Suis-je libre de penser ce que je veux ?
Publié le 03/03/2005
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Donner une définition simple et univoque de la liberté n’est possible qu’au prix d’une simplification inacceptable du concept de liberté. En effet, pour définir la liberté, il faut nécessairement faire référence à un terme qui s’oppose à elle. Ainsi on peut définir la liberté par opposition à l’esclavage : alors elle est la condition d’une personne qui n’est pas sous la dépendance d’une autre. Elle s’oppose également à la contrainte, puisqu’elle est le pouvoir de faire ce que l’on veut ; mais elle s’oppose également à l’oppression, en tant qu’elle est le droit de faire tout ce que les lois permettent, sous réserve de ne pas porter atteinte aux droits d’autrui. Enfin, elle s’oppose au déterminisme, puisqu’elle est le pouvoir de la raison humaine de se déterminer en toute indépendance.
- I. La liberté de pensée est la seule liberté absolue
a. Ma pensée fonctionne selon des règles qui n’en limitent pas l’extension b. Penser est la seule liberté absolue dont l’homme dispose
- II. La liberté de pensée est limitée par le langage et le fonctionnement associatif de la pensée
a. Penser dans le langage b. Penser par association d’idées
- III. Je suis libre de penser ce que je veux lorsque je prends conscience des contraintes qui pèsent sur ma pensée
a. Les pensées du sujet, résultats de causes dont il n’a pas conscience b. La prise de conscience de la nécessité permet de fonder une nouvelle liberté de penser ce que nous voulons
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Donner une définition simple et univoque de la liberté n'est possible qu'au prix d'une simplification inacceptable duconcept de liberté.
En effet, pour définir la liberté, il faut nécessairement faire référence à un terme qui s'oppose àelle.
Ainsi on peut définir la liberté par opposition à l'esclavage : alors elle est la condition d'une personne qui n'estpas sous la dépendance d'une autre.
Elle s'oppose également à la contrainte, puisqu'elle est le pouvoir de faire ceque l'on veut ; mais elle s'oppose également à l'oppression, en tant qu'elle est le droit de faire tout ce que les loispermettent, sous réserve de ne pas porter atteinte aux droits d'autrui.
Enfin, elle s'oppose au déterminisme,puisqu'elle est le pouvoir de la raison humaine de se déterminer en toute indépendance.
Dans un sens large, nous pouvons dire que le verbe « penser » désigne toutes les activités de l'esprit, y compris levouloir.
Mais nous pouvons également retenir un sens plus strict, plus spécifique, qui identifie le fait de pensercomme l'activité proprement intellectuelle, consistant à manier et composer des idées ainsi qu'à connaître au moyendes concepts.
En affirmant que nous sommes libres de penser ce que nous voulons, nous affirmons que notre liberté de penser n'ad'autre limite que celle de notre volonté, que rien n'est susceptible de la réduire ou d'exercer une quelconquepression sur elle qui l'orienterait.
Cette thèse peut nous apparaître tout à fait convaincante, dans la mesure où sinotre puissance d'agir peut-être limitée aisément, notre capacité à penser librement semble résister à toutesépreuves.
Cependant, cette prétendue liberté de la pensée n'est-elle pas fictive, illusoire ? Si nous pensons toujoursdans le langage, le langage n'impose-t-il pas des limites à notre pensée en en restreignant la liberté ? Nous nous demanderons donc si la liberté de notre pensée est absolue ou au contraire limitée par des causes qu'ilnous faudra identifier.
I.
La liberté de pensée est la seule liberté absolue a.
Ma pensée fonctionne selon des règles qui n'en limitent pas l'extension Nous commencerons par soutenir la thèse que nous sommes libres de penser ce que nous voulons.
En effet, notrepensée fonctionne selon des règles, en deux sens, pourrait-on dire, qui n'en limitent pas l'extension, mais quipermettent d'embrasser différents aspects d'un même problème.
Car penser, ce n'est pas aller « à sauts et àgambades » comme le disait Montaigne de son style dans les Essais , mais procéder à une démarche orientée et organisée de l'esprit.
Ainsi, nous dirons que nous pensons lorsque nous fonctionnons déductivement, d'une part.
Lapensée est déductive quand elle procède du général au particulier : je déduis, par exemple, de la récurrenceimmémoriale d'un phénomène sa permanence (« le soleil se lève tous les jours, alors il en sera de même demain »).Ou alors je déduis d'une loi générale un comportement particulier (« Tous les hommes sont jaloux, alors MonsieurDupont le sera aussi »).
Mais la pensée ne fonctionne pas uniquement de la manière déductive dont nous venonsd'ébaucher la nature : mais aussi dans le sens inverse, que l'on nomme déductif.
La pensée, dans ce cas, fonctionnedu particulier au général.
Par exemple, nous pouvons induire de la récurrence considérable de phénomènes une loigénérale : j'ai vu l'océan aller et venir tous les jours sur la plage, ce dont je peux inférer l'existence du phénomènedes marées.
Nous dirons donc que la pensée fonctionne en deux sens, c'est-à-dire déductivement ouinductivement.
Et ce fonctionnement n'est pas synonyme d'un manque de liberté, d'une limitation de notre liberté depenser, mais uniquement le cadre dans lequel s'inscrit une pensée libre.
b.
Penser est la seule liberté absolue dont l'homme dispose Allant plus loin, nous dirons que non seulement nous sommes libres de penser, mais que la liberté de penser est laplus grande liberté que nous puissions détenir.
En effet, alors que le corps est limité dans sa puissance d'agir par les.
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