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Sujet : La conscience nous exclut elle de l’animalité ?

Publié le 30/04/2023

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« SEQUENCE 1 : LA CONSCIENCE Sujet : La conscience nous exclut elle de l’animalité ? La conscience est définie comme la connaissance qu’un être vivant a de son existence et du monde qui l’entoure.

Pour accéder à cette connaissance, la conscience permet de synthétiser et d’analyser les informations perçues par les sens.

C’est donc un traitement particulier de l’information, par lequel de nouveaux « objets mentaux » sont créés, venant entre la perception et l’action.C’est une faculté qui permet à tout être humain de distinguer le vrai du faux et le bien du mal. Lorsqu’on parle de conscience, on évoque le plus souvent la conscience réflexive propre à l’espèce humaine : l’Homme est conscient, et mieux que cela, il se sait conscient.

Il analyse sa propre existence et se projette dans l’avenir.

Cependant, sommes-nous les seuls à posséder une conscience ? A cause d’une supériorité qui se serait installé depuis des siècles, l’homme serait alors dans une situation dans laquelle, il sera le seul dans le règne animal à posséder une conscience.

Ici se pose un problème conceptuel : Comment la conscience opère-t-elle une rupture entre l’homme et l’animal ? Afin de répondre à cette interrogation nous commencerons d’abord par montrer la manière avec laquelle la conscience place l’homme audessus de l’animal, ensuite nous étudierons la perception d’autrui et son rôle, enfin nous montrerons que toutefois comme tout animal nous avons des sentiments qui ne nous distinguent pas de l’animal. « Ce qui élevé l’homme par rapport à l’animal c’est la conscience qu’il a d’être animal.

Et du fait qu’il sait qu’il est un animal, il cesse de l’être ».

À travers cette citation, Friedrich Hegel exprime ce qui fait la différence entre l’homme et l’animal c’est avant tout pour l’homme c’est d’avoir conscience « d’être soi ».

La conscience de soi, par définition, exclut l'homme de son animalité puisqu'il acquiert un statut ontologique, dont les animaux semblent être dépourvus.

Il sait qu'il existe, s'appréhende, se consulte et est donc conscient de son existence.

D’abord l’homme se différencie de l’animal car il reconnait être animal parce qu’il sait penser.

Ce pour cela que Blaise Pascal s’exprime : « Penser fait la grandeur de l’homme ».

Ensuite si l’animal agit par instinct, l’homme par sa conscience morale est à mesure de dominer ses instincts pour agir selon le bien de sa personne ou de sa communauté. De ce qui précède, il apparait clairement que la conscience nous distingue non seulement de l’animal mais également de tout comportements violents et agressifs mais dans les faits de l’animalité ou l’agressivité est un attribut indétectable de la nature humaine.

On distingue alors la conscience la conscience spontanée et la conscience directe.

La conscience spontanée est le premier niveau de conscience, elle se manifeste lorsque nous conduisons par exemple.

Toutefois, c’est la conscience réfléchie, par un jeu de dédoublement, a l’instar d’un miroir, qui me permet d’évaluer notre conduite et de prendre conscience que je roule trop vite.

En effet nous pouvons avoir une conscience directe d’une action sans y avoir réfléchi et par conséquence ne pas avoir une démarche réflexive sur cette action.

Aussi, pour passer d’une conscience directe a une conscience réfléchie, il faut réaliser un travail de conscientisation qui s’effectue par la verbalisation.

Cela montre que l’Homme ayant conscience de soi même, se retrouve dans une position supérieure à celle de l'animal qui lui n'a pas conscience de lui-même. Dans l’ouvrage « écriture et philosophie de l’art » Hegel, nous parle des deux facettes de la conscience et de leurs apports différents sur l’existence humaine.

En cela il est préoccupé par une question fondamentale : l’Homme existe il de la même manière que les choses de la nature ? En réponse, l’auteur soutient que les choses de la nature n’existent qu’immédiatement alors que l’Homme mène une double existence.

