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Suis-je totalement transparent à moi-même ? (conscience/inconscience)

Publié le 27/11/2022

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« Suis-je totalement transparent à moi-même ? (conscience/inconscience) Dans les Misérables de Victor Hugo, Jean Valjean est en proie à un dilemme : il apprend qu’un homme Champmathieu est accusé à sa place d’avoir volé un enfant. Or Jean Valjean hésite entre deux solutions : 1) Soit il laisse Champmathieu se faire accuser à sa place, mais s’il fait cela, il retombera dans la misère morale et les efforts qu’il a accomplis jusqu’à maintenant pour devenir vertueux et justes seront réduits à néant. 2) Soit il se dénonce à la justice mais en étant derrière les barreaux, il ne pourra plus aider les citoyens de Montreuil-sur-mer dont Fantine (mère de Cosette) à qui il avait fait la promesse de sauver sa fille Cosette. La transparence à soi : conscience de soi pleine et entière. Par l’introspection, JVJ finit par comprendre que la meilleure chose à faire et de se dénoncer tout en sauvant Cosette en se faisant emprisonner.

Par l’introspection, JVJ analyse ses émotions et comprend qu’il ne faut pas céder à la peur de se retrouver derrière les barreaux car le plus important est de poursuivre la dignité morale.

A la lumière de cet exemple, on voit bien que la transparence à soi-même est une faculté de l’individu qui lui permet de rentrer à l’intérieur de lui, de se comprendre et de maitriser ses choix. Néanmoins, cette transparence à soi-même, marque de liberté, n’est peut-être pas toujours possible chez tous les individus.

C’est le cas pour les patients hystériques de Freud et de Breuer souffrant de troubles psychologiques aliénants comme l’accès de colère ou la jalousie pathologique et incapable de s’en libérer par eux-mêmes.

Le problème, c’est qu’il ne semble pas avoir accès à la totalité de leur intériorité mentale. Ainsi, toute la question est de savoir jusqu’à quel point l’individu peut avoir une maîtrise sur sa vie psychique et jusqu’à quel point a-t-il accès à son intériorité mentale. I) L’individu est totalement transparent à lui-même puisqu’il peut maîtriser sa vie psychique 1) Comment Descartes explique-t-il son amour pour les filles qui louchent ? Lorsqu’il était enfant, Descartes aimait une fille qui louchait.

Il déclare qu’en grandissant, il avait ce même sentiment pour les filles ayant cette particularité physique.

On peut expliquer cela par l’inconscient de Descartes.

En effet, le sentiment d’amour qu’il a eu pour la fille qui louchait a été conservé pour les autres filles parce qu’elle avait cette particularité physique.

Cette particularité physique présent chez les autres filles lui rappelait son premier amour. Dans cette lettre, Descartes explique avoir été longtemps déterminé par un désir infantile à aimer les filles affecté par un strabisme.

On voit que c’est par un effort d’introspection qu’il s’est remémorer avoir, pendant son enfance, associer la passion amoureuse avec l’image d’une fille qui louche.

Ainsi, en prenant conscience de cette information, il s’est libéré de ce désir infantile qu’il juge aliénant. 2) En quoi ce texte illustre-t-il le pouvoir de l’introspection ? A la lumière de cet exemple, force est de constater que tout individu est transparent à lui-même puisqu’il a la faculté de prendre conscience de ses désirs, de ces idées, de ces passions à partir du moment où il fait un effort d’introspection. 3) Pourquoi se libérer de cette passion est-il important pour lui ? Cela est important pour lui car Descartes n’aime pas les filles pour ceux qu’elles sont mais uniquement pour cette particularité physique.

Ainsi, sa passion pour le strabisme l’enferme à aimer les filles affectées par ce défaut et ne parvient pas à les aimer en tant qu’individu.

