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Sujet : agir moralement, est-ce renoncer à son bonheur ?

Publié le 03/12/2023

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« PHILOSOPHIE Sujet : agir moralement, est-ce renoncer à son bonheur ? Chaque homme cherche à être heureux, à trouver le bonheur.

Mais il semblerait que la morale soit un obstacle à cela.

La morale est un ensemble de principes de jugement, de règles de conduite relatives au bien et au mal, de devoirs, de valeurs, et le bonheur est une joie qui dure, un état de plénitude et de satisfaction, agréable et équilibré de l'esprit et du corps.

La souffrance, l'inquiétude, le trouble sont absents. Cependant, pour respecter la morale, il est parfois nécessaire de renoncer à certains de nos désirs, qui sont la source même de notre bonheur.

En effet, il nous arrive de nous priver de faire certaines choses que nous désirons, au nom de nos principes moraux.

Ainsi, agir moralement, est-ce nécessairement renoncer à son bonheur ? N’existe-t-il pas une morale qui ne soit pas dans la lutte contre les désirs, et qui leur accorderait une certaine satisfaction ? La morale est-elle alors l’ennemi du bonheur ou pouvons-nous les concilier ? Dans un premier temps, nous montrerons que la morale s’oppose au bonheur, puis dans un second temps, nous défendrons le fait de pouvoir mépriser la morale si l’on cherche à être heureux, et enfin nous verrons qu’il est possible de concilier le bonheur et la morale. Dans cette première partie, nous allons montrer que la morale s’oppose au bonheur.

L’exigence morale semble souvent nous conduire au nom du devoir, à renoncer à nos désirs, à nos intérêts immédiats, et pourrait alors bien être l’ennemie de notre bonheur.

En effet, selon Kant, la morale est le devoir, et ne repose que sur des impératifs catégoriques, qui sont : la forme du devoir (« agis toujours selon une maxime d’action qui puisse valoir comme loi universelle »), qui implique que tout ce qui n’est pas universalisable sans contradiction n’est pas moral, la matière du devoir (« considère l’humanité, en toi-même comme en toute autre personne, toujours comme une fin en soi et jamais simplement comme un moyen »), ce qui implique que la dignité qui motive le respect repose sur la liberté d’un être raisonnable capable de faire des choix éthiques, la personne a donc une valeur absolue, et enfin, l’autonomie de la volonté (la volonté de chacun permet de façon autonome d’être au principe de la loi morale) ce qui implique que l’autonomie de la volonté moralement bonne requiert une morale de l’intention : on doit vouloir la morale pour elle-même.

En outre, l’homme est un problème car c’est un être de désir et de raison, ce qui crée donc un conflit entre l’être empirique et l’être rationnel.

Le souverain bien pour l’homme c’est donc d’être à la fois vertueux et heureux.

Or, trop souvent on insiste au tragique de l’histoire : le juste persécuté et le tyran heureux.

La solution de Kant face à ce mal de scandale est alors de faire de Dieu un postulat de la raison pratique : un Dieu juste rétablira dans un autre monde la justice qui fait défaut ici-bas.

Ce qui implique paradoxalement que ce n’est pas la religion qui fonde la morale, mais bien la morale qui fonde la religion.

Autrement dit, ce n’est pas parce que Dieu existe que je dois par crainte ou espoir (hétéronomie) agir moralement.

Mais lorsque j’agis moralement de façon autonome, penser que Dieu existe permet de donner un sens à mon engagement moral en me laissant espérer le souverain bien.

Par ailleurs, du point de vue de Kant, la raison est la faculté des principes, c’est la faculté de légiférer, c’est-à-dire de produire des lois universelles ou des principes.

Selon lui, le bonheur est tout absolu de bien-être dans notre condition présente et future.

Si le bonheur correspond à la satisfaction de nos désirs, alors il y a une singularité des désirs, et il n’existe donc pas de recette au bonheur, ou de concept universel de celui-ci.

On ne peut d’ailleurs pas formuler le concept de son bonheur particulier, car le désir, relevant d’une connaissance empirique (tirée de l’expérience sensible) qui interdit d’en prévoir les conséquences, implique l’impossibilité de pouvoir totaliser la série d’un désir.