De ce fait il montre que les choses de la nature n’existent « qu’immédiatement » et n’exercent alors aucun travail de réflexion sur eux-mêmes au contraire de l’homme qui par une réflexion structurée parvient à prendre à conscience de son existence. En second lieu, nous retrouvons la pensée qui va dans le même sens que la conscience car une pensée véritable est toujours consciente d’elle-même.

En effet la démarche réflexive est menée par un « je » conscient.

L’idée même qu’une pensée puisse être inconsciente relevé de la contradiction.

Dans la citation de Husserl : « Toute conscience est conscience de quelque chose », la conscience s’écoule en un flux constant, elle ne connait pas de pause et ne ressemble aucunement à un objet replie sur ses propres limites.

Elle tend vers l’infini.

Par ailleurs, elle ne possède pas de contenu prédéfini qui lui serai inhérent, a l’image d’une vie intérieure figée.

L’animal quant à lui n’a pas la faculté de développer un fil de pensée comme celui d’un être humain ou de pouvoir raisonner sur différentes situations de vie.

La conscience n’est donc jamais figée et peut toujours s’ouvrir aux domaines qu’elle souhaite.

Cela signifie selon Husserl, qu’elle est par essence « intentionnalité » et donc ouverte à l’infinie variété du monde.

Toutes les consciences ont cette capacite à s’ouvrir sur la diversité sans limite du réel et ce qui va les distinguer correspond à leur manière singulière de saisir les objets de cette réalité.

Par exemple, le regard d’un artiste sur la nature n’est pas celui d’un paysan ou d’un promoteur immobilier alors qu’ils regardent la même chose.

D’emblée, la conscience distingue l’Homme d’une simple chose ou d’un animal dont il n’a jamais été prouvé qu’il avait la capacite d’accéder à une conscience réfléchie et par conséquent qu’il ait une conscience morale. Dans la première partie de notre argumentation, nous avons montre que l’être humain est le seul à posséder une conscience car nous avons connaissance de nous-même et nous arrivons à produire un fil de pensée conforme et structurée. Cependant ce n’est pas seulement par rapport à soi-même que l’on est conscient mais aussi par rapport aux autres. « Soi-même comme un autre », dans cette expression Paul Ricoeur exprime le processus d’introspection et de réflexion qui caractérisent l’être humain.

Il est caractérisé par un processus marquant un travail intellectuel qui exprime le fait que c’est à travers un œil extérieur et donc celui d’autrui que l’on arrive à prendre conscience de soi.

Toutefois, la conscience de soi n’est pas immédiate, mais relevé d’une construction progressive qui se réalise surtout par le biais du regard de l’autre. C’est de cette manière que nous forgeons notre conception de l’homme, et ce faisant, que nous prenons conscience de nous-même.

L’homme ne vit jamais seul, la communauté occupe une place très importante dans la vie des êtres humains.

Et pour maintenir la cohésion et l’organisation du groupe, il faut baser la société sur des règles qui définissent les relations.

L’homme ayant conscience de lui-même, prend alors conscience de son environnement.

A travers les yeux de son semblable, l’homme s’adapte, change son comportement et œuvre pour le bien être de sa communauté.

Nous pouvons prendre l’exemple d’Hegel dans son ouvrage « Phénoménologie de l’esprit » montre à travers sa dialectique du maitre et de l’esclave, que ce que l’être humain souhaite par-dessus tout, c’est être reconnu comme l’égal de l’autre et non pas rabaissée ou simplement objectivé.

Ainsi, à des degrés divers, le jugement d’autrui joue un rôle sur la conscience et l’image que nous avons de nous-même.

Par exemple, un enfant de « bon à rien » l’amènera à croire qu’il en est effectivement ainsi et se comportera comme tel.

Les jugements que nous portons sur autrui donnent du sens à notre humanité.

Le regard, les pensées et les paroles d’autrui vis-à-vis de sa personne peut forcer un individu à changer de personnalité, de conduite et de comportements envers sa communauté. Aussi, dans son livre Réflexions sur la question juive, Sartre met en lumière le fait que l’antisémitisme est « un choix libre et total de soi-même, une attitude globale que l’on adopte non seulement vis-à-vis des juifs, mais des hommes en général ». On peut alors légitimement affirmer que la conscience n’est pas seulement un instrument.... »

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