Ainsi, il ne serait pas libre d’aimer un autre type de fille et serait victime de sa passion. Ainsi, en sachant déterminer pourquoi il était amoureux des filles qui louchent (cause=probablement un amour infantile insatisfait), Descartes s’est libéré de cette passion comprenant qu’elle était relativement nocive puisqu’elle limitait le champ de ses désirs.

C’est pourquoi il conclut sa lettre en disant qu’il n’est pas sage d’aimer des filles parce qu’elles ont un strabisme. Descartes pratique le doute pour reconstruire la vérité sur des bases stables.

(les sens, les rêves) Je pense donc je suis. L’argument du cogito (je pense en latin) : Descartes a un autre argument plus théorique pour défendre une transparence à soi chez l’individu.

Il fait l’expérience de pensée suivante : imaginons un être capable de nous tromper à chaque instant de telle sorte que plus rien au monde ne soit vrai.

Même si un tel être existait, une vérité resterait certaine et indubitable remarque Descartes : le fait que nous existons en tant qu’être pensant.

En effet, même si je me trompe à chaque fois que je pense, se tromper, c’est encore penser.

Donc, l’existence de mes pensées est certaine.

Cela veut dire que n’importe qui peut rentrer à l’intérieur de soi et analyser ses pensées, ses désirs et ses émotions comme l’on fait Jean Valjean et Descartes. Si Descartes affirme que la chose la plus facile à connaitre pour un individu est son intériorité mentale, c’est-à-dire sa vie psychique, rappelons qu’il avoue dans sa lettre avoir été longtemps déterminé par un désir inconscient.

Certes, il montre le pouvoir libérateur de l’introspection mais il montre aussi que l’individu n’est pas toujours maître de ses propres pensées dont il ignore les causes. II) L’erreur de grammaire commise par Descartes : ce n’est pas parce que quelque chose pense que « je » pense 1) En quoi le raisonnement de Descartes sur le cogito relève d’une croyance et d’une erreur de grammaire ? Descartes croit être le seul maître de ses pensées en affirmant que c’est par sa réflexion que va l’ensemble de ses idées.

Néanmoins, il n’est pas toujours le maitre de l’ensemble de ses pensées.

En effet, son inconscient peut amener des idées que sa conscience n’aurait pas penser. La thèse de Nietzsche est simple.

Le raisonnement de Descartes sur le cogito relève d’une croyance et d’une erreur de grammaire.

Cela veut dire que la « je » dont il parle est une hypothèse qui n’est pas prouvé.

Si je doute, cela veut dire que je pense selon Descartes mais Nietzsche va lui répondre que rien ne prouve que je sois l’auteur de mes pensées, c’est-à-dire que je sois un sujet autonome qui a la liberté d’être l’auteur de ses propres pensées. 2) Si ce n’est pas « je » qui pense, qui est-ce qui pense ? C’est quelque chose qui pense (l’inconscient). En fait, Nietzsche raisonne en déterministe.

Selon lui, mes pensées viennent peut-être de quelque chose d’extérieur à ma volonté et lorsque je me scrute moi-même, je n’ai peut-être pas accès à la totalité de mon intériorité mentale puisque des idées dont je ne suis pas l’auteur sont en moi.

Autrement dit, peut-être que quelque chose d’autre que « moi » pense est une façon de dire que le sujet n’a pas une maitrise totale de ses pensées (désirs, affects, idées).

Ces dernières adviennent parfois sans que j’en sois l’auteur. 3) En quoi Nietzsche est-il un précurseur de Freud ? Nietzsche est un précurseur de Freud car sans le savoir, Nietzche a décrit l’inconscient en le nommant « quelque chose » alors que Freud va le nommer plus distinctement plus tard. Finalement, Nietzsche émet un soupçon : celui que l’individu n’est pas totalement maitre de son psychisme puisqu’il a des idées et des désirs dont il n’est pas l’auteur, dont il ne sait pas déterminer l’origine et auquel il ne semble pouvoir résister. Grâce à la remise en cause de Nietzsche du cogito, on comprend l’incompréhension de Rousseau vis-à-vis de sa personnalité et il.... »

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