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Suis-je responsable de ce dont je n 'ai pas conscience ?

Publié le 29/08/2012

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conscience
L'absence de conscience, à savoir l'inconscience est-elle compatible avec responsabilité ? Un enfant, un fou peuvent-ils répondre de leurs actes en justice et... en conscience. Peut-on être responsable de ce que l'on n'a pas voulu, ni su ? Ce sujet interroge les limites de la conscience individuelle et collective. En effet, un peuple peut-il être responsable de processus économiques et historiques qui le dépasse.
 
 
  • AUTEURS: Sartre, Spinoza, Nietzsche, Aristote, Kant.
 

conscience

« 3) Néanmoins la gradation ne s 'arrête pas là dans la mesure où tout acte ouvre un risque auquel correspond undevoir de prévoyance, qu 'aucune prévision, aucune programmation ne parviendra jamais à remplir parfaitementIl y a donc un risque imprévisible inhérent à toute action.

C 'est ce que Karl Jaspers nomme l 'hétérotélie.

Ainsi,toute action s 'inscrit dans le tissu mondain, dans le monde et peut avoir des conséquences que nous n 'avions pasprévues.

Par exemple l 'incendiaire qui, pour se venger de son voisin décide de mettre le feu à la maison de cedernier.

L 'incendie se propage dans toute la ville.

Il n 'avait pas prévu les bourrasques de vent et cependant il esttout de même jugé responsable.La liberté consiste donc à assumer les conséquences de nos actes qui ne sont jamais véritablement prévues.

L'homme doit donc affronter l 'inconnu, il doit essayer ce qu 'il n 'a encore jamais fait, et c 'est même ce courage d'oser qui caractérisera le mieux l 'homme vraiment libre, auteur de ses actes.

On doit donc en conclure que laresponsabilité d 'un acte est toujours proportionnelle à la liberté de son auteur, et ne fait que grandir à mesure que l'acte accompli s 'expose davantage à l 'inconnu.C 'est la dimension propre à la liberté humaine que J-P Sartre met en valeur.

Il soutient en effet dans L'existentialisme est un humanisme que "l 'homme est condamné à être libre ".

C 'est-à-dire qu 'il ne peut suivreaucun chemin prédéterminé, aucune voie déjà tracée par dieu ou par les dogmes par exemple.

Il ne doit donc pascéder à la mauvaise foi, qui consiste à ne pas affronter la réalité et ses conséquences en prétextant undéterminisme social par exemple ou la faiblesse de la volonté.

Nous sommes donc, selon Sartre, responsables detous nos actes quand bien même nous agissons sans conscience. L'homme a donc à inventer sa propre vie et sa liberté qui fait partie de son essence, le rend responsable.

Nous n'avons défini la non conscience que comme une faiblesse de la conscience, mais loin d 'exprimer un manque, nepeut-on renverser la forme négative en l 'affirmation d 'une force positive en moi et qu 'on nommerai "l 'inconscient"? La question devient alors "suis-je responsable d 'un acte provoqué par mon inconscient? " III - Si l 'inconscient est une force d 'une nature hétérogène à la conscience.

Il semblerait donc que nousne puissions pas répondre des actes causés par cette force.

Cependant Freud en reste-t-il au simpleconstat que l 'homme est aliéné ? 1) Découverte et détermination du concept d 'inconscient par Freud.Freud postule l 'existence d 'une force qui a des effets psychiques et somatiques.

Ainsi, Freud fait un rapidehistorique des conditions qui lui ont permis de découvrir l‘inconscient et d‘en construire le concept:de l 'hystérie à la psychanalyse.

La présentation de l 'esprit humain que donne Freud, avec le Sur-Moi, le Moi et leCa, remet en question la suprématie de la conscience.

Enfin, Freud donne un exemple rapide des troubles provoquéspar l 'inconscient sur le comportement d 'un individu dans le cas d 'Anna ou d 'Elisabeth par exemple; ces troubleséchappent à la maîtrise de la conscience.

Les individus sont-ils responsables alors des troubles qu 'ils subissent ? 2) La psychanalyse comme libération et détermination des causes qui nous font agir.La cure est fondée sur la libre parole pour défier la censure.

Freud laisse ses patients parler librement et met ensuiteen relation ce qui se dit.

A l 'issu de la cure "là ou ça était, je dois advenir ".

L 'acte produit par un tel inconscientne saurait être dit un acte libre.

Ne pouvant en être l 'auteur conscient, je n 'en serais pas non plus responsable.Cependant Freud considère que la cure analytique rend possible la réappropriation de soi, qui fonde la responsabilité.Nous pouvons faire l 'effort de comprendre « ce qui se passe en nous sans nous », nous pouvons travailler sur cetinconscient qui parfois nous perturbe.

Jamais l 'inconscient ne peut servir d 'alibi à la non-responsabilité selon Freud. Conclusion "Ne pas avoir conscience " signifie dans tous les cas la perte de liberté.

La question de la responsabilité devientalors celle de la légitimité ou de l 'illégitimité de cette perte : s 'il s 'agit d 'un empêchement ou d 'une défaillance, d'une contrainte subie ou d 'une faiblesse consentie.Cependant, même en considérant l 'hypothèse de l 'inconscient de Freud, on se rend compte que le sujet peut agirsur les effets de l‘inconscient à l‘issue de la cure.

La responsabilité, dans tous les cas que peutprendre l 'absence de conscience est donc postulée.

Ce postulat rend compte du caractère imputable de nosactions dans le domaine moral comme dans le domaine juridique même de celles dont nous n 'avons pas l 'entièreconscience. Sujet désiré en échange : s 'il y a une beauté naturelle, rend-elle l 'art inutile ?. »

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