’Etat sont les intérêts universels. Marx estime en effet que l’Etat ne peut représenter qu’une fraction d’une classe déterminée, par exemple, les financiers sous Louis-Philippe, ou qu’une classe peut contrôler l’Etat au détriment d’une autre.

Dans cette optique, l’Etat n’est qu’une manifestation de la lutte des classes. Dans cette perspective, la disparition de l’Etat est programmée après le socialisme dans le communisme, la lutte des classes devant cesser faute de combattant après la lutte finale qui voit la plus basse des classes sociale, le prolétariat, parvenir au pouvoir.

La lutte des classes disparaitra avec l’Etat lui -même : fin de l’Histoire ! Cette fin de l’Etat suppose une transformation radicale des citoyens qui devraient réagirent, après la révolution prolétarienne en termes d’intérêts immédiatement collectifs. 3°) Insuffisance de la critique anarchiste et de la critique marxiste Le point de vue anarchiste et le point de vue marxiste s’oppose radicalement : l’anarchisme prône le tout pour l’individu alors que le marxisme, tout pour l’individu, mais, ces deux conceptions se retrouvent sur l’idée selon laquelle le pouvoir de l’Etat est facteur d’oppression et recherchent une solution pour de sortir de son carcan. Mais, on peut voir, aussi bien dans l’anarchisme que dans le marxisme, une certaine nostalgie à l’égard d’une situation antérieure qui n’a sans doute jamais existée : le désir de l’anarchisme de retrouver un paradis perdu dans lequel l’homme en tant qu’individu est un être libre et qui aime son semblable ; le désir marxisme de retrouver un état antérieure à la lutte des classes et à l’histoire elle-même. Certainement peut -on voir le pouvoir de l’Etat comme facteur de liberté et d’oppression, certainement peut -on en avoir l’impression.

C’est justement cette impression qui fait que l’Etat a bien souvent mauvaise réputation.

Il est vrai que cette impression peut se fonder sur une certaine réalité d’un Etat opprimant le citoyen.

Cela est même évident dans les régimes totalitaires. Cependant, s’il arrive que le pouvoir de l’Etat puisse être facteur de liberté et d’oppression ne devons-nous pas penser, que dans ce cas précis, il dévie de sa véritable destination, qu’il ne correspond pas à ce qu’il devrait être, à sa véritable définition ? Le pouvoir de l’Etat ne doit-il pas être facteur de liberté, c’est-à-dire favoriser la liberté du citoyen ? La question est celle de savoir comment doit-on penser en droit l’Etat ?. »

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