On va alors imaginer sur la base de l’expérience passée, ce qui pourrait nous rendre heureux, mais nous ne pouvons pas savoir ce qui nous rendrait heureux. La raison ne peut pas formuler des principes du bonheur sous la forme d’impératifs hypothétiques (« si tu veux être heureux, alors tu dois… »), elle ne peut pas mieux faire que de formuler des conseils de prudence, du genre « évite de faire telle ou telle chose qui te rendrait sans doute malheureux ».

Ainsi, la raison, parce qu’elle ne peut déterminer que les principes du devoir, nous destine à la moralité et pas au bonheur, notre vertu personnelle nous rendant simplement dignes d’être heureux.

Autrement dit, alors que le devoir est connu par la raison, le bonheur n’est connu que par les hasards de l’expérience.

De plus, pour Kant, être heureux est donc un devoir, mais d’ordre secondaire : il faut se rendre « digne du bonheur », le bonheur n’étant complet que s’il est atteint par devoir, comme l’accomplissement d’une vie morale. Par exemple, si je suis épuisée après une dure journée de travail et que je n’ai qu’une envie : rentrer chez moi pour me reposer, mais que sur le chemin je vois une personne âgée qui a besoin d’aide pour porter ses courses jusqu’à chez elle, je vais alors lui apporter mon aide, malgré le fait que je sois fatiguée et que je désire rentrer chez moi le plus vite possible.

Ainsi, en faisant le bien, en agissant moralement au nom du devoir, on doit parfois se contraindre en renonçant à nos désirs, et donc se priver de notre bonheur. Dans cette seconde partie, nous allons défendre le fait que si l’on cherche à être heureux, alors on peut mépriser la morale.

Nous avons vu que selon Kant, la morale ne repose que sur des impératifs catégoriques, car si la morale reposait sur des impératifs hypothétiques, cela signifierait que le devoir est conditionné, et qu’on pourrait alors toujours s’exempter de faire son devoir.

En effet, il existe deux types de devoirs : les devoirs stricts, absolus : ne pas mentir, ne pas tuer… qui ne dépendent pas de nous (tu dois parce que tu dois et tu dois donc tu peux), qui correspondent aux impératifs catégoriques, et les devoirs larges, relatifs : la charité, la générosité… qui, eux, dépendent de chacun (si tu veux x alors tu dois y), qui correspondent aux impératifs hypothétiques.

Or, on pourrait donc s’opposer au point de vue de Kant, en considérant que le devoir est constitué à la fois des impératifs catégoriques, et hypothétiques.

Ainsi, puisque les devoirs larges dépendent de nous, nous ne sommes donc pas contraints à les respecter.

Nous pouvons alors mépriser la morale dans un certain sens, en s’exemptant de faire son devoir, même si ce n’est pas forcément moral.

Par exemple, si je suis dans les transports en commun et que je suis assise confortablement après avoir passé une longue journée ; je veux rester assise car c’est ce qui me rend heureuse, alors je refuse de laisser ma place à une personne plus âgée. Dans cette dernière partie, nous allons montrer qu’il est possible de concilier la morale et le bonheur.

Notamment à travers les sagesses, qui vont se penser comme des bonheurs parfaits mais réalisables.

La sagesse est le bonheur dans la vérité.

Dans l’épicurisme, le bonheur est la combinaison de l’ataraxie (paix de l’âme) et de l’aponie (paix du corps).

Le bonheur est donc le fait d’être heureux, de ne pas souffrir, et pour cela, il faut pouvoir se délivrer de quatre grands maux imaginaires : la crainte des dieux, la crainte de la mort, que la souffrance est un mal et que le bonheur est inaccessible, à travers un quadruple remède.

La solution étant d’avoir une conception matérialiste du monde : le monde n’est composé que d’atomes et de vide.

Par exemple, pour se délivrer de la crainte de la mort, l’épicurisme voit la mort comme vie après la mort, il ne nie pas la dimension spirituelle de l’homme, mais il considère qu’il existe bien en chaque être humain une âme, mais que c’est un composé matériel, ce qui implique que lorsque le corps meurt, l’âme également.

Rien de nous ne survit à la mort du corps, et le néant d’avant la naissance est le néant d’après la vie.

De plus, il voit la mort comme décès, trépas : quand on existe, la mort n’est pas, quand la mort est,.... »

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